BRÉAUTÉ (76) : église Saint-Georges

Visité en février 2015
mercredi 11 mars 2015
par  Philippe Landru

Aller au cimetière de Bréauté, qui paraît très récent malgré quelques tombes anciennes ne vous donnera rien. Je serais rentré bredouille si je n’avais, alors que la lumière du jour déclinais, eu la curiosité de faire le tour de l’église Saint-Georges. Il est vrai que j’y cherchais deux personnalités, dont un académicien français ! Comme la plupart des églises, elle était évidemment fermé, et je me disais que mon entreprise avait peu de chance d’être couronnée de succès (ce que je déteste en pareil cas). Les tombeaux dans les églises demeurent le plus souvent impraticables, sauf à être là lors des offices, quand il y en a.

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Eglise Saint-Georges
La niche funéraire se trouve à gauche de la photo (et donc du chevet).

Qu’elle ne fut donc pas mon -agréable- surprise quand je découvris, contre les contreforts de l’édifice, une alcôve assez inattendue. Au centre, une stèle ornée d’un bas-relief, que l’on pourrait prendre sans y faire attention pour un monument aux morts à un tel endroit.

De part et d’autre de ce monument central, les plaques indiquent la présence de notables locaux reliés par des liens généalogiques. On y trouve ainsi :

- Antoine-Vincent ARNAULT (1770-1834) [1], qui fut poète et dramaturge. Ami de Napoléon, qui le chargea en 1797 de l’organisation administrative des Îles ioniennes occupées par la France : il accompagna ce dernier dans l’expédition d’Égypte, mais dut interrompre son voyage à Malte. En 1799, Napoléon le fit nommer membre de l’Institut. En outre, il fut élu à l’Académie française en 1803, où il opposa une très vive résistance à l’école romantique. Ministre de l’Instruction publique par intérim pendant les Cent-Jours, il fut condamné à l’exil lors de la seconde Restauration et radié de l’Académie. Il revint en France en 1819 et, en 1829, il rentra de nouveau à l’Académie française, dont il devint le secrétaire perpétuel. De 1831 à 1834 il est professeur de littérature et de composition française à l’École polytechnique.

Il avait épousé Jeanne-Catherine (dite Sophie) Guesnon de Bonneuil, fille de Jean-Cyrille Guesnon de Bonneuil et de Michelle Sentuary. Celle-ci ne repose pas ici, pas plus que ses parents.

C’est le cas en revanche de sa soeur, Marie Guesnon de Bonneuil (1767-1855), qui repose ici avec son second époux, Philippe BUFFAULT (1760-1850), qui fut Préfet de Saône-et-Loire de 1800 à 1802, puis maire du dixième arrondissement de Paris en 1810.

La fille qu’ils eurent ensemble, Marie Aglaé Buffault (1794-1857), auteur de quelques romans, repose également ici, tout comme son époux, à savoir :

Amédée DESPANS-CUBIÈRES (1786-1853), qui incarcéré pendant la Révolution française, puis élevé par l’État, grimpa les échelons de la carrière militaire. Il participa aux campagnes de l’Empire, puis devint ministre de la Guerre, en 1839, puis en 1840 (il attacha son nom aux travaux des fortifications de Paris, à la décision ordonnant d’écrire l’histoire de tous les régiments français depuis François Ier et à l’organisation des chasseurs de Vincennes). Il fut fait Pair de France, mais fut compromis, en 1847, avec le ministre des Travaux publics Jean-Baptiste Teste, dans un grand scandale de pot-de-vin dite « l’affaire Teste-Cubières », l’un des scandales les plus retentissants de la monarchie de Juillet.

Deux de leurs enfants, Alfred et Alphonse, reposent également dans cette étonnante alcôve familiale.

La dernière personne à y posséder une plaque est Elisabeth Aglaé Sinfray de Villiers (+1833), la cousine-germaine de Philippe Buffault, qui fut également l’épouse de l’astronome et mathématicien Jean-Baptiste Delambre [2].

Toute cette famille vivait dans le château d’Antiville, sur la commune, ce qui explique leur insolite présence dans cette chapelle familiale extérieure !


[1Sur sa plaque, il est orthographié Arnaud.

[2Qui repose lui au Père Lachaise.


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