Quand on parle du cimetière de Camaret, il faudrait préciser lequel, car il y en a deux ! L’ancien, mais aussi un nouveau situé de l’autre côté de la route qui jouxte le premier, mais à 50 mètres au fond d’une rue perpendiculaire. Il a une petite trentaine d’années, et l’un des tous premiers occupants s’appelle César Pulvar. Jadis, mon grand-père paysan possédait un terrain à côté de la maison de ce monsieur, maison isolée avec vue sur une grande plage. A la limite de Crozon et Camaret, sur la route côtière. On allait y ramasser des pommes de terre et ce nom pas très breton sur sa boîte à lettres intriguait. De sa maison esseulée, il ne sortait guère, on devinait sa présence derrière la vitre de sa terrasse en étage. Tout ce qu’on savait est qu’il était noir. Antillais. Et jadis instituteur. Quand il est mort en 1996, et ensuite sa femme, on eut confirmation d’une supputation patronymique. La maison mise en vente par enchères, l’annonce judiciaire dans la presse mentionnait les noms des ayants droits, les héritiers, au nombre desquels figurait celui de la journaliste Audrey Pulvar, encore peu connue. Elle était sa petite-fille. Elle confirma un jour avoir séjourné fillette dans cette maison, dans Ouest-France. César était le père de Marc Pulvar (1936-2008), père d’Audrey, et très connu en Martinique comme militant indépendantiste radical, et ensuite syndicaliste virulent. César Pulvar (1915-1996) était aussi un écrivain engagé, et très sensible aux « Peuples en lutte » en général, à l’histoire coloniale.
Commentaires