BERNARDIN de SAINT-PIERRE Jacques Henri (1737-1814)

Père Lachaise - 11ème division
jeudi 2 juillet 2009
par  Philippe Landru

Ecrivain français, disciple de Rousseau et précurseur du romantisme, célèbre surtout pour son roman Paul et Virginie (1787). Ingénieur des Ponts et Chaussées, il mena d’abord une vie aventureuse, voyageant en Allemagne pendant la guerre de Sept Ans, à Malte, en Hollande, en Russie, en Pologne et en Autriche. Les trois années qu’il passa à l’île de France (île Maurice) de 1767 à 1770 furent à l’origine de sa carrière littéraire et de son succès car s’il fustigea la hiérarchie administrative de l’île, les mesquines querelles de personnes, les horreurs de l’esclavage, il fut sensible à la mélancolie du cadre naturel. Le retour en Europe fut d’abord décevant, et l’ancien officier, se retrouvant sans poste, se reconvertit dans la littérature. Il fréquenta le salon de Mlle de Lespinasse, la Société des philosophes et Rousseau, dont il resta, jusqu’à sa mort, un fervent disciple. Le Voyage à l’isle de France (1773) fut assez mal accueilli. En revanche, les Études de la nature (1785-1787) rencontrèrent l’adhésion d’un large public. Cette réussite le tira de ses embarras financiers et l’encouragea à ajouter des textes supplémentaires lors des rééditions successives de cette somme. Ainsi la troisième édition contient-elle le célèbre roman Paul et Virginie, destiné à illustrer la bienfaisance de la nature.

L’intrigue de ce récit est simple. Deux enfants européens, Paul et Virginie, grandissent sur l’île de France. Leur amour mutuel, dans une nature luxuriante, s’affirme de jour en jour. Mais à la fin de l’adolescence, Virginie, de noble extraction, est envoyée en Europe par sa mère pour compléter son éducation. Malheureuse, incapable de se soumettre à l’hypocrisie de la société européenne, Virginie revient dans l’île de son enfance. Prise dans un naufrage, elle refuse, par pudeur, de se déshabiller et de se laisser sauver par un marin ; elle meurt noyée sous les yeux de Paul. L’œuvre appartient à un genre un peu oublié au XVIIIème siècle, la pastorale.

En 1792, Bernardin de Saint-Pierre fut nommé intendant du Jardin des Plantes et du Cabinet d’histoire naturelle. En 1802, il se rallia à Bonaparte, puis obtint les faveurs de l’Empire, qui le pensionna et le décora de la Légion d’honneur. Entré à l’Académie française en 1803, il en devint le président en 1807.

Il repose sous une dalle discrète de la 11ème division.


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