MONTARGIS (45) : cimetière
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On ne peut pas dire que le cimetière de Montargis soit très élégant. Il se présente sous la forme d’une pente qui grimpe vers le point d’horizon : le château d’eau !
Beaucoup de ses tombes anciennes ont disparu : c’est bien dommage, car le cimetière apparaît désormais monotone comme le sont toutes les nécropoles modernes. Il reste néanmoins quelques tombes qui méritent un arrêt.
Curiosités
Dès l’entrée du cimetière, une chapelle massive, un peu esseulée, attire le regard. Il s’agit de la tombe de famille des Pougin de La Maisonneuve, des notables locaux.
La nature sablonneuse du sol donne à la partie haute du cimetière un air un peu étrange, une plage sur laquelle les serviettes de bain seraient remplacées par des caveaux !
La tombe de Félix Saligot (ça ne s’invente pas !) : « Après avoir combattu à Forbach, Gravelotte et St-Privat il fut tué pour la défense de l’ordre et de la religion à la prise de Paris sur la place du Panthéon le 24 mai 1871 à 22 ans ». Bref, pas un grand ami des Communards...
Peu d’oeuvres d’art dans l’ensemble du cimetière.
Les célébrités : les incontournables...
Malgré les recherches...
... mais aussi
Philippe DURZY (1764-1851) : capitaine dans les armées de Napoléon, il légua sa fortune à la ville de Montargis pour créer une école professionnelle pour filles à vocation industrielle. Un lycée de Montargis porte donc son nom, tandis que son hôtel particulier, après avoir été la mairie de la commune, abrite désormais les archives municipales et le musée dédié au peintre Girodet, ce dernier étant natif de Montargis.
Jean-Baptiste LOUVET de COUVRAY (1760-1797) : une vie courte mais bien remplie ! Romancier, il connut un grand succès avec la parution des Amours du chevalier de Faublas, qui fut mis en musique par Chérubini. Il s’enthousiasma pour la Révolution, entra au club des Jacobins, et participa à l’insurrection du 10 août 1792. Elu député, proche des Girondins, il appella à la guerre. Il s’en prit à Robespierre et ne vota pas la mort du roi : c’était plus qu’il n’en fallait pour le rendre suspect. Mis en accusation, il s’enfuit à Rouen où il tenta en vain de dresser la Normandie contre la Convention. Il se cacha ensuite jusqu’au 9 Thermidor. Réintégré à la Convention, toujours fidèle à ses convictions, mais inquiet devant le retour des royalistes, il combatit à la fois le jacobinisme et la réaction thermidorienne. Faisant partie des onze membres de la commission chargée de réviser la constitution, il fut élu à la présidence de la Convention du 19 juin au 4 juillet 1795. Elu au Conseil des Cinq-Cents, il fut nommé consul à Palerme par le Directoire, mais mourut de la tuberculose avant de rejoindre son poste. Après avoir conservé son cercueil dans son appartement, sa veuve le fait inhumer dans le jardin du château de Chancy, près de Montargis, où elle s’était installée. Lorsque la famille vendit le château en 1845, il fut transféré dans ce cimetière.
La femme de lettres Germaine MASON (1905-1959).
Le manufacturier Jacques Alexandre PERIER (1774-1846), qui fut maire de la ville et député du loiret de 1817 à 1824, puis de 1827 à 1831. Il était en outre le frère du ministre de Louis-Philippe, Casimir Perrier, et donc le grand-oncle du président de la République Jean Casimir Périer.
L’architecte Louis PHILIPPON (1879-1928). Avec lui repose sa fille, la peintre Suzanne DUMONT (1904-1998).
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