VOUILLÉ (79) : cimetière
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Les reprises ont été nombreuses au cimetière de Vouillé, et il reste peu de tombes vraiment anciennes.
Au hasard des pérégrinations, une plaque rappelle que les accidents de chasse ne sont pas récents ! Etrange manière de célébrer le 11 novembre (1961)
Dans un coin du cimetière se trouve un cimetière privé : c’est celui de la famille d’ASSAILLY. Y reposent en particulier Charles Philippe Alfred (1804-1869), qui fut ambassadeur à Cassel, en Allemagne, de 1848 à 1852, ainsi que son fils Octave (1838-1899), homme de lettres à qui l’on doit plusieurs ouvrages, dont un sur les Minnesinger (les chevaliers-poètes allemands). Parce que son épouse appartenait à cette famille, c’est dans ce cimetière que repose l’éditeur René JULLIARD (1900-1962). Lancé dans l’édition en 1924, il inventa une sorte de club du livre, Sequana, qui faisait choisir ses ouvrages à publier par un comité de lecteurs prestigieux et les vendait sur abonnement à des abonnés de la revue. Pétainiste convaincu, il adhéra en 1940 à la « Révolution nationale » et installa Sequana à Vichy, où il édita des ouvrages dans la ligne maréchaliste, mais, prudent, il publia aussi sous pseudonyme des romans de Jean Zay, ministre du Front populaire, vilipendé par les « collabos ». Ayant habilement « joué sur deux tableaux » en 1945, René Julliard ne fut pas victime de l’épuration. La maison Julliard connut bien des succès dans l’après-guerre : Performance : elle édita les Prix Goncourt des années 1946, 1947 et 1948 ; les poésies de Minou Drouet, certains titres qui devinrent des films à succès (Le Salaire de la peur, Le Pont de la rivière Kwaï), ou encore, en 1954, le premier livre de Françoise Sagan, Bonjour tristesse, qui fit un triomphe immédiat. Il repose ici avec son épouse, Gisèle d’ASSAILLY (1904-1969), journaliste qui fut après la mort de son époux présidente des Éditions Julliard de 1962 à 1964.
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