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lundi 4 février 2008
par  Philippe Landru

DECAZEVILLE (12) : cimetière de Miramont

Decazeville est une ville récente : à partir d’un petit bourg ancien, le ministre Decazes fondait au début du XXe siècle, dans le contexte d’une Révolution industrielle balbutiante, cette ville qui prit son nom en 1929. Fondée sur l’extraction du charbon, elle connut les crises de la reconversion et les (...)

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dimanche 14 février 2010 à 19h22 - par  Maisonhaute

Voici quelques précisions sur le Mausolée Cabrol
"A.Le Mausolée de Cabrol
Avant de parler du mausolée de Cabrol présentons le personnage.
Né le 17 février 1793 à Rodez, il était le fils d’un marchand drapier qui fut un révolutionnaire ardent. François Cabrol fut de la première promotion de l’Ecole Polytechnique en 1810 d’où il sortit en1812 élève sous-lieutenant d’artillerie. Le 9 décembre 1813 il reçut le galon de capitaine, ce qui était un début prometteur.
La chute de L’Empire remit tout en question. Jusqu’en 1824 et malgré la campagne d’Espagne à laquelle il participa, Cabrol attendit en vain un poste d’officier supérieur. C’est pourquoi en 1824 il démissionna de l’armée pour se consacrer à la sidérurgie dont il prévoyait l’essor prodigieux. Après un stage en Angleterre il se met en rapport avec le duc Decazes qui en 1827 le fait engager par le Conseil d’Administration en qualité de directeur de la « Société des Houillères et Fonderies d’Aveyron ».En 1844, il est désigné premier magistrat de la commune de Decazeville. Retiré des affaires le 15 mars 1860 Cabrol mourut le 6 juin 1882 à Paris et fut inhumé à Decazeville.

Description du mausolée de Cabrol :

Son tombeau est orné de deux statues allégoriques « le Deuil » et « la Consolation », œuvres du sculpteur aveyronnais Gayrard (1777-1858). Représenté par une femme drapée baissant la tête et tenant dans ses mains deux couronnes, « le Deuil » fut exposé au Salon de 1848 et reçut les éloges suivants : « Quelle douleur sur ces traits attristés ! Quel sentiment d’affliction, d’amertume ! Quel accablement : Et cependant aussi, quelle résignation ! Le front s’incline et les yeux s’élèvent, la terre pour le corps qui n’est plus, le ciel pour l’âme qui est immortelle » (1).
Ce type de mausolée s’inscrit bien dans son époque. Le XIXe siècle est un siècle ouvert à la nouveauté, à la découverte, à la technique et depuis l’ouverture de Père Lachaise les artistes accordent leurs services à la mort. Gayrard fera don de ces deux statues à François Cabrol. Gayrard sculptait des bustes et des médaillons pour décorer les tombeaux, notamment le buste de Pariset au Père Lachaise et le médaillon de Petit Radel au cimetière Montparnasse. Pour le tombeau du général Tarayre il exécuta un portrait en pied, façon courante à l’époque de représenter les généraux.
La banalité triste des cimetières actuels avec leurs « canapés lits » arrogants, alignés sans même cette rigueur et cet ordre si impressionnant des cimetières militaires ou monastiques, ne fait pas oublier cette recherche d’originalité qui pouvait exister dans les cimetières du XIXe siècle. Le mausolée de Cabrol illustre bien cela. A cette époque les grands étaient à la recherche de l’originalité à tout prix, chacun cherchant à laisser le souvenir le plus personnalisé de ce qu’il a été ici-bas et de son importance. Dans ce mausolée, le funéraire devient le lieu rassembleur entre l’art et l’artisanat. L’œuvre funéraire lorsqu’elle est réussie (tel est le cas pour ce mausolée) est un activateur de mémoire. Plus elle est imposante plus elle est interprétée comme une œuvre d’ultime vanité. Quand on rentre dans le cimetière de Miramont on ne voit que le mausolée de Cabrol. Il écrase de par sa splendeur les petites tombes qui en deviennent presque anonymes et secondaires.
Cabrol fut l’une des personnalités les plus importantes dans la vie économique et politique de Decazeville et ce mausolée symbolise le rôle qu’il a joué pour cette ville et ses habitants.

Qu’en est-il du mausolée aujourd’hui ?

Comme vous avez pu l’observer sur la photo le mausolée est malheureusement en état de délabrement avancé. Délabrement dû au temps mais aussi au vandalisme. En effet il fut durant l’année 2003 frappé d’un geste incompréhensible. Des inconscients ont décapité les statues du « Deuil » et de « la Consolation » alors que deux mois auparavant une association de Decazeville avait fait la demande de classement aux monuments historiques, requête qui fut refusée. En cherchant dans les documents que la mairie m’a généreusement confiés j’ai trouvé l’attestation des dernières demandes de restauration faites par des descendants de Cabrol, soit en 1916 et 1950. Vous trouverez les lettres de la famille Féligonde, descendants de Cabrol, adressées aux maires en annexe. Je ne puis vous dire ce qu’il va advenir de ce mausolée mais je peux vous assurer qu’il est en grand danger. S’il reste dans cet état d’abandon le patrimoine de Decazeville risque de perdre un de ses plus beaux et symboliques monuments. Ce monument rappelle l’époque glorieuse du Bassin Houiller de Decazeville."
Extrait d’un dossier réalisé dans le cadre d’une Licence en Histoire,
Julie Maisonhaute

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