FRÉJUS (83) : cimetière Saint-Léonce
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L’ancien cimetière de Fréjus n’est pas très grand et se trouve dans la partie la plus ancienne du centre-ville. La partie la plus ancienne est dominée par d’imposants tombeaux de famille à la blancheur éblouissante en cas de gros soleil.
Curiosités
Plusieurs tombes du cimetière conservent la tragédie de la rupture, en décembre 1959, du barrage de Malpasset qui fit 423 victimes dans la région. Certaines familles furent entièrement décimées.
Une tombe prend des allures de maquette provençale.
Célébrités : les incontournables...
Aucune
Plusieurs tombeaux abritent les ascendants et la famille du comédien Philippe Léotard et de son frère, l’ancien ministre (et maire de Fréjus) François Léotard. C’est en particulier dans ce cimetière que repose leur père, André, qui fut également maire de Fréjus.
... mais aussi
Le compositeur et chef d’orchestre Gustave BRET (1875-1969), ancien élève de Widor, qui fut un spécialiste de Bach et un défenseur de Debussy. Avec lui repose son fils, le peintre Paul BRET (1902-1956).
Le peintre CAROLUS-DURAN (Charles Durand : 1837-1917). Parfois qualifié de « peintre mondain », Carolus-Duran fut le portraitiste des femmes et enfants de la haute société de la Troisième République. Lillois, il arriva à Paris en 1853 et fut influencé au début de sa carrière par le réalisme de Gustave Courbet, tout en se liant d’amitié avec Édouard Manet, Henri Fantin-Latour, Félix Bracquemond et Zacharie Astruc. Il exposa pour la première fois au Salon en 1859. De 1862 à 1866, il voyagea à Rome et en Espagne grâce à une bourse d’étude de sa ville natale. Son style en fut transformé : il délaissa l’influence de Courbet pour celle de Diego Vélasquez. Il se consacra ensuite principalement aux portraits. En 1889 à 1900, il fut membre du jury de chaque Exposition universelle, et participa en 1890 à la fondation de la Société nationale des beaux-arts. Il fut élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1904. Enfin, il fut nommé directeur de l’Académie de France à Rome en 1905, poste qu’il occupa jusqu’en 1913.
Alors que la peinture française était en pleine évolution avec les impressionnistes et leurs disciples, il a souvent été reproché à Carolus-Duran, notamment par Camille Pissarro, de ne pas utiliser sa technique et son talent évidents de façon plus aventureuse et de ne se consacrer qu’a des portraits, certes rémunérateurs, mais conventionnels. Carolus-Duran a su naviguer entre l’académisme d’un Cabanel et de ses disciples et l’expérimentation de ses contemporains plus hardis. Il a su aussi insuffler à ses portraits un naturel et une vie qui les sortent du lot.
Il repose avec son épouse, la pastelliste et miniaturiste Pauline CROIZETTE (1840-1912), dont il peignit en 1869 un portrait qui reste un de ses chefs-d’œuvre, La Dame au gant (c’est également elle qui servit de modèle à la Femme à cheval).
Elle était la soeur de la comédienne Sophie Croizette, inhumée au cimetière de Passy. Ils eurent trois enfants, dont l’aînée, Marie-Anne, épousa plus tard Georges Feydeau.
L’économiste Alfred JOURDAN (1823-1891), professeur d’économie politique et doyen de la Faculté de droit d’Aix, qui fut élu membre correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques.
Le professeur Paul ROUX (1921-1991), auteur de nombreux travaux et articles sur la langue et la littérature provençales ainsi que sur la dialectologie et l’onomastique en Provence, ce qui lui valut de devenir capoulié (président national) du félibrige.
Le peintre abstrait Jean SANGLAR (1926-1996).
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