C’est dans le cimetière de Saint-Bernard, où il résidait, que fut inhumé un inconnu pourtant célèbre : Emile VÉRON (1925-2013).

Ce chef d’entreprise lyonnais était le fondateur de l’un des fabricants mythiques de jouets et petites voitures. Avant d’être rebaptisée Majorette en 1966, la société avait été enregistrée au registre du commerce de Lyon sous le nom de Rail-Route Jouets, lors de sa création en 1961.

Auparavant, il avait été avec ses frères le cofondateur d’une autre marque célèbre de petites voitures : Norev, dont le nom de la société était à la fois l’anacyclique de Véron, nom des trois frères créateurs de la marque : Paul, Joseph et Émile Véron, mais aussi un raccourci phonétique de l’expression (les jouets de) "Nos rêves".

Ses célèbres petites automobiles en zamac et plastique, à l’échelle 1/43 connurent rapidement un succès fulgurant, sur un marché dominé par Dinky Toys ou Matchbox. Moins robustes mais peu chères, attirantes avec leurs vives couleurs, elles plaisent aux enfants mais sont boudées par les collectionneurs.

Fin 1977, Majorette entra avec succès à la bourse de Lyon et Emile Véron distribue des actions à ses salariés. La même année, il racheta la marque concurrente Solido et ce symbole de la réussite de l’industrie lyonnaise se hissa pour deux décennies au rang de leader mondial des voitures miniatures.

A la fin des années 1980, Majorette commença à souffrir d’une concurrence internationale de plus en plus rude et enchaîne les plans sociaux. Asphyxiée par ses dettes, la société fut rachetée par le groupe jurassien Smoby en 2003 et rebaptisée Smoby-Majorette, avant d’être placée en redressement judiciaire quatre ans plus tard.