SOULT Nicolas Jean-de-Dieu (1769-1851)
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Engagé dans l’armée en 1785, il monta rapidement dans les grades supérieurs. Il se signala durant les batailles révolutionnaires (en particulier à Fleurus) et devint général de division en 1799. Lorsqu’en 1800 le premier Consul chargea Masséna de réorganiser l’armée d’Italie, celui-ci insista pour que Soult lui soit adjoint, et il lui confia le commandement de l’aile droite : c’est sans doute dans la péninsule que Soult écrivit une des pages les plus glorieuses de sa carrière. Il fut fait maréchal d’Empire en 1804. Il se signala ensuite dans les batailles de l’Empire, d’Austerlitz à la Pologne en passant par la Prusse. En 1808 encore, il fut fait duc de Dalmatie. Il servit en Espagne où il s’empara de Burgos et de Santander, puis de Porto en 1809 lorsque vint le temps d’attaquer le Portugal : cette même année, un décret de l’Empereur nomma le maréchal Soult major-général des armées françaises en Espagne, avec des pouvoirs étendus.
Paradoxe d’un homme dont la carrière devait tant à l’empereur : Soult n’aimait pas Napoléon. Après la première abdication, il se déclara royaliste. Le gouvernement de la première Restauration le nomma ministre de la guerre, poste qu’il occupait lorsque Napoléon débarque de l’île d’Elbe. Il fit à nouveau allégeance, et fut fait pair de France. Il participa encore à Waterloo, où il ne s’illustra pas particulièrement. À la Seconde Restauration, il fut compris dans l’ordonnance d’exil et fut rayé de la liste des maréchaux. Il resta en exil jusqu’en 1819 : Louis XVIII le réintègra en 1820 dans la dignité de maréchal, puis Charles X l’éleva à la Pairie en 1827.
Après la Révolution de juillet 1830, il se rallia à Louis Philippe, qui fit revivre pour lui le titre de Maréchal général des camps et armées du roi et le prit comme Ministre de la Guerre. Il fut en outre président du Conseil de 1832 à 1834. Il fut chargé de réorganiser sans tarder l’armée de ligne et il réforma effectivement l’armée en profondeur, créant au passage la Légion étrangère, ne pouvant être employée qu’en dehors du territoire de la France métropolitaine. Il fit également conduire les travaux des fortifications de Paris. En 1831, il fut envoyé par Louis-Philippe à Lyon avec 20 000 hommes pour écraser la première insurrection des Canuts. L’ordre fut rétabli, mais Soult devint très impopulaire parmi le camp républicain. Président du Conseil pendant 7 ans, de 1840 à 1847, il fut néanmoins dominé par son ministre des Affaires étrangères, François Guizot, lequel lui succéda fort logiquement quand le maréchal quitta le gouvernement. Il participa aux cérémonies de retour des cendres de l’Empereur Napoléon Ier en 1840. En son hommage, la commune fut renommée Saint-Amans-Soult en 1851.
Il repose dans un mausolée familial édifié contre l’église de sa ville natale.
Photos : base Palissy
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