MARTIGNAC Jean-Baptiste Sylvère Gaye, vicomte de (1778-1832)
par
Ancien secrétaire de Sieyès, il se fit connaître comme avocat à Bordeaux. Sa carrière sous la Restauration suit une courbe ascendante : il reçoit en 1825 le titre de vicomte. Ne passant par pour un libéral, il est appelé au ministère de l’Intérieur par Charles X après le départ de Villèle en 1828. Bien qu’il n’ait pas le titre de président, il devint ainsi la véritable tête du gouvernement.
Sa position est délicate : il est attaqué tant par la droite (déçue par le départ de Villèle), par les ultras de La Bourdonnaye, que par les libéraux qui s’évertuent à circonvenir les modérés. Son parti ministériel "centriste" est minoritaire à l’Assemblée. Ses premières mesures d’envergure - suppression de la direction de la police générale et nomination d’un magistrat, de Belleyme, à la préfecture de police de Paris - déclenchent l’ire des ultras. Il réussit à se maintenir au pouvoir grâce à ses exceptionnels dons d’orateur.
Martignac se rapprocha alors des libéraux, mais ne parvint pas à isoler la gauche antidynastique. Charles X, qui ne l’aima jamais, le demit en 1829 de ses fonctions au profit de Polignac : les ultras revennaient ainsi au pouvoir.
Commentaires