PRIVAS (07) : cimetière du Vanel

visité en août 2020
jeudi 3 septembre 2020
par  Philippe Landru

Le cimetière de Privas se décline en trois « enclaves » séparées par des murs, en fonction des agrandissements. La partie la plus ancienne est la plus intéressante, comme c’est souvent le cas.

Peu arboré, sans fioritures ou ornements, composé pour l’essentiel de massifs tombeaux de familles pas qui alignent les noms ; il est à l’image de pas mal de cimetières de la région, où l’identité protestante se fait fortement ressentir.


Curiosités

Privas possède son saint « local » : il s’agit du père François-Augustin Rouville (1734-1794). Prêtre jésuite enseignant à Aubenas, il refusa de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé, se cacha chez des fidèles et continua à exercer son ministère clandestinement. Il fut trahi et arrêté le 12 juillet 1794. Son procès fut instruit de manière expéditive et il fut conduit à Privas pour y être exécuté. Avec lui furent condamnés quatre autres prêtres et trois religieuses, dont les noms figurent dans la chapelle. Il furent inhumés dans l’ancien cimetière de Gratenas. A la suite de la désaffection de ce cimetière, au milieu du XIXe siècle, et de l’ouverture de l’actuel cimetière dans le quartier du Vanel, on fit exhumer les ossements du Père Rouville, qui furent identifiés, mais on ne prit pas la peine de reconnaître les restes des autres martyrs, qui furent donc perdus.

Dès les années 1795-96, sa tombe fut entourée de vénération et les fidèles de Privas et des environs se réunissaient auprès d’elle les dimanches (n’ayant pas d’église) pour y réciter des prières... La chapelle, édifiée à la fin du XIXème siècle sur leur tombe, reste encore de nos jours un lieu de dévotion, de ferveur et de grâces, comme en témoignent les ex-voto apposés sur ses murs. La chapelle est un édifice de petites dimensions, de style néo-classique, de forme rectangulaire, à l’intérieur duquel se trouve un semblant d’autel en bois, surmonté d’un grand crucifix naïf.


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Ici comme ailleurs, les familles Martel aiment bien dénommer l’un des leurs Charles !

Célébrités : les incontournables...


- Aucune


... mais aussi


- Le scénariste Jean AURENCHE (1903-1992)

- Frédéric COMBENALE (1860-1938) : professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Lille en 1893, il en fut le doyen de 1901 à 1919. Une rue de Lille porte son nom.

- Clément FAUGIER (1861-1941) : En 1882, alors que la pébrine décimait les populations de vers à soie et causait l’effondrement de l’économie ardéchoise, qui reposait en grande partie sur la sériciculture, il fonda la Société des marrons glacés de l’Ardèche. Quelques années plus tard, il produisit les premiers lots de crème de marrons de l’Ardèche. Aujourd’hui, les produits de cette entreprise sont présents dans tous les supermarchés. Il fut maire de la ville de 1924 à 1935. Le tombeau de famille dans lequel il repose se trouve juste à l’entrée de la partie contemporaine du cimetière.

- Auguste GLEIZAL (1804-1880) : commissaire du gouvernement dans l’Ardèche en 1848, il fut député de l’Ardèche de 1849 à 1851, siégeant à gauche. Opposant à l’Empire, il ne retrouva un siège de député que de 1876 à 1880. Il siègea au groupe de la Gauche républicaine.

- L’avocat Pierre LAUTIER (1890-1971), qui fut sénateur de l’Ardèche de 1939 à 1945.

- Albin (1828-1908) et son fils Paul (1874-1955) MAZON : le premier, journaliste, se fit connaître en tant qu’historien local. Il fut l’auteur de nombreuses publications sur le Vivarais. Le second, helléniste, fut élu en 1927 à l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Il enseigna le grec à la Sorbonne et au Collège de France. Il fut également le premier président de la société d’édition des Belles Lettres, de 1919 à 1940.

- Le peintre paysagiste André RAYNAUD (1890-1974).

- Antoine de ROCHEFORT (1753-1839), « Garde du corps du roi Louis XVI ».


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Brèves

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samedi 29 octobre 2022

Je suis en train de remettre à jour toutes les rubriques qui listent le plus exhaustivement possible le patrimoine funéraire de tous les départements. Tous les cimetières visités par moi (ou par mes contributeurs) y sont portés, mise-à-jour des couleurs qui n’étaient pas très claires dans les versions précédentes (le noir apparaissait vert), rajout de tombes depuis les visites, photos de tombes manquantes... N’hésitez pas à les consulter pour y trouver la version la plus globale du patrimoine. Ces rubriques représentent les listes les plus complètes que l’on puisse trouver sur le net du patrimoine funéraire français.

Contrairement aux articles, vous ne pouvez pas interagir sur les rubriques : aussi, si vous avez une information nouvelle à apporter sur un département, merci de laisser votre message en indiquant clairement le département et la commune concernée sur un article dédié uniquement à cela : Le patrimoine funéraire en France : classement par départements

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vendredi 14 février 2014

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