ECOUEN (95) : cimetière
par
Cet article ne constitue en aucune manière un compte-rendu exhaustif d’une visite fouillée du cimetière : il regroupe quelques photos de résidents du lieu que m’a aimablement fait parvenir Christine Aufaure.
La colonie d’artistes d’Ecouen au XIXe siècle
Pendant la seconde moitié de XIXè siècle, une importante colonie d’artistes français et étrangers s’installa à Ecouen pour perfectionner ou partager la pratique de leur art. À partir de 1830, de nombreux artistes quittèrent leurs ateliers urbains pour la campagne afin d’y peindre « sur le motif ». C’est ainsi que vers 1856-1860 quelques peintres parisiens décidèrent d’abandonner la capitale pour s’installer à Ecouen, sur la route de Boulogne-sur-Mer, alors gros bourg rural d’un millier d’habitants. Une prédilection pour les thèmes rustiques, l’attrait pour le Château et la forêt, la présence de petites auberges expliquent vraisemblablement l’installation, en ce lieu, de ce petit groupe d’artistes.
Les chefs de file de la communauté artistique d’Ecouen furent Edouard Frère (1819-1886) et Paul Soyer (1823-1903 ) qui devaient leur renommée internationale au soutien enthousiaste du plus célèbre critique d’art de son époque, l’anglais John Ruskin.
Cette colonie, qui aurait vu le jour tout près de la Gare du Nord, au 18 de la rue de Chabrol, s’ouvrit progressivement à l’enseignement. L’effectif de la colonie évolua au gré des arrivées et des départs : il se situa dans une fourchette de 10 à 20 artistes présents, en même temps, dans la ville, entre 1860 et la fin du siècle. Pendant toute la seconde moitié du XIXe siècle, ils auraient été près d’une centaine au total. Entre 1860 et 1895, Ecouen accueillit plusieurs dizaines d’artistes étrangers, américains surtout, venus pour la plupart suivre pendant quelques mois ou quelques années l’enseignement des maîtres locaux. Parmi eux : George Boughton (1833-1905), James Crawford Thom (1835-1898) ou encore Henry Bacon (1839-1912), tous trois élèves de Frère et la célèbre Mary Cassatt (1844-1926) qui fit plusieurs séjours à Ecouen.
La mort d’Edouard Frère en 1886 amorça la disparition de la colonie, cette dernière survivant encore quelques années grâce à la présence des paysagistes et animaliers Chialiva et Schenck, deux artistes à la très forte personnalité.
...au cimetière
Léon DANSAERT (1830-1909) : Belge naturalisé français, Léon Dansaert fut l’élève d’Edouard Frère. Installé à Ecouen en 1861, il exposa à Paris de 1863 à 1889 des toiles décrivant à travers salons, cabarets, bals et marchés, la vie sociale de la seconde moitié du XVIIIè siècle. Il fut maire d’Ecouen de 1879 à 1895.
Dans le même tombeau (famille Frère-Robecchi) reposent :
- Le peintre Pierre-Edouard FRÈRE (1819-1886) : ancien élève de
Delaroche, il débuta au salon de 1843, et ne tarda pas à se faire une grande réputation dans la peinture de genre. Artiste prolifique, la plupart de ses compositions furent d’ailleurs popularisées par la lithographie et la gravure. Il se fit connaître du grand public par ses gravures, d’enfants et d’intérieurs de gens modestes. C’est en 1847 qu’il s’installa à Écouen, dont il fut ultérieurement maire. En 1860 il partit faire un voyage en Égypte dont il rapporta des compositions orientalistes. Il était le frère cadet du peintre orientaliste Charles-Théodore Frère.
- son fils, le peintre Charles-Edouard FRÈRE (1837-1894) : élève de son père, de Thomas Couture et de Defaux, il fut également un habitué des Salons mais ses thèmes de prédilection furent les paysages ruraux et les chevaux.
- son petit-fils, l’artiste dramatique Gabriel FRÈRE (1874-1922)
- Le peintre et décorateur Henry ROBECCHI (1826-1888), qui travailla en étroite collaboration avec le monde du théâtre.
Source : www.ecouen.fr
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