L’ISLE-SUR-LA-SORGUE (84) : cimetière

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Ce petit cimetière, brûlé par le soleil quand je l’ai visité, présente des allées massives le long desquelles les tombeaux, imposants et serrés les uns contre les autres, font figures de forteresses familiales. La blancheur des sépultures (typique des cimetières provençaux) renforce une luminosité déjà pénible.
Dans l’allée n°1 du cimetière (à gauche de l’entrée, contre le mur) se dresse la sépulture familiale de René CHAR (1907-1988). Poète proche des surréalistes de 1929 à 1934, auteur du Marteau sans tête, cet indépendant obstiné s’en éloigne : son oeuvre devient celle d’un solitaire ne souffrant aucune compromission. Char est un homme d’action : il s’engage dans la Résistance et la chronique de cette époque qu’il écrit devient, en 1946, les Feuillets d’Hypnos.
La poésie de Char puise sans cesse dans le réel et dans la terre. Il est enraciné dans son pays natal et s’inspire abondamment de la Provence, de ses pierres, sa flore et sa faune. Mais ce côté bucolique n’est que l’apparence d’une recherche toujours plus rigoureuse de son état d’homme.
Il s’engagea tout le reste de sa vie dans un grand nombre de combats, en particulier les combats écologistes. Il fut inhumé dans son village natal.
Dans le même cimetière est inhumé le comédien René DARY (Anatole-Clément Mary : 1905-1974) : second rôle du cinéma français, il interpréta quelques rôles et fut en particulier le complice de Gabin dans Touchez pas au grisbi (1954). Il était l’incarnation parfaite du Français, petit, râleur bagarreur mais bon coeur, typique du cinéma des années 50.
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