SAINT-THEOFFREY (38) : cimetière
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C’est par un froid glacial, après avoir gravi, sur la route Vizille-La Mure, la redoutable pente de Laffrey où Napoléon rencontra les troupes royalistes venues l’arrêter après son retour de l’île d’Elbe, que j’ai pu accéder au petit village de Saint-Theoffrey, bordé de lacs, et constitué de plusieurs hameaux. Près de l’église (il faut quitter la route principale et monter sur la droite) se trouve le minuscule cimetière qui domine cette région coincée entre le Vercors et les Ecrins. Parmi les quelques dizaines de tombes qui le composent, celle du compositeur Olivier MESSIAEN (1908-1992).
Entré au Conservatoire de Paris à l’âge de onze ans, Olivier Messiaen suivit les cours de Maurice Emmanuel, de Marcel Dupré et de Paul Dukas. Il devient organiste à l’église de la Trinité à Paris (il le resta jusqu’à sa mort), et commença à composer de nombreuses oeuvres. Prisonnier de guerre en Allemagne en 1940, il composa Quatuor pour la fin du temps, dont il donna la première en 1941 - année de sa libération - dans le camp. De retour à Paris, il fit la connaissance d’Yvonne Loriod qui devint la principale interprète de ses compositions pour piano puis son épouse. Professeur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, il compta parmi ses élèves des noms comme Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen ou Iannis Xenakis.
Il fut un compositeur particulièrement hardi, innovant tant dans le domaine harmonique et mélodique que dans l’instrumentation (utilisation des ondes Martenot). Expert en ornithologie, il entreprit la notation et le classement méthodique des chants d’oiseaux qu’il transcrivit ensuite en musique.
Il fut inhumé dans ce village où il possédait une propriété sous une stèle en forme d’oiseau. Repose avec lui sa seconde épouse, la pianiste Yvonne LORIOD (1925-2010).
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