GISCARD D’ESTAING Valéry (1926-2020)

enclos privé à Authon (41)
dimanche 29 août 2021
par  Philippe Landru


PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE


Précédé par Georges POMPIDOU


Suivi par François MITTERRAND


Inspecteur des finances, il devint en 1955 directeur adjoint du cabinet d’Edgar Faure, président du Conseil, puis fut élu l’année suivante député du Puy-de-Dôme. Sous la présidence du général de Gaulle, il fut successivement secrétaire d’État aux Finances (1959-1962) et ministre des Finances et des Affaires économiques (1962-1966). Après son éviction du gouvernement, il exprima ses réserves envers le pouvoir gaulliste, en particulier lors du référendum de 1969, contribuant ainsi au départ du général de Gaulle. Durant la présidence de Georges Pompidou, de 1969 à 1974, il occupa à nouveau la fonction de ministre de l’Économie et des Finances. En parallèle, il fonda et présida les Républicains indépendants, qui constituèrent la deuxième composante de la majorité de droite.

Candidat à l’élection présidentielle de 1974, il élimina au premier tour le gaulliste Jacques Chaban-Delmas et l’emporta face au représentant de l’Union de la gauche, François Mitterrand, à l’issue d’un second tour marqué par une participation record dans l’histoire de France. À 48 ans, il devint le plus jeune président de la République depuis 1895. Prônant une « société libérale avancée », il fit voter l’abaissement de la majorité civile, la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse, le divorce par consentement mutuel, l’élargissement du droit de saisine du Conseil constitutionnel et la fin de la tutelle de la télévision publique. Sa politique étrangère fut marquée par le renforcement de la « construction européenne », par sa contribution au lancement du G7, ainsi que par l’implication militaire de la France dans la bataille de Kolwezi (Zaïre) et dans l’opération Caban (Centrafrique), qui renversèrent l’empereur Bokassa, qui fut à l’origine de l’« affaire des diamants ».

Tout en développant le projet de train à grande vitesse (TGV) et en relançant l’industrie nucléaire, il fut confronté à des difficultés économiques alors que les Trente Glorieuses touchaient à leur fin. En 1976, après la démission de Jacques Chirac, il nomma à la fonction de Premier ministre l’économiste Raymond Barre, qui mena jusqu’à la fin de son septennat une politique de rigueur très impopulaire. Malgré son positionnement centriste, Valéry Giscard d’Estaing se montra de plus en plus conservateur, en particulier sur l’immigration. Bien que sa majorité de droite ait remporté à la surprise générale les élections législatives de 1978 et qu’il ait longtemps été donné réélu pour un second mandat, il fut battu par François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981, notamment à cause des réticences du RPR de Jacques Chirac à le soutenir.

Par la suite, il fut réélu à l’Assemblée nationale et accéda à la présidence du conseil régional d’Auvergne. Devenu président de l’Union pour la démocratie française (UDF), fondée durant son septennat, il fut l’un des principaux dirigeants de l’opposition au pouvoir socialiste. Fervent partisan de l’Union européenne, il fut député européen puis président de la Convention sur l’avenir de l’Europe. Il se retira en 2004 de la vie politique pour siéger au Conseil constitutionnel français, dont il était membre de droit en tant qu’ancien président de la République. Auteur de plusieurs essais et romans, il fut élu en 2003 à l’Académie française.

Il repose dans la commune de son épouse, à Authon. Pendant longtemps, il mena un bras de fer pour faire construire une chapelle familiale dans un terrain inconstructible jouxtant le cimetière d’Authon (voir l’article sur ce cimetière).


Merci à Nicolas Badin pour les photos.


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