MACHADO Antonio (1875-1939)

Ancien cimetière de Collioure (66)
samedi 23 octobre 2010
par  Philippe Landru

Poète espagnol, il fut l’une des figures du mouvement littéraire espagnol connu sous le nom de Génération de 98.

Il consacra sa vie à traduire, au moyen de l’écriture poétique, l’inquiétude intérieure d’un esprit entièrement voué à la réflexion philosophique, qu’il livra dans des ouvrages en poésie et en prose. Il partagea son temps entre ses activités professionnelles (il enseigna le français) et ses escapades à Madrid où, dans les « tertulias » littéraires, il rencontra l’intelligentsia espagnole de l’époque -Unamuno, Valle Inclán, Alberti- et collabora avec son frère Manuel à la rédaction de pièces de théâtre. Cette fièvre créative ne l’empêcha pas de s’intéresser aux mouvements politiques et sociaux qui secouaient l’Espagne : républicain de toujours, Machado se retrouva naturellement dans le camp des opposants à Franco et mit sa plume au service du peuple, collaborant à plusieurs journaux dont « La Vanguardia » de Barcelone.

Lorsqu’éclata la Guerre civile, en juillet 1936, Machado était à Madrid. Il fut évacué à Valence, puis à Barcelone en 1938. A la chute de la Seconde République espagnole, il fut contraint de fuir vers la France. Arrivé à Collioure, à quelques kilomètres de la frontière, épuisé, il décéda.

Louis Aragon lui rendit hommage dans Les poètes, chanté par Jean Ferrat :

Machado dort à Collioure
Trois pas suffirent hors d’Espagne
Que le ciel pour lui se fît lourd
Il s’assit dans cette campagne
Et ferma les yeux pour toujours.

Sa tombe est toujours très visitée, témoignage de l’exil de tant de républicains à quelques kilomètres de la frontière espagnole. Détail unique dans l’histoire funéraire : une boite aux lettres se trouve sur sa tombe, qui reçoit des témoignages d’admiration du monde entier (des « levées » ont lieu régulièrement) !


Merci à Jean Garcia pour les photos.


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