A quelques encablures de la station de métro Asnières se trouve le cimetière ancien d’Asnières (à ne pas confondre avec le cimetière des chiens tout proche).

Dès l’entrée, procurez vous un plan car l’organisation des divisions, même si elle est logique, est déroutante. Les huit premières divisions constituent le coeur ancien du cimetière : il s’est ensuite étalé par agrandissement successif. Une belle allée centrale menant à un calvaire : schéma classique des cimetières. La nécropole n’est pas exceptionnelle, mais elle recèle quelques tombes intéressantes.

Curiosités

– dès l’entrée, le regard se portait sur un magnifique lion qui constituait à l’évidence la plus belle sculpture funéraire. Il gardait le sommeil de la famille Rancy (voir plus loin). Il a malheureusement été volé !

– la tombe du lieutenant Richel Grange, mort à 27 ans le 05 octobre 1921 "victime de son dévouement dans le tunnel des Batignolles", rappelle ce fait-divers meurtrier, où deux trains s’étaient percutés sous un tunnel près de Saint-Lazare, faisant une vingtaine de morts et 100 blessés.

– Quelques sculptures, quelques bustes ou vitraux intéressants.

Les célébrités : les incontournables...

– CHRISTOPHE (Georges Colomb)
– Suzy DELAIR
– Louis VUITTON

... mais aussi

– Alfred ADAM (1908-1982) : cet acteur français mena une carrière très longue au

cinéma, puis à la télévision, puisqu’il tourna de 1928 à sa mort. Il joua essentiellement des seconds rôles (Carnet de Bal, le Jardinier d’Argenteuil...), mais fut également scénariste ou dialoguiste (la Belle Américaine).

– Le chef de chœur Jean AMOUREUX (1925-2009), créateur des Petits Chanteurs d’Asnières et cofondateur des Poppys.

– le danseur et chorégraphe Albert AVELINE (1883-1967).

– Paul AZAÏS (1902-1974) : encore un second rôle fameux du cinéma, puisqu’il

tourna plus de 135 films, réussissant à passer la charnière du muet au parlant. Un accident grave de vélo en 1943 handicape sérieusement sa carrière : conscient de la précarité de ce métier auquel il a consacré toute sa vie, il fonde en 1957 La Roue Tourne, une œuvre d’entraide pour les comédiens nécessiteux. Il s’en occupa jusqu’à la fin de sa vie.

– Maurice BEILVAIRE (1900-1951), qui fut le premier commandant du paquebot Normandie.

– L’acteur et chanteur Armand BERNARD (1893-1968).

– Henri BLONDEAU (1841-1923) et Hector MONREAL (1839-1910),

inséparables dans la vie comme dans la mort, furent les revuistes attitrés des théâtres parisiens pendant de longues années. Leur titre de gloire : ils furent les auteurs du désormais titre culte Frou Frou, pour la première fois interprétée par Juliette Méaly au Théâtre des Variétés en 1898. Leur tombe indique d’ailleurs "un demi-siècle de collaboration". Une plaque en bronze énumère les salles mythiques dans lesquelles ils créèrent leur revue : Théâtre des Nouveautés, Athénée, Gaité, Dejazet...

– l’artiste dramatique Joseph Polidore DAILLY (1837-1897), surmonté d’un buste en bronze rieur qui a malheureusement été volé.

– le Compagnon de la Libération Raymond DELEULE (1902-1961)

– l’acteur Paul DEMANGE (Paul Petitdemenge : 1901-1983) qui promena sa petite

taille fluette et sa voix de fausset dans un nombre impressionnant de films, toujours dans des seconds-rôles, des années 30 aux années 70.

– le député communiste du Front Populaire, Emile DUTILLEUL (1883-1948), qui fut trésorier du Parti.

– le violoniste Charles LEMOINE (1852-1907), dont la tombe était surmontée d’une lyre érodée, a été reprise.

– l’écrivain et académicien français Jacques LAURENT (1919-2000), qui fut l’auteur d’une œuvre féconde et diverse, sous plusieurs pseudonymes. Le plus connu d’entre-eux, car le plus populaire, fut celui de Cécil Saint-Laurent, plume sous laquelle il rédigea l’ensemble de la série des Caroline Chérie, immortalisée à l’écran par Martine Carol. Entrée à l’Académie Française en 1986, il reçut plusieurs prix, dont le Goncourt.

– le poète et cinéaste Jean LESCURE (1912-2005), l’un des fondateurs de l’Oulipo. Proche de Giono (dont il fut le secrétaire), de Eluard, de Bachelard et de Raymond Queneau, il dirigea à partir de 1938, puis pendant l’Occupation, la revue poétique (et résistante) Messages. Il fut également durant des années le directeur littéraire de l’ORTF et le président de l’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai.

– le tragédien MAUBANT (1821-1902), membre de la Comédie française, qui joua avec Sarah Bernhardt et Mounet-Sully, et qui triompha dans Ruy Blas.

– le pilote de chasse Léon OUGLOFF (1919-1947), qui fut membre du célèbre Groupe de chasse Normandie-Niémen. Il trouva la mort lors d’un vol de reconnaissance.

– le sculpteur Léon PILET (1836-1917).

– le tombeau de la famille de cirque RANCY-BIDEL : voir l’article sur l’histoire du cirque vue par les cimetières.

– Serge SAUVION (1929-2010) : comédien, il eut une

filmographie importante, mais uniquement dans des rôles limité. Il fut essentiellement connu en tant que doubleur. A ce titre, il demeure la voix française de Peter Falk, notamment dans la version française de la série policière Columbo.

–  le soldat du 132ème Régiment Auguste THIN (1899-1982), qui eut en 1920

sa minute de gloire d’une curieuse façon : c’est lui qui choisit à Verdun, parmi 8 cerceuils de soldats français non identifiés, celui qui allait devenir le soldat inconnu, placé sous l’Arc de Triompe. Les sept cercueils restants furent enterrés au cimetière du Bourg-Pavé de Verdun, devenant ainsi les "Sept inconnus".