VILLEMER (77) : cimetière
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Lorsqu’on entre dans le petit cimetière rural de Villemer, on remarque sur la gauche, après un espace recouvert de pelouse, la partie ancienne avec ses vieilles tombes.
C’est pourtant dans la partie droite que se trouve la célébrité du lieu : la dessinatrice Germaine BOURET (1907-1953).
Après avoir été à 17 ans quelques temps dessinatrice de mode à la maison de haute couture Jeanne Lanvin, elle créa en 1927 sa société sous le nom « Editions Bouret », auteur-éditeur, et commença à dessiner des enfants : ceux-ci resteront son thème essentiel d’inspiration durant toute sa carrière. Elle se spécialisa rapidement dans le domaine de la carte postale , et réalisa des
séries entières thématiques (les petits métiers, les fêtes, les sujets religieux... Ses dessins furent beaucoup repris par les commercants : boîtes, emballages, calendriers, livres disques... mais aussi la publicité (Nestlé, Blédine, Petit-Bateau...).
Au début des années quarante, Walt Disney qui recrute en Europe des dessinateurs pour ses studios aux États-Unis la repère et lui demande de travailler pour lui, ce qu’elle refusa préférant rester dans son pays. C’est en 1945 que sortirent deux livres « culte » : « Nounouk », les aventures d’un petit ourson, puis « Chansons du printemps de la vie », un recueil de chansons qui ont enchanté bon nombre d’enfants qui ont aujourd’hui la soixantaine. Publicitaire, illustratrice d’ouvrages et de disques, elle fut évidemment avant tout sollicitée pour des œuvres concernant la jeunesse : colonies de vacances, cantine d’hiver, sauvegarde de l’enfance... Elle mourut prématurément d’une crise cardiaque.
Après une période d’oubli, elle fut redécouverte : aujourd’hui, son oeuvre est fort appréciée et se négocie parfois très cher, notamment sur Ebay. Cherchez dans les vieilles cartes postales dans les greniers des familles : il y a peu de chance pour que vous ne possédiez pas des cartes postales sorties des ateliers Bouret.
Elle repose dans un tombeau contemporain. Une de ses illustrations, malheureusement rendue invisible par les infiltrations d’eau, a été fixée sur sa sépulture.
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