MALRAUX André (1901-1976)

cimetière de Verrières le Buisson puis Panthéon
mercredi 6 mars 2019
par  Philippe Landru

Bien qu’ayant arrêté ses études à 17 ans (il n’eut jamais son bac !), sa culture littéraire lui permit rapidement de travailler comme libraire. Il publia peu de temps après ses premiers articles et fréquenta le milieu artistique et littéraire parisien. En 1923, il partit pour le Cambodge à la suite de problèmes financiers, dans l’idée de rapporter des statues khmères : l’affaire tourna mal et, accusé, il passa quelques temps en prison. Libéré, il repartit pour Saïgon et s’engagea contre la colonisation en créant le journal l’Indochine, bientôt interdit par les autorités françaises. Après plusieurs voyages en Orient, André Malraux s’engagea contre le fascisme dès 1933 et commanda, en 1936, une escadrille lors de la guerre d’Espagne. Simple soldat, il fut fait prisonnier en 1940 mais s’évada rapidement. Il s’installa alors dans le sud de la France et ne s’engagea dans la Résistance qu’en 1944. Il fit une rencontre décisive en 1945, celle du général de Gaulle. Il devint en 1959 ministre d’État chargé des affaires culturelles, poste qu’il occupa 10 ans. On lui doit notamment la création des Maisons de la Culture. Au terme de sa carrière, Malraux rédigea ses principaux romans sur l’engagement et ses paradoxes : La Voie royale ou L’ Espoir.

Inhumé au cimetière de Verrières-le-Buisson (91), ses cendres furent transférées au Panthéon en 1996.

JPEG - 48.2 ko
Tombeau (devenu cénotaphe) de Verrières-le-Buisson

La fiche d’André Malraux est l’occasion de donner quelques indications sur sa parentèle et sa descendance.

André eut un frère, Raymond Fernand (1902-1903), mort bébé alors qu’il n’avait lui-même que 18 mois. On sait que celui-ci fut inhumé au cimetière de Saint-Maur-des-Fossés (94) [1].

D’un second mariage, son père lui donna deux demi-frères : Roland (1912-1945) et Claude (1920-1944). Tous deux moururent en Allemagne pendant la guerre, le premier tué lors du bombardement allié du paquebot Cap Arcona par la RAF, au large de Lübeck ; le second exécuté en captivité, à Gross-Rosen. Peu de chance qu’il aient eu un tombeau. Peut-être existe-t-il un cénotaphe familial quelque part. Leur appartenance à la Résistance fut capitale dans la trajectoire d’André. En outre, Roland avait épousé Madeleine Lioux qui en 1948 épousa en seconde noce son ex beau-frère André !

André se maria en première noce en 1921 avec Clara GOLDSCHMIDT (1897- 1982). Ils se séparèrent en 1947. Clara était écrivaine et traductrice (en particulier pour Action, revue d’avant-garde. Elle fit partie avec André de l’expédition au Cambodge et aux vols d’œuvres d’art khmers. Devenue journaliste, elle milita toute sa vie : soutien aux émigrés allemands durant les années 30, puis aux républicains espagnols. Elle s’investie un temps auprès des communistes.

Bien que divorcée, son nom d’épouse figure sur sa tombe dans la 29ème division du cimetière Montparnasse de Paris.

Avec André, elle eut une fille : Florence (1933-2018), qui fut assistante-réalisatrice, notamment d’Alain Resnais sur la plupart de ses films. Elle l’épousa en 1969. Elle repose comme sa mère au cimetière Montparnasse, mais dans une tombe distincte de la 8ème division.

Alors qu’il était marié à Clara, André Malraux eut une liaison avec Josette CLOTIS (1910-1944). Passionnée de littérature, elle écrivit son premier roman à l’âge de 18 ans. Elle trouva une place de journaliste à Marianne, hebdomadaire littéraire fraîchement fondé par la NRF. Gaston Gallimard se prit d’affection pour elle et la publia. Adulée, elle devint la célébrité du moment. Elle mourut prématurément, les jambes déchiquetées par un train !

Avec André Malraux, elle eut deux garçons : Pierre-Gauthier (1940-1961) et Vincent (1943-1961) [2] , qui périrent tous deux dans un accident de voiture.

Les deux garçons et leur mère reposent dans le petit cimetière parisien de Charonne, où Josette figure sous le nom Malraux qu’elle ne porta jamais.

André se remaria en 1947, comme on l’a vu, avec son ex-belle-sœur Madeleine LIOUX (1914-2014). Ancienne élève de Marguerite Long, elle devint pianiste-concertiste. Elle avait épousé Roland, demi-frère d’André dont elle eut un fils. Après la guerre, alors qu’André venait de perdre sa compagne, elle s’installa chez-lui. Elle l’épousa en 1947 et éleva les trois enfants. Elle fréquenta le gotha international quand son époux devint ministre, et reprit sa carrière de concertiste après leur séparation en 1966 ; se faisant particulièrement remarquée dans son interprétation de Satie (qu’elle remit à la mode) et Chostakovitch.

Décédée à 99 ans en 2014, j’ignore où elle fut inhumée ; ses obsèques s’étant déroulées dans la plus stricte intimité.


[1J’ignore lequel - Saint-Maur à plusieurs cimetières- et je ne sais si cette tombe existe encore.

[2Pierre-Gauthier est le plus souvent appelé par son second prénom : il tirait son premier de Pierre Drieu la Rochelle, que Malraux estimait à l’époque, et qui fut le parrain de Vincent.


Commentaires

Logo de hugongerard
MALRAUX André (1901-1976)
lundi 5 janvier 2015 à 17h14 - par  hugongerard

Et pourquoi ne pas supprimer le ministère de la culture , vu que la ministre Fleur Pellerin est

rarement ou nullement invitée dans des débats politiques depuis sa nomination , on regrette le

bon vieux temps d autrefois du temps de Malraux ou de Jack Lang . On aurait du renommé ce

dernier à la culture sur le septenat de François Mitterand , il a beaucoup marqué plus que ses

predecesseurs.

Logo de hugongerard
MALRAUX André (1901-1976)
mercredi 31 décembre 2014 à 10h10 - par  hugongerard

Pourquoi , n y avait-il pas de ministres de la culture , bien avant lui du temps de Vincent

Auriol , René Coty et de ceux qui on t précédés avant et ne parlons pas non plus du temps de

la royauté ?.

Logo de cp
MALRAUX André (1901-1976)
lundi 26 novembre 2012 à 23h26 - par  cp

Rappelons qu’André Malraux était aussi compagnon de la Libération… Alors que sa résistance ne commence qu’en février 1944 ! D’autres résistants bien plus précoces n’étant pas dans les petits papiers des intrigantes instances gaullistes ont été « oubliés » ; comme quoi…