BROSSOLETTE Pierre (1903-1944)
par
Professeur et journaliste au Populaire, Pierre Brossolette s’efforça au cours des années 30 d’alerter l’opinion publique sur la montée du fascisme. Il participa aux combats de 1940, puis entra en contact avec le groupe du musée de l’homme et participa au journal ’Résistance’. Ses vives critiques à l’égard de la Troisième République, qu’il rendait responsable de la défaite, lui valurent l’opposition des partis, soucieux de leur propre survie. Ainsi s’opposèrent a posteriori l’image d’un Jean Moulin homme d’État proche du radicalisme d’avant-guerre, défenseur des valeurs républicaines et de la démocratie voire du statu quo, face à celle, complexe, d’un Pierre Brossolette homme politique certes visionnaire, précurseur du gaullisme bien que socialiste, dénonciateur féroce du danger fasciste et communiste avant la guerre mais partisan de méthodes radicales voire révolutionnaires. Arrêté le 3 février 1944 et envoyé à la prison de Rennes, il y fut torturé par la Gestapo. De peur d’indiquer le nom de ses camarades, il se suicida. Si Brossolette, dans l’immédiate après-guerre, pouvait encore être considéré par beaucoup comme la principale figure de la Résistance de par son action en Zone occupée (Paris) et de par sa notoriété d’homme public, l’entrée au Panthéon des cendres de Jean Moulin en 1964 le relégua à une place de héros d’un parti. Il fut néanmoins fait Compagnon de la Libération.
Crématisé, ses cendres furent déposées, ainsi que celles du résistant François Delimal, dans une case anonyme (la 3920 ou 3913).
Sa panthéonisation a été annoncée pour 2014 : difficile de dire comment cet imbroglio fut résolu, mais ses cendres furent transférées au Panthéon en mai 2015 !
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