CHOISEUL Etienne François de (1719-1785)

Cimetière des Ursulines d’Amboise (37)
lundi 7 août 2017
par  Philippe Landru

Maréchal de camp (1748). Il fut ambassadeur à Rome (1754-1757) puis à Vienne (1757-1758), où il négocia le mariage du dauphin avec l’archiduchesse Marie-Antoinette. Créé duc de Choiseul (1758), il obtint les secrétariats d’État aux Affaires étrangères (1758-1761), à la Guerre (1761-1770) et à la Marine (1761-1766). Premier ministre de fait, il mena une politique de revanche contre l’Angleterre, en s’appuyant sur l’alliance avec l’Autriche et avec les Bourbons d’Espagne, de Parme et de Naples (pacte de Famille, 1761). L’armée et la marine furent renforcées et modernisées. Il fut préoccupé par la modernisation de l’État et son renforcement face au pouvoir de l’Église, symbolisant l’alliance sociologique et politique entre une frange libérale de la noblesse européenne et la bourgeoisie progressiste d’affaires. Le territoire fut agrandi (acquisition de la Lorraine [1766] et de la Corse [1768]). Ami des Encyclopédistes et des parlementaires, Choiseul contribua à la suppression de la Compagnie de Jésus (1764) et soutint le parlement dans son opposition au pouvoir royal, ce qui provoqua sa disgrâce et son exil dans son domaine de Chanteloup (Indre-et-Loir). Cet exil cessa à la mort de Louis XV (1774) et, un moment même, on crut que Louis XVI l’appellerait au pouvoir, mais il devait mourir sans en reprendre possession.

Choiseul mourut à Paris le 8 mai 1785, ruiné par un train de vie somptueux. Après le service à Paris, le corps fut transféré à Amboise. Le duc fut enseveli dans le nouveau cimetière d’Amboise, qu’il avait donné à la ville et qui avait été béni le 26 mai 1775. Sur l’ordre formel qu’il avait donné dans son testament, un cyprès mâle fut planté sur sa tombe et le pépiniériste de Chanteloup fut chargé de l’entretenir.

Son épouse lui fit élever un tombeau en pierre dans le style grec, et composa elle-même une longue inscription qui se développait sur trois faces du monument : « Étienne-François duc de Choiseul Amboise, pair de France, chevalier des ordres du roi et de la Toison d’or, lieutenant général des armées, gouverneur général de Touraine et de la ville d’Amboise, gouverneur et grand bailli du pays des Vosges et de Mirecourt, grand bailli de la préfecture d’Haguenau, ministre d’État. Dans ces lieux saints qu’il a choisis pour sa sépulture, au milieu du peuple qu’il chérissait, repose Étienne François duc de Choiseul Amboise. Il fut ami sensible, frère et époux tendre, maître indulgent, sujet fidèle, citoyen zélé, grand homme d’État. Il étonna l’Europe par son génie, la persuada par sa franchise, la pacifia par sa sagesse. La France lui doit le retour de sa gloire ; elle applaudit encore aux talents qui lui en rendirent l’éclat. Bon, noble et facile, généreux, délicat, bienfaisant, tout ce qui l’approchait lui payait un tribut d’admiration, de reconnaissance et d’amour. Les regrets de toutes les classes de citoyens attestent ses vertus politiques. Et le désespoir de sa veuve, les larmes de son frère, de ses sœurs et de son fils adoptif, la douleur de ses amis, l’abattement de ses domestiques attestent ses vertus privées. Le temps qui détruira son tombeau conservera son nom, pour apprendre à la postérité que la réunion du génie et des vertus est la véritable grandeur. Né le 28 juin de l’an 1719, il mourut le 8 de mai de l’an 1785. »

Son tombeau fut détruit en 1793 et on se sait ce qu’il advint de ses restes. Il fut restauré en 1802 par Léonard Perrault, issu d’une famille d’Amboise et protégé du duc de Choiseul, qui accepta de la reconstruire à condition d’être inhumé à coté.


Commentaires