NEUILLY-SUR-SEINE (92) : nouveau cimetière

jeudi 29 mars 2012
par  Philippe Landru

En 1884, Neuilly acquiert un terrain pour remplacer son cimetière ancien trop petit : elle le trouve sur Puteaux, puis le terrain est agrandi sur la commune de Nanterre. Georges Guiard, architecte communal de Neuilly, construit en 1887 deux pavillons de part et d’autre de l’entrée rue de Valmy à Puteaux (un des pavillons a été conservé). Un cimetière militaire de la guerre de 1914-1918 regroupe les soldats français et anglais morts sur le territoire de Neuilly dans les différents hôpitaux. Les aménagements des abords de la défense ont entraîné la fermeture de l’entrée sur Puteaux et l’ouverture d’un accès sur Nanterre

Aussi le cimetière nouveau de Neuilly repose-t-il sur une double incongruité :
-  établi sur le territoire de Puteaux, l’entrée du cimetière est à Nanterre ! Cette incongruité est classique dans ce département : ainsi, face à lui, le nouveau cimetière de Puteaux est sur Nanterre, tandis que l’ancien cimetière de Puteaux est sur… Suresnes ! Il est vrai que la gigantesque dalle de La Défense oblige désormais à des jonglages inédits quant à l’urbanisme.
-  Pénétrez dans ce cimetière à pied relève du parcours du combattant : si on l’aperçoit sans mal de l’arche de la défense, il faut entièrement le contourner pour y pénétrer. En outre, étant donné qu’il est cerné par des bretelles autoroutières, on se demande vraiment par quelle absurdité les édiles locaux ont laissé faire par le passé une telle chose. Le cimetière témoigne à sa manière de l’imbécillité d’une époque où la voiture étant reine, on ne pouvait concevoir y aller autrement. Je plains en tout cas la mamie désireuse d’aller fleurir ses proches si elle n’est pas motorisée ! Les nouveaux travaux d’aménagement devraient a priori résoudre ce problème. (force est de constater, quatre ans plus tard, qu’il n’en est rien ! Il n’y a aucun accès simple au cimetière à partir de l’arche de la Défense, qui est pourtant quasiment mitoyenne. Pis : l’ancien porche d’entrée, conservé mais désormais au milieu de nulle part, nargue le visiteur qui doit faire le tour de la nécropole pour y pénétrer) !

Du coup, le site est étonnant : il y a peu d’endroit en France ou la modernité et l’ancien se côtoient de manière aussi violente. Aux vieilles chapelles abandonnées du cimetière répondent les tours rutilantes de la défense. A la frénésie automobile tout autour répondent les chants d’oiseaux dans cette enclave. Pour tout photographe adepte de la poésie urbaine, il est à l’évidence un must !

Le nouveau cimetière de Neuilly est grand. Malgré les efforts qui furent faits pour que les arbres y soient nombreux, malgré l’extrême amabilité de son personnel, on ne peut s’empêcher de le trouver triste. Les notables de Neuilly sont dans l’ancien cimetière, voire à Passy. Ici, les tombes sont humbles. Les morts de l’Hôpital Américain y sont nombreux. A l’intérieur des divisions, très bien entretenues, nombreuses sont les dalles abandonnées depuis longtemps. Il donne cette sensation de cimetière de relégation, accrue évidemment par son caractère enclavé et assez inaccessible.

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Vue de la passerelle en bois, le cimetière ressemble à une verte canopée d’où n’émergent que quelques rares tombeaux.

Curiosités


Peu de choses finalement, hormis le site qui en lui-même est une curiosité.

— Un monument que la Légion américaine de France a fait ériger à la mémoire de ses membres (coin de la 11ème division).

— Un tombeau « associatif », celui des journalistes sportifs. Parmi les noms inscrits, on trouve celui de Rodolphe Darzens (voir plus bas).

— Peu d’œuvres d’art globalement dans ce pourtant grand cimetière : l’essentiel des tombes sont très humbles. On remarquera cependant :

-  La chapelle de Pavel Michailovitsch Grunvaldt réalisée par Hector Guimard au style reconnaissable. On trouve à l’intérieur un buste (1ère division).
-  Une belle croix celte (10ème division).
-  Des armoiries ornementées sur la tombe du marquis Charles de Bryas.
-  Un ange sonnant de l’olifant sur la tombe Quilici (1ère division).
-  La tombe Lauron.
-  Le tombeau Tron (2ème division).
-  Un buste dans la chapelle de Théodore Ulmann, président de la communauté israélite de Neuilly (1ère division).
- Il existe dans la 24ème division du cimetière une tombe en assez mauvais état. La seule identité qui y est portée est celle de Guy Beaufils (1906-1956). Un beau buste en terre-cuite s’y trouve, de manière un peu incongru. Je suis prêt à parier qu’il s’agit du buste de Victor Aimone (il apparaît sur le site « patrimoine de France ») qui, pour une raison obscure, a atterri ici ! (voir Aimone).


Personnalités : les incontournables...


- José de CHARMOY
- Françoise DORIN
- Norbert GLANZBERG
- Jean IMAGE
- Wassily KANDINSKY
- Pierre MONDY
- Yves RÉGNIER
- Michel ROUX-SPITZ
- Fernand et Jacky SARDOU (ancienne sépulture)

Le corps du compositeur russe Aleksandr GLAZOUNOV (1865-1936), maître de Chostakovitch, a été rapatrié en 1973 au cimetière Tikhvinskoie de St-Petersbourg.

Peu de vedette de premier ordre ici : elles ont préféré des dalles plus bourgeoises. Un assez grand nombre de « seconds couteaux » sont néanmoins très intéressants à visiter, comme en témoigne la liste qui suit.


... mais aussi


- Le sculpteur Victor AIMONE (1860-1922). Le buste en terre cuite par lui-même qui ornait sa tombe a disparu (l’emplacement est encore visible). IL se pourrait que ce buste soit celui qui orne désormais la tombe « Beaufils » de la 23ème division (voir plus haut) (1ère division).

- Le chansonnier et acteur Arthur ALLAN (Arthur Aslanoff : 1908-1988). Il fit don de son corps à la science, mais le tombeau familial, orné d’un buste de femme (Anna melikoff), rappelle son souvenir (7ème division).

- L’auteur dramatique Jean ARAGNY (1898-1939) (10ème division).

- Le comédien d’origine arménienne Grégoire ASLAN (Krikor Arslanian : 1908-1982) : ancien Collégien de Ray Ventura, il se tourna vers le théâtre et rejoignit la troupe de Louis Jouvet. Il fit ensuite une carrière cinématographique internationale dans laquelle il incarna souvent des rôles d’étrangers (il était polyglotte).

- La poétesse Pauline AVERY CRAWFORD (1890-1952), qui fut journaliste à Paris pour des magazines anglo-saxons (Herald Tribune) (22ème division).

-  Le Compagnon de la Libération Jean AYRAL (1921-1944) : résistant de la première heure, il joua un rôle important dans les services de renseignement et dans l’établissement des listes de terrains de parachutage dans la zone nord. Il participa à la libération de Toulon mais fut abattu par méprise (15ème division).

- Marcel BEAUFILS (1899-1985) : philosophe, germaniste, poète et critique musical français, il fut professeur d’esthétique musicale au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et a exercé à ce titre une influence sur l’esthétique musicale en France dans les années 1950. Il est connu pour son ouvrage sur Le Lied romantique allemand (1956). Son ouvrage Musique du son, musique du verbe (1954) expose les principes de son enseignement en esthétique. Avec lui repose son épouse, la peintre Olga-Maria RUBIN-BEAUFILS (qui illustra certains de ses ouvrages). Ils reposent sous un bas-relief de facture contemporaine (23ème division).

- Le peintre arménien Nubar BEDROSSIAN (1926-1992) (23ème division)

- Jean BELIARD (1919-2010) : après la guerre où il servit dans la Résistance, il entreprit une carrière diplomatique, interrompue pendant deux ans pour être directeur général de Radio Monte-Carlo (1964-1966). Il fut ensuite notamment ambassadeur à Mexico, à Brasilia et à Ottawa et chef du service de presse du Quai d’Orsay. Il était l’auteur de plusieurs ouvrages, dont un polar, Vertige en eau profonde, sous le nom de Jean-François Vignant, qui avait obtenu le prix du Quai des Orfèvres en 1964 (10ème division).

- Le comédien Henri BOSC (Henri Danviolet : 1884-1967), qui tourna dans un très grand nombre de films des années 10 aux années 40.

- Victor BOUCHER (1879-1942) comédien dans une troupe amateur, il s’installa à Paris pour se consacrer à la comédie à part entière. Il interpréta 1300 fois la pièce « Les vignes du Seigneur ». C’est avec cette pièce qu’il vint au cinéma, il joua ensuite en compagnie d’Elvire Popesco ou Pierre Brasseur, accompagna les débuts d’Arletty et de Bernard Blier,... et joua dans quelques films de Sacha Guitry, ainsi que dans plusieurs films comiques. Sa tombe est ornée d’un petit médaillon en bronze (10ème division).

- Le linguiste Ferdinand BRUNOT (1860-1938), qui rédigea une monumentale Histoire de la Langue Française. Enseignant à la Sorbonne, il milita toute sa vie pour une réforme de la grammaire allant vers une simplification de la langue. Brunot a aussi fait œuvre d’innovation dans le domaine de la phonétique en fondant l’Institut de phonétique expérimentale. Avec l’aide des industries Pathé, il a créé les Archives de la parole, qui conservent le souvenir de la voix de ses contemporains illustres. Membre de l’Institut, il fut durant la Première Guerre mondiale maire du XIVe arrondissement de Paris (1ère division).

- André CERF (1902-1993) : ancien assistant de Jean Renoir, de Marcel L’Herbier, ou encore de René Clair, auteur, scénariste, assistant, acteur ; il appartint à cette époque des débuts du cinéma où l’on était facilement derrière et devant la caméra. Il a joué ainsi dans Nana de Renoir et fit une apparition comme grognard dans le Napoléon d’Abel Gance. Après une longue absence des écrans, il obtint en 1947 un beau succès comme réalisateur et scénariste de Si jeunesse savait. Avec lui repose son épouse, l’actrice Alix MAHIEUX (1923-2019), qui après avoir beaucoup tourné pour le cinéma des années et pour la télévision des années 50 aux années 80 devint un personnage récurent de la série Plus belle la vie (23ème division).

- L’ancien prêtre défroqué Victor CHARBONNEL (1860-1926) qui se lança dans l’anticléricalisme et la Libre-pensée. Il donna un très grand nombre de conférences et fonda le journal anticlérical la Raison (7ème division).

- L’écrivain Charles CHASSÉ (1883-1965), qui fut un biographe de diverses personnalités (Gauguin, Mallarmé…) mais également un critique artistique dans plusieurs journaux bretons (15ème division).

- Léon COURSIN (1893-1951) : ingénieur des Ponts-et-Chaussées, il fut un éphémère préfet de la Gironde lors de la libération en 1944 (1ère division).

- Rodolphe DARZENS (1865-1938) : poète symboliste lié avec tout le milieu littéraire de son époque, il fut secrétaire d’André Antoine au théâtre Libre, fondateur de revues à la vie brève, journaliste sportif, lutteur masqué aux Folies-Bergère, revendeur de bicyclettes d’occasion, directeur de théâtre, coureur automobile, spadassin des lettres (on lui connaît une dizaine de duels), traducteurs d’Ibsen et de Strinberg, moniteur de boxe du jeune Michel Simon, librettiste pour Cléo de Mérode et l’un des premiers biographes de Rimbaud ! Il repose dans le tombeau associatif des journalistes sportifs.

- Olivier DESPAX (1939-1974) : élu meilleur guitariste français de jazz au Salon de la Jeunesse du Grand Palais en 1955, doté d’un physique avantageux, il fut remarqué par Eddie Barclay qui en fit un crooner à la française. Il enregistra plusieurs disques, fit même la première partie de Frank Sinatra à l’Olympia, et tourna dans quelques films. Il mourut prématurément d’une longue maladie.

- Le commandant Emile DUBOC (1852-1935), qui s’illustra dans la guerre franco-chinoise de 1883 à 1885 lors du combat de Shipu. Sa tombe l’indique comme « le héros du Tonkin et des mers de Chine ». Elle est ornée d’un médaillon en bronze par Robert Delandre (1ère division).

- Sofia FEDOROVA (Софья Васильевна Фёдорова : 1879-1963) : danseuse d’origine gitane, elle fut acceptée en 1899 dans la troupe de ballet du théâtre Bolchoï. Très vite, elle en devint la première danseuse et participa à une grande partie du répertoire du Théâtre Bolchoï - notamment en dansant de nombreux ballets du chorégraphe Alexandre Gorski. Très tôt, elle connut des problèmes nerveux et l’arrivée au pouvoir des Bolcheviks la priva de sa pension. Elle quitta l’URSS dès 1922 et entama alors une carrière d’étoile invitée à travailler pour différentes compagnies. Elle a dansé à Berlin, puis elle est allée à Paris. Dans les années 1925–1926, elle travailla en compagnie d’Anna Pavlova. En 1928, Serge de Diaghilev l’invita à danser pour les Ballets russes. A partir des années 30, ses problèmes de santé s’aggravèrent et elle sombra progressivement dans l’oubli. Elle mourut le 3 et fut inhumée dans ce cimetière le 8 janvier 1963. Ses restes furent repris en décembre 2002 dans l’indifférence générale. Ils furent crématisés, puis transportés dans le « caveau des cendres » qui se trouve dans la division 1E. Plus rien ne subsiste de sa tombe originelle.

- Le pianiste Pierre FIQUET (1914-1996) (10ème division).

- Le dramaturge Simon GANTILLON (1887-1961) : sa pièce Maya fut un des grands succès de la scène française de l’entre-deux-guerres. Créée en 1924 par Gaston Baty, avec Marguerite Jamois dans le rôle de Bella, elle tint l’affiche plusieurs années : il en fit ensuite un film. Outre ses travaux de dramaturge, il fut scénariste et dialoguiste d’une dizaine de films (2ème division).

- Le sculpteur Adrien GAUDEZ (1845-1902), qui donna à Neuilly plusieurs statues placées sur les places publiques (1ère division).

- Le comédien Henri GENES (Henri Génébès : 1919-2005) : monté tout jeune à Paris, cet acteur et chanteur à la silhouette rebondie a enchaîné les petits rôles de 1945 à 1993, participant aux succès de Gérard Oury (Le Corniaud, La Grande vadrouille, Le Cerveau) et de Robert Dhéry (Allez France, Le Petit baigneur). Donnant régulièrement la réplique à Louis De Funès et abonné aux rôles de gendarme et de brigadier, il a également mené une carrière dans les cabarets et l’opérette, enregistrant de nombreuses chansons comiques. Il égaya pendant près d’un demi-siècle plus de 80 films grâce à son accent chantant du Sud-Ouest (2ème division).

- Le poète Paul GÉRALDY (Paul Le Fèvre : 1885-1983) : il publia en 1908 son premier recueil de poèmes, Les Petites Ames, mais dut attendre 1912 et la parution de son second recueil, Toi et moi, pour connaître le succès. Sensible et désuète, sa poésie toucha le public grâce à ses mots de tous les jours, à la simplicité de ses écrits. Ses pièces de théâtre traitent de questions psychologiques traditionnelles, mais plus particulièrement des relations familiales au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle de l’entre-deux-guerres. Il porta son regard essentiellement sur la vie de couple soumise à la pesanteur du quotidien. Cet art empreint de sentimentalité lui valut un vif succès, notamment auprès du public féminin. Rien n’a vraiment changé aujourd’hui : c’est dans les journaux intimes de jeunes filles que l’on peut encore lire certains extraits de ses poèmes, comme le début de Méditation : On aime d’abord par hasard / Par jeu, par curiosité / Pour avoir dans un regard / Lu des possibilités (15ème division).

- Trois membres de l’illustre famille d’artistes Girardet reposent dans ce cimetière dans le même tombeau : le peintre paysagiste et graveur Paul GIRARDET (1859-1915), son Jean-Paul (1894-1917), architecte mort à la guerre, et son épouse, la sculptrice Berthe GIRARDET (1861-1948), qui participa à l’ornementation de l’ossuaire de Douaumont. Elle est sans doute l’auteure du bas-relief qui orne leur tombe : le Christ portant un soldat mort (1ère division).

-  Le Compagnon de la Libération Henri GORCE-FRANKLIN (1906-2000), qui engagé dans la Résistance sous le nom de Franklin, créa de toutes pièces le réseau Gallia qui fonctionna sans interruption jusqu’à la Libération, couvrant toute la zone sud et se révélant comme l’un des éléments les plus solides et les plus utiles du renseignement clandestin français. Il fut député du Rhône de 1962 à 1967 (22ème division).

- Maurice GUILLAUX (1883-1917) : pionnier de l’aviation, il obtint son brevet en 1912, rentra cinq fois en lice pour la coupe Pommery ; traversa plusieurs fois la France du Nord au Sud et vice-versa. En Février 1913 il battit tous les records du monde de vitesse, de distance et durée avec passager, puis effectua en 1914 le premier transport officiel de courrier en Australie entre Melbourne et Sydney. Mobilisé durant la guerre, il trouva la mort lors d’un vol sur Morane en 1917. Sa stèle est ornée d’une pleureuse et de son portrait (1ère division).

- Le peintre de genre et le lithographe Léon HODEBERT (1851-1914) (1ère division).

- L’écrivain Georges IZAMBARD (1848-1931) : professeur de rhétorique, il fut le premier à remarquer le talent de l’un de ses élèves, un certain Arthur Rimbaud, qu’il initia à la littérature contemporaine. Rimbaud se réfugia dans sa famille pendant un temps. Ayant quitté l’enseignement, il se consacra d’abord au journalisme, puis à des recherches bibliographiques. Il entreprit, sans succès autre que d’estime, une carrière d’inventeur, s’intéressant aux rayons X et au cinéma. Il eut une vie assez nomade et eut de multiples adresses, en particulier Montmartre où il fréquenta Renoir. Il laissa un ouvrage de souvenirs, Rimbaud tel que je l’ai connu, qui est une source précieuse sur la vie du poète (3ème division).

- Le pianiste danois Einar JOHANSEN (1903-1982) (4ème division).

- Le prince Sultan Mahmoud Mirza KADJAR (1905-1988), chef éphémère en 1988 de la dynastie Kajar qui gouverna l’Iran de 1786 à 1925. Près de sa tombe reposent d’anciens notables proches de la famille, dont la veuve de son frère, la sultaneh Shayesteh KHANOM (1912-1992) Il repose dans la partie musulmane du cimetière (29ème division).

- Le guitariste slide hawaïen Sam KU WEST (Sam Ku : 1907-1930), qui enregistra quelques 78 tours et entama une tournée mondiale qui s’acheva prématurément, l’artiste étant mort d’une maladie à Neuilly. Il semble toujours là, sous un monticule de terre (3ème division). Pour la redécouverte de sa tombe, voir ce site

- Philippe LALOGE (1869-1907) : député radical-socialiste de la Seine de 1898 à 1902 (1èr division).

- Michèle LELEU (1920-1975) : enseignante et femme de lettres, elle fut à l’origine des travaux universitaires consacrés aux journaux intimes : en publiant en 1952 son ouvrage Les journaux intimes, elle caractérisa les auteurs de journaux intimes selon les schèmes de la caractérologie. En outre, elle créa le néologisme de diariste pour désigner l’auteur d’un journal de ce type, terme aujourd’hui accepté. Elle est dans la tombe de la Communauté Saint-François-Xavier, congrégation religieuse dans laquelle elle était entrée en 1942 (23ème division).

- Le comédien Robert MANUEL (Robert Emmanuel Bloch : 1916- 1995) : homme de théâtre, de cinéma et de télévision, il enseigna aussi bien au Conservatoire supérieur national d’art dramatique qu’à l’Ecole de la rue Blanche. Parmi ses élèves qui se firent un nom, on peut citer entre autres Martine Carol, Claude Rich ou Guy Bedos. Sociétaire de la Comédie-Française de 1948 à 1963, il y signa des mises en scène, de Molière la plupart du temps, tout en travaillant aussi dans le boulevard et l’opérette et à l’Opéra ou l’Opéra-Comique. Au cinéma, on le vit dans une cinquantaine de films. Son visage était bien connu du public grâce à la série télévisée « Au théâtre ce soir ». Il fut un grand collectionneur de bustes et de portraits de Molière. Il repose sous une dalle déjà rongée par la mousse (26ème division).

- Pierre MARCILHACY (1910-1987) : sénateur de la gauche démocratique en Charente de 1959 à 1980, il fut un candidat malheureux à la présidentielle de 1965 contre De Gaulle et se prononça en faveur de François Mitterrand au second tour. Après 1983, il fut membre du conseil constitutionnel (8ème division).

- Charley MAROUANI (1926-2017), qui fut l’imprésario de Jacques Brel, Claude Nougaro, Henri Salvador, Joe Dassin, Salvatore Adamo, Serge Reggiani, Julien Clerc, Richard Anthony, Barbara et Michel Boujenah. Il était en outre l’oncle de David Marouani, membre du duo David et Jonathan (28ème division).

- Le décorateur et réalisateur de cinéma Henri MÉNESSIER (1882-1948) (1ère division).

- Le comédien Jean MERCANTON (1920-1947) : fils du réalisateur Louis Mercanton qui le fit jouer au cinéma alors qu’il n’avait que quelques semaines, il tourna avec les plus grands jusqu’en 1945, mais décéda prématurément de la poliomyélite (1ère division).

- La comédienne de théâtre puis de cinéma Andrée MÉRY (Blanche Meriaux : 1876-1968), qui fit également jouer des pièces de sa composition (1ère division).

- Xavier NIESSEN (1846-1919) : professeur alsacien, il eut dès 1871 la volonté de manifester le refus du nouvel ordre prussien en Alsace et en Lorraine, et de prouver l’attachement indéfectible des Alsaciens et des Lorrains, dans leur majorité, à la patrie française. C’est à Neuilly qu’il fonda en 1887 l’association « le Souvenir français » ayant pour but d’entretenir les tombes des soldats où qu’elles se trouvent et d’élever des monuments à leur mémoire. Reconnue d’utilité publique en 1906, cette association active œuvre toujours aujourd’hui en ce sens, ayant étendu son domaine d’intervention à tous les soldats français morts durant tous les conflits de l’histoire : on reconnaît leur participation à l’édification ou la réfection des tombes à la petite cocarde qui y est apposée. Xavier Niessen repose sous un tombeau conçu par l’architecte Paul Boeswillwald (1ère division).

- Akram OJJEH (1918-1991) : multimilliardaire saoudien, il joua un rôle d’intermédiaire dans de grands marchés d’armement, notamment entre la France et l’Arabie saoudite. Il fut au centre du système de recyclage des pétrodollars. Il fut propriétaire du paquebot France, acheté en 1977 pour 80 millions de francs et revendu en 1979 à un armateur norvégien. Il repose dans la partie musulmane du cimetière (27ème division).

- Pierre PALAU (1883-1966) : comédien d’origine espagnole, il travailla

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pour le théâtre et pour le cinéma (sa filmographie est importante, toujours dans des rôles d’appoint). Il fut en outre un poète surréaliste (3ème division).

- PATRICE (Patrizio Paganessi : 1915-1992) : chanteur, il forma en 1938 avec Mario Moro le couple duettiste Patrice et Mario. Leur consécration eut lieu en 1945 lorsqu’ils firent la première partie de Maurice Chevalier à l’ABC. Ils furent très populaires dans les années 40 et 50, enregistrant plus de 200 titres. Les années 60 et la mode yéyé ringardisa le couple vieillissant et ils cessèrent de se produire (27ème division). Voir PATRICE ET MARIO

- La femme de lettres Alek PLUNIAN (1894-1967) (26ème division).

- Nikolaos POLITIS (1872-1942) : juriste et politicien grec (il fut ambassadeur et ministre des affaires étrangères de la Grèce de 1917 à 1920), il enseigna en France et devint membre de l’Institut. Président de la SDN en 1932, il travailla à l’élaboration d’un système de sécurité collective internationale. D’autres membres de sa famille inhumés dans ce caveau furent ambassadeurs de Grèce.

- Mathilde POMÈS (1886-1977) : première femme agrégée d’espagnol en 1916, poète amie de Paul Valéry et de Montherlant, elle traduisit de l’espagnol de nombreux auteurs et réuni des textes hispaniques (« Anthologie bilingue de la Poésie espagnole ») (1ère division).

- Le peintre abstrait indonésien Saraochim SALIM (1908-2008). Ancien élève de Fernand Léger, cet artiste passa l’essentiel de sa carrière en France mais s’investit énormément dans la lutté indépendantiste indonésienne. (23ème division).

- Le carrossier et designer automobile Jacques SAOUTCHIK (Iakov Savtchuk : 1880-1957). (21ème division).

- Fernand THESMAR (1845-1912) : émailleur de renom, il réalisa un très grand nombre de pièces d’un très grand raffinement en employant comme supports aussi bien des métaux que de la porcelaine, en particulier des plats et des coupes décoratives. Il repose sous un buste en bronze de Paul Roussel. (1ère division)

- Le comédien Pierre TRABAUD (Pierre Pibaret : 1922-2005) : acteur français, des quelques films qu’il tourna des années 40 aux années 80 on retiendra son rôle de l’instituteur dans La guerre des boutons. Sa voix est pourtant bien connue, car il se spécialisa rapidement dans l’interprétation de voix dans les séries et dessins animés à la télévision : il fut ainsi la celle de Tatoo dans L’île fantastique, de Joe Dalton dans Lucky Luke, et plus encore celles de Marlon Brando, de Popeye et de Daffy Duck. (27ème division)

- Le musicien Roger TROCHON (1923-1994) (7ème division).

- Le pianiste concertiste Jean ULLERN (1912-2002).

- La comédienne Monelle VALENTIN (Thérésa Denorme : 1905-1979), qui fut la scénariste de Deux sous de violettes, film réalisé par son époux, le dramaturge Jean Anouilh. Elle créa le rôle d’Antigone en 1944 (12ème division).

- Le peintre Louis VALLET (1856-1935), qui fut le cofondateur de la Société des humoristes, et qui se fit connaître comme affichiste et illustrateur pour Maupassant (1ère division).

- Le peintre Lili Pieter VAN LEER (1905-1966), sous une tombe quasiment illisible.


Reposent ici (division inconnue)


- Le compositeur et organiste Henri DALLIER (1849-1934)


Merci à Nicolas Badin pour les photos Bosc, Cerf, Aragny, Vallet, Gaudez, Saoutchik, Ullern, Marouani et Gantillon.


Commentaires

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honte
vendredi 27 mai 2011 à 00h59 - par  pifou72

bonjour,
la tombe de robert manuel est une honte (a mon humnble avis)pour la confrerie des acteurs.ils vont se congratuler comme des malades a cannes ou aux molieres et ils laisses la derniere demeure d un grand acteur et bien plus sans meme une pierre tombale et dans un etat de desolation extreme !
ceci dit bravo pour le site bien fait simple d utilisation

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lundi 9 septembre 2013 à 12h50 - par  Spring85

A ma connaissance, R. Manuel a eu une descendance qui vit encore,
et avant les confrères, il revient à celle-ci de faire le nécessaire pour
pallier l’état de la dernière demeure d’un acteur que nous avons apprécié
ainsi d’ailleurs que son épouse Claudine Coster que l’on semble avoir
bien oubliée ...

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NEUILLY-SUR-SEINE (92) : nouveau cimetière
jeudi 19 mai 2011 à 21h21 - par  maria

Bonjour,

sauriez-vous me dire si la ballerine russe Sofia Fyodorova (1879—1963) est enterrée au nouveau cimetière de Neuilly-sur-Seine, s’il vous plaît ?

merci beaucoup,
maria.

Site web : Sofia Fyodorova
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jeudi 29 mars 2012 à 16h44 - par  Philippe Landru

Je n’ai pas de moyen de vous joindre : cet article répond à votre question concernant Sofia Fyodorova.

NEUILLY-SUR-SEINE (92) : nouveau cimetière
dimanche 24 janvier 2010 à 20h00

Merci pour ce site ..belle promenade .

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NEUILLY-SUR-SEINE (92) : nouveau cimetière
samedi 24 janvier 2009 à 19h04 - par  Charles Eddie

Can you tell me if Albert Guyot the racing driver who died 24th May 1947 is buried in this cemetary.

Logo de Professor Rolf Kümmerlin, Concepción, Chile
mardi 12 avril 2011 à 16h17 - par  Professor Rolf Kümmerlin, Concepción, Chile

Dear Sirs :
For academic purposes I am working on the biography of the sculpteur Victor Aimone (1860-1922) who is buried in Neuilly sur Seine. I wonder if you would be so kind and provide me of full information of the registers you have (date of burial, causes of his decease, etc.) and hopefully, could send me a full picture of his tomb. I would be sincerely grateful for this material.

With best regards fron far south in America,

Prof. Rolf Kümmerlin
Concepción, Chile

Logo de amboise37
lundi 8 novembre 2010 à 17h23 - par  amboise37

No, Albert Guyot is at Saint-Jean-de-Braye (Loiret).
Très belle promenade, pas seulement pour Maurice Guillaux qui m’intéressait.

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Mise à jour et conseils aux contributeurs

samedi 29 octobre 2022

Je suis en train de remettre à jour toutes les rubriques qui listent le plus exhaustivement possible le patrimoine funéraire de tous les départements. Tous les cimetières visités par moi (ou par mes contributeurs) y sont portés, mise-à-jour des couleurs qui n’étaient pas très claires dans les versions précédentes (le noir apparaissait vert), rajout de tombes depuis les visites, photos de tombes manquantes... N’hésitez pas à les consulter pour y trouver la version la plus globale du patrimoine. Ces rubriques représentent les listes les plus complètes que l’on puisse trouver sur le net du patrimoine funéraire français.

Contrairement aux articles, vous ne pouvez pas interagir sur les rubriques : aussi, si vous avez une information nouvelle à apporter sur un département, merci de laisser votre message en indiquant clairement le département et la commune concernée sur un article dédié uniquement à cela : Le patrimoine funéraire en France : classement par départements

Merci et bonne lecture.

Qui est derrière ce site ?

vendredi 14 février 2014

Pour en savoir un peu plus sur ce site et son auteur :

- Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
- Pourquoi un site sur les cimetières ?
- Qui est derrière ce site ?