NIORT (79) : A Niort, il est contemplatif du “ petit Père-Lachaise ”

article de La Nouvelle République du 2 novembre 2011

Dominique Bodin, le conservateur des cimetières niortais, est formel : le cimetière ancien de Niort, c’est notre petit Père-Lachaise. Visite guidée…

Les érables liquidambars finissent de basculer dans le rouge, le ginkgo biloba a déjà laissé éclater son jaune d’automne, accompagné des projections bariolées des chrysanthèmes qu’on dépose au pied des tombes. Le pas mesuré d’une dame voûtée fait crisser le gravillon dans le silence frais de ce matin d’octobre. La Toussaint provoque un peu de vie dans le cimetière ancien de Niort…

Signé Lasseron

Entre les stèles affaissées par l’abandon ou le jeu des pluies, Dominique Bodin prend le temps de déambuler. L’endroit le fascine. Là où certains ne voient qu’une répugnante promesse de déchéance, lui décrypte dans chaque allée l’illustration du génie humain, perçoit le détail pensé pour l’élévation des âmes.
Dominique Bodin est le conservateur des cimetières de la ville. Et il ne cache pas sa préférence pour celui-ci. Contemplatif, il évalue la majesté discrète de ce doux coteau hérissé de croix calcaires, mausolées gothiques ou caveaux opulents bâtis de la pierre extraite sur place : « Je l’aime bien. Je le considère… (il semble hésiter, pensif, puis assume)… comme notre petit Père-Lachaise ! » Il désigne l’entrée principale, souligne le dessin de ses puissantes colonnes, s’extasie sous l’auvent en ferronnerie… « Elle a été dessinée par Georges Lasseron qui a beaucoup œuvré à Niort. » On doit à Lasseron l’hôtel de ville, les écoles Michelet ou Jules-Ferry. Et, au cimetière ancien où il repose, quelques imposantes chapelles aux courbes caractéristiques. « Il s’est très probablement inspiré du Père-Lachaise. En tout cas, les deux entrées se ressemblent étrangement. »
Surtout, comme son pendant parisien, « le cimetière ancien de Niort marque notre patrimoine historique de façon soutenue ».
Se faufilant dans les allées aux tracés parfois approximatifs, Dominique Bodin sait y trouver les moindres détails de la symbolique funéraire.

Patrimoine à découvrir

Ici, la ligne d’un serpent autour d’une amphore – « la sépulture d’un médecin, très certainement » –, là un sablier ailé – « Vous voyez ? Ce sont des ailes de chauve-souris. Un oiseau de nuit pour transporter l’âme du défunt » –, des flambeaux inversés – « car la flamme, la vie, s’est éteinte » –, du lierre ou des poignées de mains – « pour marquer le lien éternel » –, des colonnes brisées – « pour des gens morts jeunes, dans la force de l’âge… ». Il s’approche de l’épitaphe, plisse les yeux sur la gravure estompée par le temps : « Elle s’appelait Berthe… » Elle avait 4 ans. Il y a beaucoup de colonnes brisées datant du XIXe…
Ces histoires, Dominique Bodin en a des pleines brouettes. « A chaque fois que je viens, je découvre quelque chose de nouveau… » Courtes histoires d’éternité.

Commentaires

ligeon 22/02/2015 à 18:35

mon grand-père s’appelait Léon Micheau , il était sculpteur et a sculpté plusieurs monuments du cimetière de Niort au bout de la rue Terraudière où il habitait.
Est-il possible de retrouver une liste des monuments concernés ? nous avons parcouru, avec mes sœurs, les allées sans vraiment trouver. Il est décédé en 1947 et est enterré là-bas.
Si vous avez une information quelconque à ce sujet, je serais ravie de l’avoir.
Merci d’avance
Mireille Micheau épouse Ligeon Ligeonnet
mel : miremi.ligeon@orange.fr

Valois 24/11/2022 à 16:15

Bonjour,
Je suis très admiratif des cimetières anciens qui recèlent des trésors architecturaux mais aussi historiques.
Je suis en train de travailler sur la généalogie de ma famille Valois.
J’établi la biographie de Pierre Valois (ou Vallois) qui est mon arrière arrière arrière cousin, né le 27 janvier 1813 à Chasseneuil-du-Poitou dans la Vienne.
Ordonné prêtre, il entra dans la paroisse de Louzy dans les Deux-Sèvres en 1844. Il exerça jusqu’en 1885, date à laquelle il démissionna pour des raisons de santé. Il retourna vivre peu de temps dans sa famille à Chasseneuil-du-Poitou. Il du la quitter, sa santé se dégradant, pour se faire soigner à l’hospice de Niort ou il succomba le 02 septembre 1888.
Je ne sais pas ou a été inhumé Pierre. Savez-vous si sa sépulture se trouve dans le cimetière ancien de Niort ?
Merci de pouvoir m’aider si vous le pouvez dans mes recherches.
Cordialement.
Hervé Valois
hervevalois@yahoo.com

Valois 30/11/2022 à 20:32

Bsoir,
Bien triste de voir notre patrimoine funéraire disparaitre dans nos cimetières notamment dans les Deux-Sèvres. C’est une partie de notre âme et de notre histoire qui s’en va. J’espère que parmi vous quelques uns sont d’accords sur ce que je constate. Mr Bodin, conservateur des cimetières de Niort, qu’en pensez-vous ?
Hervé Valois

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.