lundi 7 juin 2010
à 03h27
- par Un promeneur habitué du Columbarium du Père Lachaise
Un jour, c’était il y a environ vingt ans, un type bizarre abordant des favoris et des moustaches à la Dali, et parlant très rapidement avec un accent des faubourgs de Paris pire que celui d’Arletty, m’a raconté l’histoire de Leïlah Mahi la si belle et si mystérieuse crématisée de 1929...
D’après ce singulier monsieur, il s’agissait d’une danseuse Indo-britannique (les Indes étaient processions anglaises en 1929) qui serait venu à Paris en cette année 1929 pour s’y produire dans un théâtre des Champs Elysées, et à cet occasion présenter des danses sacrées indoues.... Or cette fille avait un amant qui l’avait accompagnée à Paris (à moins qu’elle l’ai trouvé sur place dans notre capitale) et ce type avait la particularité d’être TRÈS jaloux et possessif....
Or Un soir, notre amoureux trop passionné a surpris notre Leïlah en plein commerce charnel au lit avec un riche protecteur (sans doute dans le soucis pour notre danseuse indoue de faire avancer plus vite sa carrière dans le milieu du « show bizz » de l’époque, la promo canapé quoi...)
Si bien que notre amoureux éconduit, et ne supportant pas l’humiliation plus longtemps, sorti un pistolet de sa veste et les flingua TOUS LES DEUX (avant une loi de 1935, les armes à feu étaient en usage libre en France).
Résultat des courses :
Il y eu un procès aux Assises de Paris, bien sur...
Mais la famille TRÈS INFLUENTE du « riche cocufieur » a obtenu que l’on fasse taire toute publicité autour de cette affaire d’adultère, vous pensez bien qu’en 1929, chez les gens « respectables » on ne rigolait pas avec ce genre d’histoire sordide... Si bien que de nos jours personne ne se souvient de cette affaire de moeurs bien vite oubliée, ni non plus des noms des protagonistes c’est à dire ceux du riche flingué et du flingueur si jaloux.
Seul celui de Leïlah Mahi à été retenu de nous autres, habitués des promenades au Père Lachaise, surtout à cause de la photo de sa plaque (à noter qu’en 1929, les photos de défunt sur les tombes étaient une rareté par rapport aux tombes de maintenant) Et, d’après moi, si cette plaque se serait trouvée sans photo, sur que Leïlah Mahi serait définitivement oubliée de nos jours... Après tout, de sont vivant elle n’était pas encore connue comme artiste, et sa mort prématurée mis un terme définitif à sa route vers la gloire... Si elle avait su rester plus prudente dans ses amours, elle serait certainement décédée nettement plus tard après accomplissement d’une carrière à la Josephine Baker par exemple (mais dans un registre différent évidement) MAIS SURTOUT NE JUGEONS PAS....
Et l’amoureux flingueur qu’est-il devenu ? Vous allez me demander...
Et bien, après son procès pour double-meurtre, la justice française lui offrit une croisière...
Vers les îles guyanaises (souvenez vous du film « Papillon » de 1973 avec S. Mc Queen et D. Hoffman) Et une fois arrivé à destination, et au bout de quelque mois de séjour laborieux dans une forêt d’exploitation de bois tropicaux où on lui fit échanger son 7,65 contre des outils de terrassement, notre cocu pas content se prit une malaria qui l’empêcha de jouir pleinement des 20 ans de vacances au soleil que venait de lui payer l’Etat Français dans son grand soucis de justice... Maladie tropicale qui lui assura un destin tant funèbre que définitif de bouffe pour les requins des eaux guyanaises, parce qu’au bagne de Saint Laurent du Maroni, en 1930, il n’y avait pas de cimetière pour les bagnards décédés en cours de peine, alors...
Seulement voilà, afin de conclure ce texte, je vous avouerais, bien humblement, que j’ignore si cette histoire est vraie, alors j’aimerais savoir si quelqu’un sur ce site en saurait plus que ce mystérieux moustachu que j’ai rencontré, il y a déjà vingt ans, par un dimanche ensoleillé devant la plaque de cette si belle et si mystérieuse Leïlah Mahi, crématisée en pleine jeunesse un jour de l’été 1929...
Qui était vraiment Leïlah Mahi ? Et combien de promeneurs à t-elle tant intrigués qu’hypnotisés depuis plus de quatre vingt ans que cette beauté n’est plus que cendres...
Avez vous une piste fiable pour nous éclairer, Monsieur Landru ?
En réponse à...