Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?

vendredi 20 novembre 2009
par  Philippe Landru

Très souvent, on me pose la question : d’où vous vient ce goût pour les cimetières ? Le fait que vous y passiez tant de temps ? Je suis toujours gêné d’y répondre, non pas par pudeur, mais parce que cette question génère des réponses complexes, multiples, complémentaires. Ce petit article a pour but d’en faire la liste. Peut-être que d’autres s’y reconnaîtront...

On ne naît pas avec une passion pour les cimetières : celle-ci arrive progressivement, succession de cheminements psychologiques et intellectuels. Il ne s’agit pas ici de dresser une réponse définitive, et encore moins une réponse universelle : j’ai assez fréquenté ces lieux pour savoir que chacun a son propre parcours, et qu’il existe des tas de raisons qui amènent les un(e)s et les autres en de tels lieux. Néanmoins, malgré nos différences, il arrive cependant que nous retrouvions sur quelques fondamentaux.

Pour ma part, comme je l’ai annoncé, « l’entrée en cimetière » (comme « l’entrée en religion ») est une sorte d’aboutissement de cheminements intellectuels. Un peu de « webpsychanalyse » car il est intéressant de comprendre cette suite de liens.

- Le rapport à la mort tout d’abord : alors évidemment, pour ceux qui voient encore le cimetière comme un lieu sinistre, source d’attraction des natures morbides, c’est la première chose qui vient à l’esprit, et on a rapidement droit à tous les poncifs. Si ce type d’attirance peut exister chez quelques uns, elle n’a aucun sens pour la grande majorité des arpenteurs de nécropoles. Les habitués des cimetières savent à quel point nous avons évacué la dimension purement funéraire, à tel point qu’il faille régulièrement redescendre sur terre pour se souvenir de la fonction première de l’endroit. En premier lieu, je ne me sens pas particulièrement macabre. Je ne suis pas particulièrement « gothique » et si les crânes me plaisent pour leur esthétique, je ne les collectionne pas et ils ne me font pas vibrer. J’ai eu évidemment à affronter le deuil comme la plupart des gens, et cela ne m’a jamais enthousiasmé. Etudiant, j’ai même travaillé quelques temps dans une morgue sans en éprouver aucun plaisir. Je fuis l’hôpital que je trouve vraiment sinistre... Bref, rien du nécrophile patent. La peur de la mort alors ? Sans doute, comme beaucoup là encore. Ce qui est vrai, c’est que dès mon plus jeune âge, la mort a fait partie de mon univers. Je ne l’ai jamais occulté d’un revers de la main. Encore que plus que la mort, c’est l’oubli qui m’effraie. Pas tant l’oubli de ma propre personne (étant athée et très cartésien dans ce domaine, après moi le déluge...) que l’oubli tout court, ce processus d’effacement progressif de l’ensemble des mémoires, à l’image d’une bougie en fin de parcours. L’oubli ne m’effraie pas : il m’obsède, me panique... Il renvoie à l’insignifiance, au néant, à la vacuité de toute choses. On pourra me rétorquer que si les individus disparaissent, leur oeuvre ne disparaît pas avec eux. C’est un fait, mais j’ai là un profond respect de la notion de « paternité » : c’est sans doute là l’une des premières vraies clés pour comprendre cette passion... Rendre à César... Ne jamais laissé un objet, une oeuvre, un concept, une entreprise, une chanson, un film, orphelins de celui ou celle qui en est l’auteur. Pourquoi cherchez toujours le créateur derrière la création ? Je n’en sais rien ! Pour le coup, il faudrait sans doute faire une psychanalyse, mais je n’ai pas le temps : j’ai un site à faire (c’est une psychanalyse comme les autres) ! Alors évidemment, le cimetière est le réceptacle ultime de toutes les paternités. La plupart ayant été oubliées, il faut les retrouver. Pour combler le plus possible l’oubli. Et puis il y a aussi la reconnaissance, une manière de remercier ceux qui sont venus avant vous pour les idées géniales qu’ils ont pu avoir. Et si, pour résumer les Mémoires d’entre-tombes de Beyern, l’ouvrage le plus subtil et le plus pénétrant qui existe sur cette passion coupable, plus que la peur de la mort, la fréquentation des cimetières ne dissimulait pas plutôt une peur de la vie ?

- Le goût pour l’histoire, ou encore le « c’est logique de s’intéresser aux cimetières puisque vous êtes historien… ». Tordons une bonne fois pour toutes le cou à cette croyance. Par mon métier, je suis évidemment amené à fréquenter un très grand nombre d’historiens de formation. La plupart ne s’intéressent absolument pas aux cimetières, et leur réaction est similaire à celles des autres : de l’amusement à l’incompréhension. Je n’ai pas fait plus d’émules chez eux que dans les autres corps de métiers. Contrairement aux apparences, l’histoire ne mène pas aux cimetières.

- Le goût esthétique : contrairement à beaucoup de gens pour lesquels c’est l’entrée en matière pour les cimetières, l’aspect esthétique est loin d’avoir primé dans mes premières incursions. C’est plus tard que, progressivement, je me suis mis à m’intéresser à la statuaire, à l’architecture, à apprécier les oeuvres funéraires, leurs codes et leurs vocabulaires. Et puis, avouons-le, pour quelques tombes présentant un intérêt dans ce domaine, l’immense majorité est constituée de dalles sans grand éclat. C’est ailleurs qu’il faut donc chercher la motivation.

- Un lieu passéiste : voilà une autre clé fondamentale, que j’assume totalement même si elle renvoie pour beaucoup à des connotations péjoratives. Il est très classique, quand on est peu satisfait de la société dans laquelle on vit, d’aller se réfugier dans le passé. Encore qu’il faille préciser : étant historien de formation, n’allez pas me faire dire « que c’était mieux hier ». Hier, on vivait durement, on mourrait jeune et les loisirs étaient une utopie. Je serais bien ingrat, moi qui passe tant de temps à décrire les cimetières par le menu, de renier une société qui en quelque sorte m’accorde ce luxe. Il ne s’agit donc pas de ce passéisme là, mais plutôt d’un goût mélancolique pour ce qui n’est plus. Comme je l’ai écris ailleurs, les cimetières, plus que notre mémoire, sont la somme des mémoires de ceux qui nous ont précédés, c’est à dire des mémoires mortes que l’on se plait à faire resurgir. Le passé, délivré des scories qui rendent le quotidien parfois insupportable, prend une patine admirable. Le goût romantique pour le passé est évidemment illusoire, mais il comble en moi un besoin régressif, créant une sorte de quiétude confortable et protectrice.

- Le goût des panthéons et des listes : ça aussi, cela me vient de loin sans que je sache en expliquer l’origine. Dresser des listes à n’en plus finir... Etre finalement plus un compilateur qu’un acteur : les présidents du Conseil, les académiciens, les Goncourt, les Nobel, les doyens, les souverains, les ancêtres (je suis aussi généalogiste)... Je collectionne les listes, et je ne suis pas le seul. J’aime dresser mes panthéons personnels, dans des domaines extrêmement divers. J’aime également les suites chronologiques, sans doute dans un but candide et vain d’arrêter la course du temps : si chacun a un devancier et un successeur, il est un maillon d’une chaîne qui forme un tout et ne peut donc être tout à fait oublié !!!

- l’introspection : tout ceux qui me connaissent savent que les cimetières comblent en moi un profond besoin de solitude et de méditation. Ils sont un lieu idéal pour l’introspection. Je ne pense pas être le seul à le penser. Bertrand Beyern a écrit dans ses Mémoires d’entre-tombes cette phrase que je trouve admirable : « Face au marbre et au granit qui dissimulent leurs restes, je ne recherche aucun dialogue ni ne leur pose la moindre question. C’est à moi que je parle mais je me parle d’eux ».

- Le goût du jeu de piste : je compare souvent la quête des tombes dans les cimetières au plaisir ludique qu’ont les enfants à aller chercher les chocolats de Pâques dans les jardins. Certains ironiseront sur le plaisir régressif que cela procure : assumons. Cette satisfaction furtive mais intense, cette mini montée d’adrénaline provoquée par la découverte inopinée d’un oeuf ou d’un lapin que l’on recherche, cette sensation juvénile que beaucoup se remémoreront, sont pour moi identiques à celles éprouvées lors de la découverte d’une tombe recherchée (et peut-être plus encore à celle d’en trouver une que l’on attendait pas).

- Le goût du puzzle : un autre plaisir à relier sans doute au précédent pour son aspect ludique. J’aime les puzzles, c’est un fait, et ce n’est pas un hasard si l’un des livres qui m’a le plus fasciné est La Vie : mode d’emploi de Pérec. Les cimetières sont des puzzles dont les pièces sont dans le plus grand désordre. Il y a néanmoins une différence : les puzzles, même les plus grands, ont toujours une fin. Les cimetières n’en ont pas. D’une personnalité à l’autre, de tombes en cases, on poursuit la quête permanente et perpétuelle du « qui c’etait celui-là ? ».

- Le plaisir d’apprendre : on ne l’oubliera pas celui-là ! Il ne faudrait tout de même pas croire que le goût pour les cimetières n’est conditionné que par les névroses ou des plaisirs régressifs. Tous que nous sommes, nous avons tous des « patrimoines culturels » conditionnés par nos passions. Untel, versé en lettres, méconnaîtra totalement le domaine des sciences. Tel autre, passionné par le sport, ignorera tout du cinéma. L’avantage des cimetières est qu’ils permettent de se confronter à tous les pans de la culture, ceux que l’on connaît et aussi les autres. Bien que totalement hermétique au sport et peu versé dans la culture scientifique, les tombes ont permis une intrusion culturelle dans des domaines qui me seraient sans-doute restés en grande partie inconnus. Et j’avoue avoir toujours du plaisir à découvrir la tombe d’un Nobel de physique ou d’un champion du Monde de football. Les recherches que l’on mène ensuite sur eux, même si elles peuvent être parfois relativement superficielles, rendent moins bête et ouvre toujours davantage ce patrimoine culturel... Jusqu’à parfois se surprendre à connaître tel footballeur que les fans de foot ont oublié !

- L’antijeu : c’est une dimension. Peut-être pas essentielle, mais présente tout de même. Vous pensez que tout cela n’a aucun intérêt ? Et bien moi je trouve que si ! Allez dans les cimetières est une quête vaine : ok ! J’y passerai tout mon temps ! Puérile ? Sans-doute un peu, mais pas plus que passer son temps devant des matchs, des cours de la bourse ou des canevas... Comme toute activité réservée à un petit groupe, il y a un plaisir solitaire à s’emparer d’un tel projet. Pas étonnant d’ailleurs de voir tant de gens au Père Lachaise persuadés que le cimetière est leur domaine, leur royaume...

- Un loisir d’inadapté. C’est, je crois, l’un des fils rouges de la plupart des amateurs de cimetière. Cela rassurera les « esprits sains » qui ne s’intéressent pas aux cimetières (en même temps, je ne vois pas pourquoi ils liraient cet article !...) Certes, tous ne partagent pas la même inadaptation, mais chez tous ceux que j’ai rencontré, on voyait rapidement pointer une fêlure, un accident, un petit « je-ne-sais-quoi » qui faisait sourire pour son effet miroir. Plus ou moins consciemment d’ailleurs, nous nous reconnaissons dans ce fil rouge. Soyons franc : le monde et la société tels qu’ils nous sont vendus ne proposent pas, dans le packaging, « connaissance et goût pour les cimetières ». Nos proches nous le font d’ailleurs souvent remarquer jusqu’à ce que, vaincus par notre entêtement, ils ne finissent pas l’admettre à défaut de le comprendre. Chez certains évidemment, passer son temps dans les cimetières altère définitivement le comportement : les « fous de cimetières » sont légion, et amusent ceux qui ont gardé un peu de santé mentale (jusqu’à quand ?). Beyern a écrit de très belles pages là dessus. Untel n’avait pas d’amis étant jeune, telle autre a des tocs ; untel a été frappé par un deuil dont il ne se remet pas... Souvent, il y a une difficulté à vivre avec les vivants (sans pour autant être attiré par la mort : je ne pense pas qu’il y ait plus de suicidaires chez les taphophiles... je suis même sans aucune preuve persuadé du contraire). Un exemple parmi tant d’autres que j’ai remarqué dans un très grand nombre de cas, sans que je puisse établir aucun lien de cause à effet : la forte proportion d’homosexuels passionnés par les cimetières. Quand la société ne veut pas forcément entendre ce qu’on a à lui dire, on a toujours le loisir d’aller en parler avec les morts ! Quoiqu’il en soit, quel que soit l’inadaptation en question, nous l’assumons tout plutôt bien je crois et, entre-nous, nous rions beaucoup des « gens normaux ».

Au final, venus tous pour des motivations différentes, nous finissons tous par occuper des fonctions équivalente : celle d’être des archéologues du contemporain. Le taphophile, tout comme l’archéologue, va dénicher les traces parfois ténues, parfois abîmées, d’un passé plus ou moins récent. Ses temples en ruines à lui, ce sont les dalles moussues qu’il nettoie. Puis vient la phase des recherches, de la compilation. Plus encore, nous sommes des empêcheurs d’oublier en rond. Une chose que les taphophiles découvrent assez vite en se plongeant dans la littérature spécialisée, c’est qu’à toutes les époques, ils ont eu des devanciers. Certains ont écrit, d’autres pas, mais tous forment une chaîne de passeurs (ceci pour répondre à ceux qui considéreraient que dans notre société déracinée, la passion correspond à un besoin de retrouver des racines....). En pleine révolution industrielle, là aussi où il fallait aller de l’avant et se débarrasser des vieux fantômes, il y eut quelques illuminés pour dresser des catalogues de défunts des nécropoles parisiennes. Nous continuons cette œuvre illusoire avec un bel acharnement.


Commentaires

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
lundi 14 octobre 2019 à 19h58 - par  Julie

Le rapport à la mort tout d’abord :Oui moi aussi, avant je pensai cela, le cimetière était triste, et les vieilles tombes me faisait peur ! et depuis que je fais de la généalogie pour moi, je ne vois plus la même chose, bien au contraire, je suis en recherche de ce qui fut une existence et de gens qui ont vécu dont leur adn transmis font que je suis. Je reconnais maintenant mieux l’esthétique que vous signalez , quelques fois pourtant encore j’ai de la peine lorsqu’une photo nous montre un visage, d’un enfant, ou d’un jeune homme mort a la guerre, Mais je ne suis pas arrivé à votre stade ou la mort ne vous fait pas peur ! j ai encore du chemin a parcourir dans ma tête, oui j’ai pas envie de mourir,mais je suis comme vous, je pense que l’oubli est pas bon..

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
jeudi 16 mai 2019 à 20h15 - par  pincettes

4ème édition du « Printemps des cimetières » ce dimanche 19 mai 2019. L’occasion pour les communes de mettre à l’honneur leur histoire, patrimoine funéraire ou personnages célèbres.
Peu de participants à l’évènement mais peut-être y en a t’il un près de chez vous ?

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
samedi 9 février 2019 à 10h39 - par  Pincettes

Aujourd’hui, la petite émission de Bertrand Dicale, « Ces chansons qui font l’actu », est consacrée aux cimetières. Elle repassera dans la journée ou pourra être écoutée en podcast ou en replay sur le site de la radio France Info.

Site web : Gisèle ISETTI
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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
mercredi 4 juillet 2018 à 17h36 - par  Stéphane HERBRECHT

Je recherche régulièrement l’emplacement de la tombe d’une célébrité (qu’elle soit glorieuse ou non ; car récemment je voulais savoir où repose Jules Bonnot). Je scrute sur internet et il m’arrive fréquemment de « tomber » sur ce site. Un site auquel j’ai immédiatement accroché ; mon choix de le consulter n’est donc plus fortuit. J’y ai maintenant mes habitudes.
Moi aussi j’aime déambuler dans les nécropoles .. à contempler les curiosités funéraires et même à savourer cette ambiance acoustique et visuelle particulière qu’on ne trouve pas ailleurs. Et moi non plus je ne me considère ni dépressif, ni suicidaire, ni même frappé de morbidité (mais alors pas du tout !).
Comme Philippe Landru, je ne pense franchement pas que l’époque de nos aïeux était meilleure. Elle avait très certainement des atouts aujourd’hui disparus ou altérés mais elle avait aussi des contraintes économiques qui ne permettraient même pas le loisir (et la possibilité technique) d’établir un tel dévouement pour les cimetières.
J’ignore ce que signifie exactement le mot « taphophilie ». Étant seulement un amateur ponctuel (donc très loin l’activité de Bertrand Beyern, par exemple, ou de monsieur Landru), peut-on réellement me comparer à ces deux grands passionnés ? Une chose est sûre, j’ai beaucoup de points communs avec eux et je serais fier de pouvoir un jour leur apporter une modeste pierre à leur édifice intellectuel.
Merci pour le travail que vous effectuez !

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
dimanche 22 avril 2018 à 19h46 - par  pincettes

Un évènement destiné à valoriser le patrimoine funéraire prend timidement un petit peu plus d’ampleur : le « printemps des cimetières », initié en 2016 par la Fédération Régionale des Acteurs du Patrimoine d’Auvergne-Rhône-Alpes.
51 communes y avaient participé en 2016, 62 en 2017, sous forme de visites guidées, expositions, prestations artistiques...
Le 26 mai 2018, Paris devrait les rejoindre !

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
mercredi 13 septembre 2017 à 08h56 - par  Pincettes

Je constate (avec satisfaction), une certaine évolution concernant le regard porté sur les cimetières et leur place dans l’histoire de la cité.
Pour preuve, les visites de plus en plus nombreuses organisées un peu partout, à l’occasion des journées du patrimoine. Exceptionnelles et confidentielles autrefois, on en trouve en 2017, dans des communes grandes ou petites, aux 4 coins de France : cimetière Saint-Pierre de Marseille (la visite existe depuis plusieurs années), du calvaire à Paris, Pierrefite sur Seine, Salins, Strasbourg, Epinal, Royan, Liévin, Val de Gray, Bailleul etc.
Il y en a peut-être de prévues près de chez vous, ne ratez pas cette occasion... :-)

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
samedi 4 mars 2017 à 19h13 - par  Eric LACROIX

Bonjour,

Je découvre aujourd’hui votre site et je trouve celui-ci passionnant. Je suis aussi un amoureux inconditionnel des cimetières (surtout parisiens ou dans les grandes villes étrangères) et j’ai la chance de partager cette passion avec mon épouse. Ce qui me plaît avant tout, outre le fait de me retrouver au clame en plein coeur de Paris, c’est de toucher à l’Histoire avec un grand « H », discipline qui me passionne et ce malgré que je n’ai jamais suivi d’études universitaires sur le sujet.
Grand amateur de biographies, je prends plaisir à me remémorer le parcours des « grands hommes » et ce qu’ils laissent derrière eux.
J’ai fait des articles pour TRIP ADVISOR sur certains cimetières et je ne peux être qu’admiratif par l’excellent travail que vous avez réalisé.
Bonne continuation.

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mardi 5 juin 2018 à 14h53 - par  Jean-Claude Roméra

‌ ‌Bonjour,

Je vous informe de la parution d’un ouvrage autorisé par la commune et préfacé par le sénateur maire JEAN-CLAUDE GAUDIN. Une publication concernant le cimetière Saint-Pierre de Marseille. « L’enclos des âmes ». Auriez-vous, dans le but de soutenir cette initiative, la gentillesse d’en faire état. Éditions un Autre Reg’Art. émail : unautreregart.albi@orange.fr
Recevez monsieur, mes salutations les plus courtoises.
Jean-Claude Roméra

Tels : 04-91-34-31-63 et 06-17-48-21-46

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
samedi 11 février 2017 à 12h26 - par  Valérie CHAMBON

J’ai découvert votre site aujourd’hui, je viens de lire votre article Pourquoi s’intéresser aux cimetières et lu quelques commentaires et je découvre avec émerveillement que je ne suis pas une extra-terrestre parce que j’aime les cimetières.
Toute petite, j’allais très souvent au cimetière La Paillette à Libourne avec ma grand-mère. Pendant qu’elle se recueillait devant le caveau familial, je parcourais les allées, je regardais les noms, les dates, les photos. J’avais de la peine pour les défunts dont la tombe ne comportait ni plaque ni fleurs et je « volais » des pots de fleurs sur les tombes qui en avaient à profusion pour fleurir les monuments nus.
Puis j’ai été responsable de la gestion d’un service cimetières dans une grande ville. Je n’ai jamais autant aimé un travail. Toutes les concessions étaient représentées par une fiche cartonnée individuelle ainsi que par des vieux registres. La gestion n’était pas informatisée. Tous les ans, je relevais les noms des concessions arrivées à échéance et j’essayais de trouver les héritiers pour qu’ils puissent avoir la possibilité de renouveler la concession avant que l’emplacement ne soit repris par la Ville. C’était un vrai jeu de piste, je cherchais pendant des heures sur internet les noms, les adresses et téléphones des héritiers potentiels. Quand je trouvais et que la concession était renouvelée, cela me rendait heureuse. C’est peut-être absurde pours certains mais j’aimais ça. J’ai quitté cet emploi avec beaucoup de regrets, changé de région. Je cherche régulièrement les offres d’emploi pour refaire la même chose mais je ne trouve rien...
Je continue à arpenter les cimetières. Je n’en parle à personne car dans ma famille, avec mes collègues, mes amis, personne ne partage ma passion et la mort c’est tabou...
Merci pour ce magnifique site.

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
mardi 9 février 2016 à 23h34 - par  OPHELIE

J’ai 55 ans et il y a encore quelques années je détestais les cimetières et n’aurais même pas pu imaginer l’idée de m’y promener seule ! Je m’y rendais uniquement par obligation, lors de l’enterrement d’un proche et avec l’idée de ne pas trop m’y attarder ! Je ne voulais même pas aller fleurir les tombes de mes proches à la Toussaint au grand dam de ma mère ! Maintenant c’est différent, j’aime m’y promener par un bel après-midi ensoleillé de Toussaint, je regarde toutes ces tombes joliment fleuries, ces pierres toutes différentes les unes des autres et qui semblent raconter une histoire, certaines très anciennes, d’autres plus originales, je regarde les noms, les âges et me plait à imaginer la vie qu’ont pu mener toutes ces personnes que je ne connais pas mais qui me semblent soudain familières. Je précise que je ne suis pas gothique et que je n’ai aucun goût du morbide mais j’aime le calme et l’invitation à la méditation qui règne dans les cimetières. J’ai l’impression d’être alors sur une autre planète, loin du tumulte du monde des vivants. Je partage tout à fait votre analyse, je suis une personne plutôt mélancolique et qui ne se sent pas en phase avec la Société dans laquelle je vis, de plus je suis très nostalgique de ma jeunesse et de la vie insouciante qui était la mienne au milieu des membres de ma famille que j’ai vu partir les uns après les autres et qui me manquent beaucoup. Je suis quelqu’un qui vit beaucoup dans le passé et dans la nostalgie d’une époque qui a passé trop vite d’où certainement l’explication de ce goût pour les cimetières. Je vous remercie pour votre texte Monsieur LANDRU qui m’a beaucoup éclairé sur ce que je ressens actuellement.

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
lundi 12 octobre 2015 à 15h10 - par  Marcel Renard

Bonjour

Depuis que je suis gamin, j’adore les cimetières. J’ai habité devant pendant mes 20 premières années. Pour la fête des mères, on allait piquer des fleurs fraiches sur les tombes. Je sais que ce n’est pas bien, mais quand on est à la fois et gosse et désargenté.... Le 11 novembre, on avait droit à des concerts gratuits. La fanfare, les remises de décorations...

Aujourd’hui, j’aime à m’y promener, sans doute par prudence, car je suis des gens qui pensent qu’il faut toujours savoir où l’on met les pieds, et, l’âge aidant, la prudence devient de mise.

Quand on regarde une tombe de près, on peut voir plein de choses. Il faut être observateur ! . Une tombe militaire : « A Mademoiselle Honorine, la 46eme division blindée reconnaissante ».... Ce qu’on ne voit pas est aussi intéressant : Les noms rayés, masqués, refrappés, qui masque des histoires tristes...Parfois, on voit ensemble des noms qui n’ont rien à faire cote-à-cote. Un militaire d’extrême droite mis dans la tombe d’un pacifiste.

Ce qui est marrant, c’est de constater la fatuité de certains qui se sont construit une vie post mortem autour d’un monument exubérant.

Les cimetières sont des lieux de vie. On peut y rencontrer des gens magnifiques, qui ne demandent qu’à échanger : les petites vieilles qui viennent épousseter les tombes de leur défunt parti trop tôt.

Hélas, il faut se rappeler qu’il est souvent interdit d’y prendre des photos. Pour s’en assurer, il faut consulter le règlement affiché à l’entrée.

Merci pour votre site intéressant.

Marcel Renard

Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
lundi 24 août 2015 à 10h19

Bonjour M Landru,
travaillant pour un cimetière municipal, j’ai été très intéressé par votre texte.
Je me permet d’ajouter 2 petites remarques à vos propos.

La première est assez personnel et concerne votre nom qui a une histoire (du moins dans l’imaginaire collectif) liée à la mort, à des morts violentes d’ailleurs.
.
La deuxième remarque est d’un ordre beaucoup plus universel.Je constate que vous faites une totale abstraction de la notion d’immortalité, notion qui est ( mis à part le gothique ou le satanique) historiquement liée aux sépultures (pyramides, tumulus, temples incas etc....)
Voilà, je vous souhaite une bonne continuation.à plus tard.

Cordialement.

Logo de Vartan Indjian
demande d’aide
vendredi 8 mai 2015 à 07h06 - par  Vartan Indjian

Vartan Toros INDJIAN
5, rue Balkan
Plovdiv 4000, Bulgarie

Bonjour M. Landru,

M. Georgi JANEFF (Georges JANEFF ou YANEFF), fameux styliste, citoyen français, né en Edirne, Région de Marmara, Turquie, le début de siècle et en 1923 venu vivre en France, est l’oncle de ma mère.
Je m’adresse donc à vous dans l’espoir de me valoir de votre compétence précieuse pour pouvoir trouver la tombe de mon oncle.
Malheureusement je ne connais pas la date exacte de son décès ni le cimitière où il a trouvé son dernier domicile.
Mes cousins en France me disent qu’il a trouvé la mort dans un hospice mais sans préciser lequel.
Sa dernière adresse en France :
Georgi Janeff (Georges Janeff ou Yaneff)
8-11 Allée Marigny
94170 Le Perreux-sur-Marne, France
épouse décédée : Mme Cléo Janeff

En attente de votre réponse je vous remercie par avance et je vous prie d’agréer mes sentimens les plus respectueux.

Vartan Toros Indjian

Logo de Anne
Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
lundi 4 mai 2015 à 18h28 - par  Anne

Merci pour ce texte Monsieur Landru. Moi aussi je suis attirée par les cimetières, j’y passe de temps en temps un moment calme, serein. J’ai pourtant eu des décès proches, même récemment, mais ça n’a pas de relation dans mon esprit. C’est autre chose comme vous le dites si bien.
Je serai à Venise la semaine prochaine, je ne manquerai pas San Michele...que je ne connais pas encore.
A Paris il y a 15 jours, j’ai retrouvé quelque grand au Père Lachaise. J’ai seulement regretté la voix tonitruante des guides qui racontaient la vie de certaine star française...à des groupes de « touristes ».
Merci encore. Anne.

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
samedi 14 février 2015 à 14h59 - par  jp lajeanne

parce que c ’est comme le dentiste on n ’est pas presser d ’y aller . encore bravo pour votre travail mr Landru. cordialement jp lajeanne

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
jeudi 5 février 2015 à 15h03 - par  Rose

Bonjour, je suis employée dans une mairie et je travaille à la gestion d’un cimetière et je déplore le peu d’intérêt que suscitent les cimetières. Depuis mon enfance j’aime les cimetières et pourtant j’adore la vie, les blagues. L’un n’empêche pas l’autre, par contre je ne supporte plus c’est idiots qui me disent « au moins tes clients ne sont pas emmerdants » Ils ne réalisent pas le travail passionnant que je réalise, depuis plusieurs mois je procède à l’informatisation d’un cimetière laissé à l’abandon administratif depuis 50 ans, et donc je mène une véritable enquête pour retrouver les noms des personnes inhumées.En retrouvant ces noms je sers autant les défunts que leurs familles.Rose

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jeudi 5 février 2015 à 17h35 - par  Philippe Landru

@Rose : sur ce site au moins, personne ne vous regardera de travers si vous dites apprécier les cimetières et ce qu’ils contiennent ;-)

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
dimanche 21 septembre 2014 à 00h19 - par  K.

Secrétaire dans une petite mairie (commune de 840 âmes), j’ai en charge la gestion du cimetière, étant la seule qui s’intéressait au sujet...
Et + va, et + cet intérêt mute en passion... malheureusement frustrée de ne pas pouvoir mettre en application les formations suivies.
Aujourd’hui, je tente d’étancher ma soif de savoir via la toile, cherchant, fouinant pour débusquer les ouvrages... d’ailleurs, si vous avez vous-mêmes des pistes..
Je vous remercie « d’exister » ! enfin, du moins, je vous remercie de partager votre passion, car je me sens moins byzarre du coup !!
Depuis mon + tendre âge, j’aime déambuler dans les allées des cimetières... sans être gothique !..
Alors merci M. Landru ! De mon côté, je tente de me spécialiser professionnellement dans la gestion des cimetières... mon chemin ne fait que commencer et j’espère aller au bout de mon idée !!

Site web : merci !
Logo de Isabelle77310
Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
jeudi 4 septembre 2014 à 19h19 - par  Isabelle77310

Les cimetières sont des jardins où l’on se retrouve face à soi même. Dans un moment de calme et de recueillement. Au delà de la mort il y a eut la vie !!!! La vie de personnes qui parfois s’inscrit sur des monuments en péril ou pas !!! Une mémoire de vie, de maladie, de guerre, de souffrance parfois face à ces tombes d’enfants qui nous ramène à la réalité de notre court passage dans cette vie. Comme Philippe je passe beaucoup de temps dans les cimetières non pas par esprit morbide mais simplement afin de pouvoir à l’occasion négocier avec certaines Mairies le sauvetage d’une sépulture ou l’entretien d’une autre : un ancien combattant, un mort pour la France, un martyr, un enfant que sais encore..... Quelque fois ça marche d’autre non mais chaque préservations obtenues est une petite victoire sur le passé et le temps qui passe !!!!! Il n’y a pas plus d’obsession du morbide à aller se promener dans un cimetière qu’à aller au musée admirer des ossements d’hommes préhistoriques. La mort fait partie de la vie et nous les vivants sommes les gardiens de ces âmes qui ne peuvent plus ni se défendre, ni s’exprimer !!!

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vendredi 17 avril 2015 à 12h09 - par  théo

J’aime me retrouver dans un cimetière. Je regarde les tombes, les noms, les âges, et je pense à toutes ces personnes, à leurs âmes et je communie avec « elles ». Je m’y sens bien, pas triste du tout. Quand j’en ressors, je vois la vie autrement et me dis que j’ai qu’une vie !

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
dimanche 30 mars 2014 à 03h06 - par  Anne CHAUNIER

je n’aime pas les cimetières car ils sont l’un des lieux de la mort de la vie humaine. Et la mort est
une épreuve d’une telle cruauté pour ceux qui aiment que ces lieux la rappelant sont évidemment, dans ce cas, sinistres... Je ne vais pas sur les tombes de « mes morts » si ce n’est pour les inhumer ou restaurer la pierre : ils me hantent suffisamment tous les jours de la vie.

MAIS pour les personnalités qui ont habité notre histoire au nom des arts (musique, cinéma...etc...)
c’est complètement différent. La distance avec eux - ce qui reste d’eux - demeure possible : il n’y a pas
eu d’amour personnel. Et c’est donc la recherche - non exempte de curiosité - de celui ou celle qui nous a fait réver : c’est celà qui induit la recherche du lieu où cette personnalité brillante, chatoyante,
talentueuse a été inhumée. En sachant pertinemment qu’elle n’est plus là : ne restent que des os.

Si nous avons une spiritualité, c’est ailleurs qu’il faut chercher le substrat des etres pouvant survivre à
la mort physique, par la grace de ce qu’ils portaient de meilleur en eux. C’est un autre thème, une autre
dimension. Il n’empeche que passer devant la tombe de celui ou celle qui fut quelque
part un etre d’exception est émouvant car cela nous ramène à sa propre histoire dans une période
historique déterminée : ce sentiment s’accorde avec l’intéret et la recherche historiques. Il ne dévore
pas le coeur comme le fait la tombe de l’etre aimé, quand bien meme nous sachions qu’en vérité il
n’est pas là.

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De tatophile à tatophile,
mardi 31 décembre 2013 à 18h42 - par  Ergoblogum

Et bien, je partage votre passion, avec toutefois, un fil d’Ariane un peu différent : je veux mettre toute ma famille éparpillée dans plusieurs cimetières de la ville ... sous un même toit (si possible d’une de ces jolies chapelles abandonnées que j’aimerais remettre en état, sponsoriser, en quelques sorte) et mettre en exergue, les 12 générations qui les ont précédés. Je me lance dans une vaste aventure ! Nous verrons bien !
:-)) Superbe votre reportage sur le cimetière Sainte-Croix au Mans ! :-))

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Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
mardi 4 juin 2013 à 17h56 - par  Helvetie pour des lanternes

excellente idée un jardin des souvenirs miniature ! cela me fait penser au grand architecte Le Corbusier
qui avait surnommé ironiquement son petit coin de paradis son “château”, qui était en fait cabanon de 3,60 m de coté, coquet et hyper fonctionnel une recherche architectural sur l’habitat minimum : Tout les meubles y avait une double fonctions, pour rationnaliser l’espace au maximum. De quoi donner quelques idées pour un jardin des souvenirs etc etc

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