BOUQUET Michel (1925-2022)

Cimetière d’Étais-la-Sauvin (89)
mercredi 8 juin 2022
par  Philippe Landru

Comédien, ancien élève de Maurice Escande, il collabora avec le TNP de Jean Vilar et le premier Festival d’Avignon. Sa carrière théâtrale fut d’une remarquable cohérence. Débutée en 1944 avec Le Tartuffe, elle s’est terminée en 2017 avec la même pièce. Entre temps, il joua dans près de 80 pièces de théâtre, avec une prédilection pour Molière (Le Malade imaginaire) et Eugène Ionesco (Le Roi se meurt), mais aussi Anouilh, Pinter, Beckett et Camus. Au cinéma, il se fraya un chemin dans le cinéma populaire de qualité et apparut dans plus de 65 films au cinéma et une cinquantaine de téléfilms sous la direction notamment de François Truffaut (La Mariée était en noir), Jacques Deray (Borsalino), José Giovanni (Deux hommes dans la ville), Henri Verneuil (Le Serpent), Yves Boisset (Un condé), André Cayatte (La Raison d’Etat) et Alain Corneau (France Société Anonyme). Il fit partie des acteurs fétiches de Claude Chabrol (La Femme infidèle, Poulet au vinaigre), chez qui il incarna le prototype du bourgeois antipathique. Souvent employé dans des rôles de notaire, de banquier ou de policier, il excellait dans les personnages troubles. Visage familier des polars ou films politiques des années 1970, Michel Bouquet a aussi prêté sa voix à plusieurs documentaires, dont le fameux Nuit et Brouillard d’Alain Resnais en 1956.

Doté d’un bon timing comique, Bouquet est aussi apparu dans plusieurs comédies. Gangster empoté dans Papa les p’tits bateaux (1971) de Nelly Kaplan, il se préta également aux extravagances de Michel Audiard dans Bons baisers... à lundi (1974). Dans Le Jouet (1976) de Francis Veber, il incarna Pierre Rambal-Cochet, impitoyable milliardaire qui fait de Pierre Richard le jouet de son fils.

Les années 1990 et 2000 le voient changer de registre. Plus rare, il se régale avec Les Côtelettes de Bertrand Blier (au théâtre en 1997, puis au cinéma en 2003), puis émeut dans Le Promeneur du Champ de Mars (2005) de Robert Guédiguian, qui lui permit de décrocher le César du meilleur acteur en 2006. L’un de ses derniers rôles fut également celui le toucha le plus de sa carrière, celui de Renoir (Gilles Bourdos).

Il repose dans le caveau de famille de sa seconde épouse, la comédienne Juliette Carré.


Merci à Philippe Broyard pour la photo.


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