CHEVIT Maurice (1923-2012)
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Maurice Chevit aurait pu suivre la trace de tant de comédiens, qui tournèrent beaucoup, et parfois de très beaux rôles, dont les visages sont connus, mais dont les identités précises sont définitivement oubliées. Etre second-rôle est ingrat, car la mémoire du public est étrangement sélective et ne prête qu’aux riches. Du moins Maurice Chevit avait pour lui d’incarner à la fin de sa carrière des papys tendres et plein de bonhomie, et le public aime ce type de rôle.
Cinéphiles et amateurs de théâtre pourront me renvoyer à sa filmographie importante, et plus encore aux pièces dans lesquelles il joua. Au cinéma, il interpréta quelques rôles marquants, comme par exemple dans Le Mari de la coiffeuse de Patrice Leconte. Il fit parallèlement une carrière nourrie au théâtre et fut couronné par deux fois, en 2002 et en 2005, par un Molière (meilleur comédien dans un second rôle pour « Conversation avec mon père » de Herb Gardner et pour « Brooklyn Boy » de Donald Margulies). Il joua également à la télévision dans de nombreuses séries et téléfilms. Tout cela, pourtant, n’eut pas été suffisant pour survivre réellement dans la mémoire capricieuse.
Maurice eut une chance eu égard à la mémoire : il tourna dans un film devenu culte ! Mieux encore : il concourut largement à le rendre culte ! C’est ainsi que pour encore longtemps, Maurice Chevit restera dans la mémoire du public comme Marius Franceschini, l’improbable petit ami adultère de Dominique Lavanant dans Les Bronzés font du ski de Patrice Leconte... Encore longtemps, des générations se referont le film : le bouc roux du général de Gaulle, Marylin Monroe « comme un oeuf », le fil dentaire, « l’huître qui fait pouet-pouet »...
Après une cérémonie en l’église à Charenton, un kaddisch fut récité sur le parvis de l’église par un rabbin - Maurice Chevit était juif mais s’était converti au catholicisisme.
L’arrivée de Maurice Chevit dans le pauvre cimetière de Valmy, bien veuf de personnalités, apporte ainsi une touche drôle et tendre au lieu. Il repose avec sa soeur et son épouse, mais son identité n’est pas encore indiquée sur la tombe, sur lequel se trouve une citation de Jean de la Croix.
Merci à Herbert.
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