RANVILLE (14) : cimetière
par
Médiatisé récemment par la visite de François Hollande, le village de Ranville est entré dans l’histoire lorsque, le 5 juin 1944 (heure anglaise), il devint la première cible du Débarquement allié. On y voit le café Gondrée, première maison de France à avoir été libérée, et le fameux Pegasus Bridge, pont basculant au rôle essentiel pour la suite des opérations, libéré par les Britanniques. Tout le monde se souvient de cette scène étonnante où, armé de sa seule cornemuse écossaise, le piper Bill Millin participa à la prise du pont, parmi les renforts débarqués à Sword Beach, au son de Blue bonnets over the border (cet épisode a été immortalisé par le film Le Jour le plus long).
Il existe donc bien un cimetière militaire britannique à Ranville, mais également a proximité immédiate le cimetière communal, dans lequel se trouve également, contre le mur, les tombes des premiers soldats tués du débarquement, en l’occurrence des britanniques.
Curiosités
A l’extérieur du cimetière communal, mais contigu à lui, se trouve un ancien cimetière privé légué à la commune, comme l’indique une plaque près de la porte. Il s’agit du cimetière familial des Guernon-Ranville. C’est là que repose Martial de Guernon Ranville (voir plus bas).
Le cimetière contient plusieurs tombes de la famille Rohan-Chabot, propriétaire du château du Mariquet, dans cette commune, jusqu’en 2009.
Célébrités : les incontournables...
Aucun
... mais aussi
Le lieutenant Herbert Denham BROTHERIDGE (1915-1944) : sportif
de haut niveau, footballeur dans l’équipe d’Aston Villa, il était inspecteur des Ponts-et-Chaussées. Il embarqua le 5 juin 1944 dans l’un des planeurs destinés à l’opération Pegasus. Il fut tué vers 0h20 en franchissant le pont de Bénouville, faisant très probablement de lui le premier mort du Débarquement ! Il repose dans la rangée militaire du cimetière communal.
Martial de GUENON RANVILLE (1787-1866) : ministre de l’instruction
et des cultes sous le règne de Charles X, il se signala par une ordonnance ayant pour effet de faire pourvoir d’écoles primaires toutes les communes du royaume, d’établir des écoles modèles préparatoires, destinées à former des instituteurs primaires, et de prendre des mesures pour assurer des retraites aux instituteurs primaires. Considéré comme un des quatre ministres responsables des ordonnances de 1830, il fut condamné par la Monarchie de Juillet à la prison et de retrouva enfermé sept ans. Il légua au musée des Beaux-arts de Caen le soulier que la reine Marie-Antoinette perdit en montant à l’échafaud.
René JACOBE de NAUROIS (1906-2006) : officier de réserve et
prêtre, il observa en Allemagne le régime nazi de 1937 à 1939, et entra dans la Résistance dès sa mobilisation. Il agit dans plusieurs réseaux de résistance, en particulier en aidant des juifs ce qui lui valut en 1989 le titre de Juste parmi les Nations. Traqué par la Gestapo, il rejoignit Londres et intégra les commandos de marine. Il débarqua avec les « bérets verts » du commandant Kieffer à Ouistreham le 6 juin 1944, d’où sa présence ici auprès de certains de ses camarades. Il fut fait Compagnon de la Libération. Après la guerre, il retourna à sa passion dont il devint un spécialiste, l’ornithologie. Il repose dans la rangée militaire du cimetière communal.
Le poète et peintre Léon-Claude RAULT (1933-2007), dont la plaque tombale reproduit en mosaïques une palette.
Guy VILLARDI de MONTLAUR (1918-1977) : peintre français, il
fréquenta l’Académie Julian tout en étudiant la philosophie à la Sorbonne. Il travailla également avec Jean Souverbie et l’accompagna dans sa contribution à l’Exposition universelle de 1937. En 1938, il effectua son service militaire et se trouva sur le front au moment de la déclaration de guerre. Il rejoignit la France libre en octobre 1942 et participa, le 6 juin 1944, au débarquement de Normandie comme sergent avec l’armée britannique. Il fit partie des 177 commandos Kieffer (4ème Commando), ayant débarqué à Ouistreham. Lui aussi repose dans la rangée militaire du cimetière communal.
Source pour Montlaur : http://www.francaislibres.net
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