BÉRUS (72) : cimetière
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Le minuscule cimetière de Bérus possède deux éléments patrimoniaux intéressants :
Dans un coin du cimetière, une croix de granit porte ces inscriptions : « Tombe militaire – Loi du 4 avril 1873 – Concession à perpétuité au profit de l’État – Ci-gît le corps d’un brave militaire mort en défendant sa patrie le 15 janvier 1971 – Priez pour lui ». Aucune identité n’est portée.
le 15 janvier 1871, soldats français et prussiens s’affrontaient aux portes sud d’Alençon. La neige recouvrait la terre et le froid était vif. Épuisées, les troupes françaises battaient en retraite et redoutaient l’arrivée des Prussiens sur Alençon. A Bérus, au hameau de Grouaslard, dans la maison du maire Morineau, des soldats avaient trouvé un peu de chaleur. Un franc-tireur fut tué d’un éclat d’obus et resta sur la berme, où il fut dépouillé de tout ce qu’il avait sur lui. Lorsque le combat se poursuivit vers Alençon, le maire Morineau, aidé d’un nommé Loison, vint reconnaître le corps et l’enlever avec son tombereau, sous l’œil des Prussiens, dont sa maison était maintenant pleine. Le charron voisin, Boitard, confectionna un cercueil. Pendant la nuit, le mort fut encore dépouillé de ses souliers. Il eut une sépulture hâtive mais digne. Par contre, chose à peine croyable, son identification demeura impossible. La petite unité de ces volontaires supplétifs dits « francs-tireurs » était-elle inorganisée au point de ne pas savoir le nom de celui qui manquait à l’appel, au retour ? Quoi qu’il en soit, ce soldat inconnu n’est pas oublié. Son tombeau est souvent fleuri. On l’appelle là-bas le "tombeau du soldat inconnu" !
Au fond du cimetière, deux tombeaux plus imposants attirent le regard : dans celui de droite repose le général Raoul Le MOUTON de BOISDEFFRE (1839-1919).
En 1870, après une courte et désastreuse campagne sous les ordres du général Vinoy, il se retrouve dans Paris assiégé. Constatant l’inutilité de la défense de la ville, il demande à rejoindre Chanzy et l’armée de la Loire et est envoyé, le 22 décembre 1870 en mission avec le ballon monté Le Lavoisier par le gouverneur de Paris, le général Trochu, auprès du gouvernement de la défense nationale. Colonel en 1882, général de brigade en 1887, général de division en juillet 1892, il fut à chaque étape l’un des plus jeunes officiers généraux de sa génération. C’est à son initiative que les bicyclettes furent introduites dans l’armée. Il fut l’un des principaux artisans de l’Alliance franco-russe de 1892.
Il fut impliqué dans l’affaire Dreyfus, en tant que chef d’État-Major et cité dans le J’accuse… ! de Zola. À la découverte du « faux Henry », le 2 septembre 1898, il démissionna en raison du scandale provoqué et se retira de la vie publique.
Source pour le soldat inconnu : https://actu.fr/normandie/alencon
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