ZAY Jean (1904-1944)

Grand cimetière d’Orléans (45), puis Panthéon (75)
mercredi 10 août 2011
par  Philippe Landru

Né d’un père juif et d’une mère protestante, Jean Zay devint journaliste au Progrès du Loiret, et poursuit des études de droit. En 1928, il fut nommé avocat au barreau d’Orléans. Très tôt, Jean Zay fut attiré par la politique. A seulement vingt-sept ans, il devint le plus jeune député de France. En janvier 1936, il fut nommé sous-secrétaire d’Etat à la présidence du Conseil. Membre actif du Front Populaire, Jean Zay devint ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts (qui correspondrait aujoud’hui au cumul de l’Education Nationale et de la Culture), soutenu par Léon Blum. Entre 1936 et 1939, dans les différents gouvernements, il oeuvra activement pour la démocratie dans le domaine scolaire et en faveur des activités extra scolaires, travaillant en collaboration avec Léo Lagrange.

Son action fut considérable, même si elle fut freinée par l’opposition puis l’entrée en guerre. Sur le plan culturel et artistique, Jean Zay créa la Réunion des théâtres lyriques nationaux et le Musée national des Arts et Traditions populaires, encourage les bibliobus. Il proposa également la création du festival de Cannes, dont la première édition aurait dû se tenir en septembre 1939 si la guerre n’avait été déclarée.

A partir de 1939, il s’engagea sur le front, puis gagna l’Afrique du Nord, avec notamment Pierre Mendès France. Opposant au régime de Vichy et « déserteur », il fut arrêté le 14 août 1940, à Rabat au Maroc. Ramené en France à Clermont-Ferrand, il y est jugé et condamné à la déportation, avant d’être incarcéré à Marseille, puis à Riom. En juin 1944, il est kidnappé et assassiné par la milice, qui abandonne son corps dans un bois.

Le 22 septembre 1945, son corps et ceux de deux autres personnes sont retrouvés, enfouis sous un tas de pierres, par des chasseurs, et enterrés sur ordre de la municipalité de Cusset dans une même fosse du cimetière communal. Faisant le rapprochement entre le cadavre et la disparition de Jean Zay, les restes de Jean Zay sont identifiés grâce à sa fiche dentaire et aux mensurations données par son tailleur.

Le lieu du meurtre était à Molles, dans un bois de l’Allier, prés du lieu-dit « Les Malavaux », dans la faille du "Puits du diable. A cet endroit se dresse aujourd’hui un monument commémoratif.

Jean Zay fut inhumé dans le grand cimetière d’Orléans le 15 mai 1948.

Ses restes furent transférés au Panthéon en mai 2015.

C’est dans ce même Grand cimetière de la ville que reposent, dans le tombeau de famille Chartrain, les parents de Jean Zay : son père Léon (1874-1945), journaliste juif laïc et sa mère Alice Chartrain (1879-1933), institutrice protestante.


Merci à Christine Sauvaire, Bernard Besson, Hélène Richard et Claude Schwab pour les compléments photos.


Commentaires

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ZAY Jean (1904-1944)
dimanche 7 octobre 2018 à 13h48 - par  Christophe

Je confirme les propos de M. Landru car il y a selon moi une confusion avec la symbolique maçonnique de la colonne brisée. Cordialement

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ZAY Jean (1904-1944)
mercredi 10 août 2011 à 16h41 - par   GRIFFON

JEAN ZAY était Franc-Maçon ce qui explique la colonne tronquée qui est à gauche en regardant le monument .La colonne tronquée est un symbole fort en Franc-Maçonnerie

Site web :  Colonne tronquée
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mercredi 10 août 2011 à 18h29 - par  Philippe Landru

En symbolique funéraire, la colonne tronquée indique toujours la même chose : une mort violente et prématurée. Je pense que la franc maçonnerie n’a rien à voir là dedans.

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ZAY Jean (1904-1944)
mercredi 10 août 2011 à 10h22 - par  David Tong

Merci pour cet article. Je découvre grâce à lui d’autres personnages importants du Front populaire (Henri Sellier, par exemple). Que de progrès ont été commis à cette époque !