BAGNEUX (92) : cimetière communal
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Totalement méconnu car écrasé par la présence de son énorme voisin, le cimetière parisien de Bagneux ; le cimetière communal de Bagneux, contiguë à son grand frère mais séparé de lui par un mur, existe bel et bien et est fort ignoré des visiteurs. Ce « nouveau cimetière » fut ouvert en 1867 en remplacement de l’ancien cimetière de Bagneux situé place Dampierre. Les parties « anciennes » et « nouvelles » du lieu sont parfaitement clivées. Peu de choses dans ce cimetière, mais une petite visite des lieux s’impose néanmoins…
Le géographe et cartographe Jean-Baptiste FORTIN (1740-1817) avait été inhumé dans l’ancien cimetière communal. Lors de l’aménagement des lieux, ses restes furent transférés dans un ossuaire au nouveau cimetière communal.
Curiosités
Le monument aux morts dit “du comte de Dampierre”. Ce monument commémoratif fut érigé en 1874 sur l’ancienne place du marché de Bagneux, puis fut transféré au cimetière en 1937 lors de l’aménagement de la place. Il fut réalisé à l’initiative des habitants et du maire, sur des plans des architectes A. Metz et A.Lalanne, et par l’entrepreneur Lebegue. Ce monument célèbre l’offensive que le comte de Dampierre et ses soldats de la Garde Mobile de l’Aube menèrent contre les Prussiens le 13 octobre 1870. A cette occasion, le comte et de nombreux soldats trouvèrent la mort.
Plusieurs tombes militaires (françaises, prussiennes…) témoignent de la dureté des combats en ce lieu en 1870.
Peu d’œuvres d’art. La tombe Larroque est ornée de deux médaillons en bas-reliefs en pierre.
Dans la chapelle Barbeau, buste en platre de Louis-Antoine Barbeau (1807-1875), qui était... marchand platrier.
Jeanne Moyaux, assassinée par son père à l’âge de quatre ans, en 1877, fut inhumée ici. Ce fait divers fit grand’ bruit à l’époque.
Célébrités : les incontournables...
... mais aussi
L’architecte Louis-Charles BOILEAU (1837-1914), à qui l’on doit de nombreuses réalisations dans la région parisienne et dans la capitale même : ainsi, à la demande de Boucicaut, il réalisa le magasin du « Bon Marché » (en collaboration avec Armand Moisant) ainsi que l’hôtel Lutetia, destiné à l’origine à ses importants clients de province. Dans le même tombeau de famille repose son fils, Louis Hippolyte BOILEAU (1878-1948), également architecte, qui réalisa entre autres édifices les pavillons du Togo (actuel pavillon du centre bouddhique au bois de Vincennes) et du Cameroun à l’Exposition coloniale de 1931. Dans ce caveau reposent également Théodore TISSIER (1866-1944), président du Conseil d’Etat et maire radical de Bagneux de 1899 à 1935, qui fut également Sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil entre 1921 et 1922, ainsi que son fils, Pierre TISSIER (1903-1955), qui fut président de la SNCF de 1949 à 1955.
L’homme de lettres Léo CORVISIER (1891-1925), auteur de vers et d’un roman, les Piqués.
L’architecte Georges HANNOTTE (1877-1942).
Janine JAMBU (1942-2012) : membre du Parti communiste français, elle fut maire de Bagneux de 1985 à 2004 et député des Hauts-de-Seine de 1993 à 2007.
Albert PETIT (1897-1963) : maire de Bagneux de 1935 à sa mort, ce communiste fut député de la Seine de 1936 à 1940. Déchu de son mandat en 1940, il redevint député entre 1945 et 1951. Il marqua fortement la ville de son empreinte : il repose à l’entrée du cimetière, en retrait du reste de la division. Un médaillon en bronze orne sa tombe.
Merci à Elji pour la photo Barbeau
Merci à cp pour la photo Jambu.
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