CERISY-LA-SALLE (50) : église et cimetière
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Dans l’église de Cerisy repose Joseph-Antoine-Jacques RICHIER de CERISY (1709-1771). D’abord chanoine puis grand archidiacre et enfin vicaire général de l’archidiocèse de Rouen, il fut évêque de Lombez de 1751 à sa mort. Cet éveché, situé dans le Gers, fut supprimé en 1790.
Derrière l’église, le cimetière descend en pente-douce, donnant une jolie vue sur l’horizon rural de la petite commune. C’est vers cette horizon qu’est dirigée la seule chapelle massive du cimetière.
Fermée, elle est la dernière demeure d’un académicien français, à savoir Gaston PARIS (1839-1903).
Médiéviste et philologue romaniste, il succèda à son père Paulin Paris au Collège de France, d’abord comme professeur à la chaire de langue et littérature françaises du Moyen Âge, de 1872 à 1903, puis en tant qu’administrateur à partir de 1894. Il participa à la création de la Revue critique en 1866 et de Romania en 1872. Il fut élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1876 et de l’Académie française en 1896.
Dans cette même chapelle repose Charles SAVARY (1845-1889). Député de la Manche (1871-1883), il fut Sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil et à la justice de décembre 1877 à février 1879. Il lui fut reproché d’avoir fait échouer la restauration de la royauté en 1873. En effet, il déforma les propos qu’avait tenus le comte de Chambord lors de son entrevue avec Chesnelong dans le procès verbal qu’il fit pour le compte des députés du centre-droit peu avant le vote devant restaurer la monarchie. Dans ce procès-verbal, il affirmait que le comte de Chambord saluerait « avec bonheur » le drapeau tricolore à son entrée en France. Le compte-rendu de Savary fut comparé à la dépêche d’Ems par ceux qui pensèrent qu’elle visait précisément à provoquer une réaction du comte de Chambord pour faire échouer la restauration. Du fait de la déformation des paroles du comte de Chambord par Charles Savary, certains journaux allèrent jusqu’à dire que le comte de Chambord s’était définitivement rallié au tricolore. Ne voulant pas être lié, le prétendant décida alors de démentir cette interprétation dans une Lettre, qu’il fit publier dans le journal légitimiste L’Union, ce qui empêcha le vote de la restauration. Il fut par la suite compromis dans plusieurs affaires, dont la faillite frauduleuse de la banque de Rhône-et-Loire, et condamné à cinq ans de prisons pour faux et usages de faux en écritures.
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