SÉGUIN Philippe (1943-2010)

Cimetière de Bagnols-en-Forêt (83)
mercredi 27 janvier 2010
par  Philippe Landru

’Symbole du gaullisme’, ’indépendant’, ’imprévisible’... Les qualificatifs ne manquent pas pour désigner cette figure incontournable de la droite française.

Pupille de la nation né et élevé en Tunisie, ce diplômé de l’ENA vit sa carrière politique rapidement démarrer. Gaulliste convaincu depuis son plus jeune âge, il collabora successivement aux gouvernements de Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing. Mais s’il resta fidèle à sa famille politique, Philippe Séguin prit ses distances avec le pouvoir. Ainsi, sous la présidence de François Mitterrand, il fut l’un des rares hommes politiques de l’opposition à se prononcer en faveur de l’abolition de la peine de mort. Avec un certain Jacques Chirac, dont il défendit, en 1995, la candidature, après avoir été son ministre des Affaires sociales et de l’Emploi en 1986 : attaché à la dimension sociale du gaullisme, Philippe Séguin s’opposa au traité de Maastricht, craignant une dérive trop libérale de la politique économique européenne. Cette position singulière dans la droite française ne l’empêcha pas de devenir, en 1993, président de l’Assemblée nationale. Visant une place de Premier ministre lors de l’élection de Jacques Chirac, il se vit devancé par Alain Juppé, se contentant de prendre la tête du RPR en 1997. Mal accueilli, son projet de modernisation échoua et il en abandonna la direction deux ans plus tard avant de s’engager dans un autre combat, celui de la mairie de Paris. Successeur crédible d’un Jean Tiberi fragilisé par les polémiques, sa campagne s’essouffla et l’absence de soutien de Jacques Chirac signa sa défaite.

Maire "historique" d’Epinal de 1983 à 1997, ce personnage charismatique réintègra, en 2002, la Cour des Comptes, qui l’avait vu débuter sa carrière de fonctionnaire d’Etat. Il en prit la présidence en 2004 et veilla aux dépenses de l’Etat, quitte à égratigner les décisions de certains membres de sa famille politique, en premier lieu desquels Nicolas Sarkozy, le chef de l’Elysée dont il critiqua les dépenses à plusieurs reprises.

Après des obsèques quasi nationales aux Invalides, en présence de la classe politique réunie, il fut inhumé dans le caveau de famille du cimetière de Bagnols-en-Forêt, dans le Var.


Source de l’image : www.france24.

Merci à Patrick de Graide pour les photos.


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