MARIELLE Jean-Pierre (1932-2019)

Cimetière de Précy-le-Sec (89)
mardi 27 août 2019
par  Philippe Landru

Connu pour sa voix chaude et caverneuse, il a joué dans plus de cent films. Habitué des personnages comiques hauts en couleur (Les Galettes de Pont-Aven, … Comme la lune, Le Diable par la queue…), il s’est aussi fait remarquer dans les rôles dramatiques (Tous les matins du monde, La Controverse de Valladolid…). Il fait partie de ces grands acteurs à avoir de nombreuses fois été nommé aux César (sept fois au total) sans jamais remporter le prix. La fin de sa vie fut assombrie par la maladie d’Alzheimer.

Avec lui partit l’une des dernières figures de “la bande du conservatoire”, ce groupe formé au début des années 50 autour d’un noyau d’acteurs élèves du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris : Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Belmondo, Claude Rich, Jean Rochefort, Michel Beaune, Bruno Cremer, Philippe Noiret, Michel Galabru, Pierre Vernier. À eux se joignirent également Annie Girardot, Françoise Fabian ou encore Jean-Pierre Mocky.

Il repose avec ses parents dans le caveau de famille de sa mère (Coulbois).


Merci à Philippe Broyard pour les photos.


Commentaires

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MARIELLE Jean-Pierre (1932-2019)
mercredi 4 mars 2020 à 13h50 - par  Christian Le Coguen

J’avais beaucoup aimé Jean-Pierre Marielle dans ’ Que le fête commence ’ de Tavernier, avec le superbe duo Philippe Noiret et Jean Rochefort, un film réjouissant et enthousiasmant. Le film avait été tourné en partie en Bretagne en bord de mer dans le Finistère ce qui avait doublé mon plaisir. Je lis en ce moment la biographie de Stéphane Koechlin ’ Le lyrique et le baroque ’ sur Marielle qui apparaît comme un personnage tour à tour attachant, agaçant, intriguant, mais toujours passionné et très nostalgique de son enfance à Précy Le Sec. Il avait encore tourné en Bretagne dans ’ Les galettes de Pont Aven ’ film attaqué et critiqué à l’origine mais que j’avais trouvé très truculent et émouvant pour ma part. J’ai eu l’occasion de ’faire voir ’ le film de Tavernier cité plus haut à mes élèves de lycée qui avaient pu apprécier le jeu convaincant de Marielle, son utilisation de la langue bretonne juché sur son cheval le long de la côte découpée et sauvage était plutôt savoureuse... Bonne route le comédien ! Bonjour à tous les comédiens et aux autres
Et ’ Que la fête commence ! ’...

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mercredi 4 mars 2020 à 21h19 - par  cp

Trompeuse magie du cinéma ! Certes, « Que la Fête Commence » est un film délectable qui tranchait avec la vision un peu « Marquise des Anges », ou « Si Versailles m’était Conté », du temps jadis, Tavernier s’inspire de Saint-Simon, avec la galerie des Glaces montrée en crasseuse promenade de nobliaux faisandés, le bémol est le génial Marielle en sympathique marquis de Pontcallec, déjanté et bêta, alors que le « vrai » était un exploiteur haï du petit peuple qui le faisait vivre ! La complainte chantée par Servat est poignante, mais immortalise un bonhomme peut recommandable ! Comme quoi, on peut violer l’Histoire si c’est pour lui faire de beaux enfants...
Avec les « Galettes », on peut dire que les bretons ont eu plus de chance que les gens du Nord avec le morne « Bienvenu chez les Ch’tis », balourd et régressif. Dominique Lavanant en pute bretonne, avec l’accent, est pour le breton que je suis jubilatoire ! On notera les effets du politiquement correct qui a conduit à la disparition de ce film à la télé. Une chappe de plomb est tombée sur les instances de la culture de masse, Pagnol en a été chassé, la forme extrême de cet effondrement aura été la pantalonnade des derniers Césars, devenus une instance de lynchage en forme de tribunal pseudo-populaire.
S’agissant de Marielle, il faut être avisé d’une chose, que tout le métier savait, c’est qu’il était caractériel ; et à l’instar d’un Robin Williams, autre allumé notoire, cette particularité était constitutive de son génie. C’est ce qu’avait précisé un jour la critique de théâtre Armelle Héliot, à la suite d’un esclandre d’une jeune actrice qui avait claqué la porte d’une pièce, dont elle partageait avec lui la vedette, Héliot révélant ainsi le caractère aléatoire d’un spectacle où il était annoncé, qui pouvait s’écrouler, si la mayonnaise ne prenait pas...