Père Lachaise : tombeaux remarquables de la 79ème division
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Voici l’extrémité du cimetière, son finistère là où personne ne vient jamais. La 79ème division est une "fin-du-monde" pour toutes les raisons : aucune célébrité de premier ordre n’y repose (il y a belle lurette qu’en dehors d’une poche très tenue de fidèles, plus personne ne vient rendre hommage à Villiers-de-l’Isle-Adam dont les Contes cruels sont remisés au magasin des accessoires obsolètes) et on ne risque pas d’y passer pour aller voir quelqu’un d’autre. En outre, la 79e ne bénéficie même pas de la proximité d’une entrée du cimetière (même celle des Rondeaux n’est pas si près. Il y bien une porte au sein même de la division, donnant sur l’avenue Gambetta, mais je ne crois pas l’avoir jamais vue ouverte !).
Bon, les défunts remisés ici ne s’en portent finalement pas plus mal. Toute en longueur, cette division est en réalité constituée d’une rangée de bordure, qui contient de nombreuses chapelles bourgeoises dont beaucoup possèdent des ornements (des vitraux en particulier). Derrière, une autre rangée (puis plusieurs car la division s’élargit progressivement), est plutôt famélique et un grand nombre de sépultures finissent de s’y décomposer sous la mousse. Pas de reprise ici, et pas de tombes nouvelles.
LES PERSONNALITÉS
René FLORIOT
Auguste VILLIERS de l’ISLE-ADAM
... mais aussi
Le chef d’entreprise Hippolyte HOSTEIN (1846-1900), il était propriétaire d’une entreprise de location de voitures attelées qui fournissait notamment les magasins du Printemps et plusieurs grands journaux. Il devint lui-même propriétaire de journaux (Le Nord, La France).
Yvonne LACROIX (1892-1944) : fille de Jeanne Victorine Margaine, couturière célèbre à la tête de la maison de couture Morgaine-Lacroix, elle fut en janvier 1909, sacrée championne de France de patinage artistique, alors appelé « patinage de figures », organisé par l’USFSA. Elle devint ainsi la première femme à obtenir ce titre.
Le pasteur anglo-écossais Robert Whitaker MAC ALL (1821-1893) et son épouse Elizabeth (1829-1906), qui, animés par le Réveil (mouvement de réveil religieux qui a bouleversé le protestantisme européen dans la première moitié du XIXe siècle), furent les fondateur à Belleville en 1871 de la Mission populaire évangélique de France, un mouvement toujours en activité actuellement. Dans le contexte du christianisme social, cette mission se proposait de lutter contre l’alcoolisme, favoriser l’éducation des ouvriers avec des bibliothèques gratuites et des écoles populaires, et promouvoir l’hygiène par l’ouverture de dispensaires.
Le botaniste Louis MANGIN (1852-1937), qui fut directeur du Muséum de 1919 à 1931. À ce titre, il dirigea, la ménagerie du Jardin des plantes. Il était membre de l’Académie des sciences qu’il dirigea.
Le comédien Claude NICOT
Le Communard Auguste OKOLOWICZ
Le journaliste Charles PERRINELLE (1832-1894). Un petit médaillon en bronze a disparu de sa tombe.
L’ingénieur Saint-Ange Gabriel Auguste PILLÉ (1847-1936), qui fut le cogérant avec Henri Daydé de l’entreprise de construction métallique qui réalisa de nombreuses infrastructures toujours visibles, comme les charpentes du Grand-Palais, le pont Mirabeau (sous lequel...), le pont canal de Briare... et le pont enjambant le cimetière Montmartre (face auquel se trouve la tombe d’Henri Daydé). On remarquera la porte de la chapelle, à l’évidence sortie des ateliers Daydé-Pillé.
Le Compagnon de la Libération Pierre ROUGÉ repose dans la c hapelle Chaudoye-Tassain. Y repose également l’architecte Jean-Baptiste TASSAIN (+1833). On y trouve deux vitraux (la Foi et l’Espérance).
Le chanteur lyrique Henri SELLIER (1848-1899), qui fut le ténor de prédilection de Gounod et de Verdi. [1]
Le poète et critique d’art Jules-René THOMÉ (1884-1960), qui repose dans le tombeau Roucher-Trigosse.
Anecdotes et curiosités
En plein cœur de la division subsiste une guérite de gardien à l’abandon. Il se disait autrefois qu’Alphonse Daudet s’y était installé pour composer ses brûlots anti-communards... Légende urbaine ?
La tombe de "l’oracle romain" Jean-André Graillat (+1881), sans doute un excentrique mystique (le Père Lachaise est un repère pour eux) sur lequel on ne trouve aucune information.
Réalisations artistiques
La chapelle du banquier Raphael est ornée de toute une série de médaillons et bas-reliefs.
- Signé André Lavrillier
Le bas-relief qui se trouvait sur la tombe Rousselet (refaite) a disparu.
- Tombeau Nouspikel
- Tombeau ouvragé
- Tombe Zuber
- Chapelle Brochard
- Fronton ornée d’un bas-relief en bronze et un vitrail photographique à l’intérieur.
Pas mal de vitraux dans cette division
- Chapelle Correa-Mendès
- Signé Collinet
- Chapelle Drouard et David
- Chapelle Durand-Neret
- Trois beaux vitraux dans cette chapelle : un triptyque familial signé Mathieu...
- ... Un Saint Amand, signé Champigneulle...
- ... Une Sainte-Anne
- Chapelle Gaubert
- 2 vitraux
- Chapelle Hantover
- Signé Mathieu
- Chapelle Lienard-Hürstel
- Chapelle Machado
- Cassé, ce vitrail a été restauré.
- Chapelle Mielle
- Signé Mathieu
- Chapelle Prévost et Ottenwald
- Chapelle Ravel
- Plusieurs vitraux dans cette chapelle, dont les Evangélistes.
[1] Je n’ai pour l’instant pas retrouvé sa sépulture 1ère ligne face à la 81e, 8 de la 72e.
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