SANARY-SUR-MER (83) : ancien cimetière
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Depuis l’ouverture en 1980 du cimetière de la Guicharde, on nomme ce lieu "cimetière ancien". Il ouvrit ses portes en 1810 et comprend deux parcelles de part et d’autre de l’allée centrale. Un agrandissement fut réalisé en 1886.
La dimension religieuse est très présente dans ce cimetière, par ses ornements et ses épitaphes. Il en est de même du monde maritime (capitaine aux long cours, vice amiral…), plus particulièrement dans le l’administration des anciennes colonies et de l’Outremer.
Curiosités
Contre le mur, quatre tombes identiques appartenant à quatre femmes d’une même famille (Tourrel) sont surmontées de l’inscription "Prix de vertu de l’Académie française".
Célébrités : les incontournables...
André SALMON
Le peintre Moïse Kisling ne repose pas ici mais au cimetière de la Guicharde, dans cette même commune. Sa sœur, Hélène Kisling-Flesch, repose en revanche dans ce cimetière.
... mais aussi
Paul DUBOIS (1899-1971), qui inventa le masque de plongée Squale, qui fut à cette époque (1944) une véritable innovation dans le monde de la plongée moderne naissante. Le masque par sa qualité et son esthétique fut un succès en France et à l’étranger. Les marines française et américaine l’utilisèrent, le Commandant Cousteau l’adopta avec son équipe pour le tournage du film Le monde du silence.
Le peintre Marius Gabriel FABRE (1855-1928).
Georges GALLI (1902-1982) : comédien, sa participation à L’Homme à l’Hispano en 1926 lui valut la gloire, mais il entra par la suite au séminaire et devint prêtre et chanoine de Sanary.
L’écrivain et traducteur Franz HESSEL (1880-1941), qui publia de nombreux poèmes, volumes de proses et romans, bien souvent construits autour d’expérience réelles, racontées à la première personne par le narrateur. L’œuvre de Hessel a en grande partie sombré dans l’oubli durant le XXe siècle, à cause de sa stigmatisation par le national-socialisme, en tant qu’auteur juif. C’est seulement dans les années 1980 qu’il fut redécouvert, notamment à travers l’évocation du ménage à trois qu’il avait mené avec Helen Grund, sa future épouse, et Henri-Pierre Roché, qui a raconté cette histoire dans son roman Jules et Jim (1953), devenu célèbre à travers l’adaptation cinématographique qu’en fit François Truffaut. Il était le père de Stéphane Hessel. Il s’était réfugié à Sanary durant la Seconde Guerre mondiale comme de nombreux intellectuels et artistes allemands depuis 1933, au point qu’on avait baptisé la ville à l’époque « Sanary-les-Allemands ».
Le contre-amiral Jules-Mathieu NÉNY (1850-1920).
Michel-PACHA (Marius Michel : 1907) : capitaine au long cours et homme d’affaires français, il connut un destin exceptionnel. Nommé directeur général des Phares et Balises de l’Empire ottoman par le sultan Abdülmecid Ier, il fit construire par le biais d’une société française cent onze phares sur les côtes, les détroits et les îles de la mer Noire, et obtint du Sultan un pourcentage sur les droits de navigation dans ces eaux. En 1879 il obtint la concession des quais des ports d’Istanbul ; sur chaque marchandise des bateaux touchant ce port, il perçut un pourcentage, accumulant ainsi une fortune colossale pour l’époque. Dès lors, les honneurs suivirent. Le sultan Abdulhamid II lui conféra le titre honorifique de pacha de l’Empire ottoman en 1879. Il fut maire de Sanary-sur-Mer à deux reprises et un mécène pour la ville, et il contribua grandement à transformer Tamaris, à la Seyne-sur-Mer, en station balnéaire à la mode. En mémoire de sa fille morte à quinze ans, il créa en 1873 la fondation Amélie. Il fit appel aux sœurs Saint Vincent de Paul qui ouvrirent un hospice et une école. Le tombeau de cette congrégation, bâti par lui, est adossé à son propre tombeau.
le général comte Etienne Hugues ROSE (1812-1899), qui se signala dans l’expédition de 1837 en Grande Kabylie et qui fit une grande partie de sa carrière en Algérie. Il dispose dans ce cimetière d’un monument imposant.
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