ARNAUD Michèle (Micheline Caré : 1919-1998)
par
Chanteuse, productrice et réalisatrice française, elle fréquenta durant ses études des cabarets tels que Le Tabou et La Rose Rouge. C’est en 1952 qu’elle débuta dans la chanson au Milord l’Arsouille. Elle obtint ensuite le Prix de la Chanson de Deauville avec Tu voulais et représenta, en 1956, le Luxembourg au Concours Eurovision de la chanson.
Devenue la vedette permanente du Milord l’Arsouille, elle était accompagnée par un certain Serge Gainsbourg qui, le reste du temps, était pianiste d’ambiance dans ce cabaret. C’est sous son impulsion que Gainsbourg monta immédiatement sur la scène du Milord pour chanter ses compositions. Elle fut aussi sa première interprète en enregistrant, dès l’année suivante, plusieurs de ses œuvres .
La vocation d’Arnaud était d’être l’interprète de textes d’auteurs, de Ferré à Vian tout en révélant de nouveaux talents. Peut-être à cause de ses exigences et malgré ses passages dans des music-halls populaires comme l’Olympia dont elle fut la vedette américaine en 1959 ou Bobino où elle était tête d’affiche en 1961, Michèle Arnaud conserva pendant toute sa carrière l’étiquette de « l’intellectuelle de la chanson ». Elle explora celle-ci dans tous des états : poétique, cinématographique, théâtral et littéraire (Hadjidákis, Apollinaire, Varda, Giraudoux, Dimey, Aymé). On comprend qu’elle n’ait pas touché un public populaire, à défaut de public tout court, en le déroutant incessamment.
Elle se reconvertit progressivement dans la production d’émissions de télévision, où elle fit preuve de la même curiosité intellectuelle. Dénicheuse de talents à la scène, elle lança également des artistes comme Guy Béart ou les duettistes Noiret et Darras. Elle eut l’idée de créer une scène qui irait au-devant du public en se déplaçant partout en France et cela devint, en 1964, sous le parrainage de Brassens et Brel, « Le Music-hall de France » qui se joignit aux pérégrinations des Tréteaux de France de Jean Danet.
Innovatrice, elle produisit à la télévision des émissions d’un ton nouveau (Les Raisins Verts, Tilt magazine...) qui marquèrent leurs époques et révélèrent des réalisateurs et présentateurs comme Jean-Christophe Averty et Michel Drucker.
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