A Rome, visite de l’incroyable cimetière pour animaux où repose la poule de Mussolini

Article de Géo - 12/10/2022
jeudi 13 octobre 2022
par  Philippe Landru

D’Auguste à saint Pierre, Rome est célèbre pour abriter la dernière demeure d’empereurs, de papes, de martyrs et de rois, un peu moins pour la sépulture de la poule de Mussolini.

Le doyen des cimetières pour animaux d’Italie, qui fête cette année son centième anniversaire, accueille chiens et chats ainsi qu’une flopée d’autres animaux dans le sud-ouest de la capitale italienne. Au fil des ans, un millier d’animaux ont été enterrés à la « Casa Rosa » (« la maison rose »), où de petits autels en bois peints de couleurs vives décorés de peluches et de figurines côtoient de plus traditionnelles pierres tombales à l’ombre de pins et de palmiers. Nombreux sont les pensionnaires ayant de célèbres propriétaires, comme le réalisateur de « La dolce vita » Federico Fellini, l’actrice oscarisée Anna Magnani et même Brigitte Bardot, dont le caniche a trépassé durant un tournage dans la Ville éternelle.

Mais le plus célèbre est sans conteste le dictateur Benito Mussolini, qui dirigea l’Italie d’une main de fer de 1922 à 1943. « Tout a vraiment commencé avec la poule de Mussolini », raconte à l’AFP Luigi Molon, 73 ans, propriétaire du cimetière. « N’ayant pas le terrain pour l’enterrer (...) il l’a amenée ici, où ses enfants venaient avec des fleurs pour se souvenir des moments heureux passés ensemble ». Leur compagne de jeu, arrivée chez eux après avoir été gagnée à une foire, a été enterrée sur un lopin de terre du père de Luigi Molon, qui était le vétérinaire de confiance du Duce. Les traces de la poule ont été perdues au fil des ans mais elle a fait des émules, transformant un terrain jusque-là anonyme en lieu de repos éternel pour animaux. Aujourd’hui, le cimetière est plus plébéien même si certains défunts portent des noms ronflants, à l’image de Lord Byron, un setter irlandais.

Une véritable arche de Noé

« La maison est vide et triste sans toi », lit-on sur la tombe en granit de Ringo, un berger allemand mort en 1979. Sur la tombe de Ruga la tortue, morte en 2017, un simple « Je t’aime ». Nombre de sépultures sont ornées de photos des défunts : Billo l’épagneul noir et blanc est entouré de sa famille adorée, tandis que Jack le berger est montré en chiot puis en adulte. Le cimetière est une véritable arche de Noé accueillant chevaux, lapins, ânes, hamsters, tortues, canards, pigeons, perroquets et même une lionne. Certains propriétaires éplorés rendent visite à leur compagnon disparu tous les jours, d’autres toutes les semaines, rapporte Luigi Molon. Le rituel des visites et des dépôts de fleurs ou de peluches sur la tombe de l’animal décédé « n’est rien moins qu’un prolongement des caresses et des promenades » de son vivant, observe-t-il. Il se montre réticent à divulguer le coût d’une concession de cinq ans qui, selon certains médias locaux, s’élève à environ 150 euros. Beaucoup la renouvellent au bout de cinq ans, d’autres non, faisant ainsi de la place pour de nouveaux arrivants. « Et ce n’est pas une mauvaise chose, parce que si vous ne renouvelez pas, cela signifie que la douleur est passée », estime Luigi Molon, dont le fils prendra un jour la relève.

Un chat roux dépourvu de queue, secouru par Luigi Molon mais qu’il n’a pas encore baptisé, fait un somme sur le gazon en plastique recouvrant une tombe décorée de figurines de chiens. Tout près reposent le labrador Michel-Ange, Mike Tyson le terrier écossais et Cindy la lapine, dont la sépulture est décorée de deux lapins en peluche. « Un gentil petit diable qui courait partout, tu nous as quittés trop tôt », ont écrit les propriétaires de Giotto le chat, mort en 2020 à deux ans, sur sa tombe. « Maintenant tu peux courir et grimper au milieu des nuages ».


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samedi 29 octobre 2022

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vendredi 14 février 2014

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