VENTABREN (13) : cimetière
par
Tout en haut du village, le cimetière de Ventabren voisine avec les ruines du château de la reine Jeanne, comtesse de Provence et reine de Naples.
Cette situation en altitude permet de voir l’étang de Berre et, au-delà, la Méditerranée.
Comme c’est le plus souvent le cas dans les cimetières provençaux, celui de Ventabren est divisé en plusieurs parties séparées par des murs au gré des extensions.
Des ornements funéraires rendent la visite attractive.
- Tombe Salin
- Tombe Giraud
- Un Khatchkar arménien témoigne d’une assez forte présence de cette minorité dans la commune.
Y repose le chanoine Paul ARDOIN (1900-1970), qui fut historien du jansénisme provençal.
Deux Compagnons de la Libération nous attendent dans ce cimetière :
Le médecin Henry INGRAND (1908-2003), qui ne pouvant accepter l’Armistice,
commença d’abord la lutte par une résistance individuelle et participa à la manifestation du 11 novembre 1940 à Paris. Dès janvier 1941, il entra dans la Résistance intérieure à Paris dans la filiale parisienne du « Mouvement de Libération Nationale » (MLN) créé, en zone sud, par Henri Frenay. Il collabora à la rédaction du journal du MLN, Les Petites Ailes, et à de nombreuses brochures ronéotypées. Il fonda à son tour en province des groupes, à Reims et en Charente, qui rejoignirent le MLN et collectèrent des renseignements en faisant de la propagande. Arrêté en 1942, puis libéré un mois plus tard, après avoir convaincu les Allemands de sa volonté de coopérer, il parvint à passer rapidement en zone sud. Il fut alors chargé de mission de documentation par Henri Frenay pour le mouvement « Combat » qui avait succédé au MLN. Il devint ensuite l’un des chefs de la Résistance en Auvergne. Nommé Commissaire régional de la République par le général de Gaulle dès le printemps 1944, il prit son poste à Clermont-Ferrand à la libération de la capitale de l’Auvergne, et le garda jusqu’en 1946. Administrateur de l’Aéroport de Paris de 1948 à 1952 et administrateur de l’agence Havas et Président du Comité de tourisme de l’OECE (1949-1952), il fut représentant de la France auprès de l’UNWRA à Beyrouth, avec rang d’Ambassadeur, puis fut ambassadeur de France en Colombie (1955-1958) et du Venezuela de 1961 à 1963.
Yvon MORANDAT (Ivan Morandat : 1913-1972) : mobilisé en 1939
dans les chasseurs alpins, il fut volontaire pour rejoindre le front de Norvège et participa à la bataille de Narvik en avril et mai 1940. Le 18 juin, il rejoignit l’Angleterre et s’engagea dans les rangs de la France libre. Il fut attaché au cabinet du général de Gaulle qui lui confia la mission d’établir le contact avec les syndicats et mouvements de Résistance de la zone sud et de les financer. Le 25 août 1944, lors de la Libération de Paris, seul avec sa future femme Claire, elle aussi résistante, il prit possession de l’hôtel Matignon au nom du Gouvernement provisoire. Il milita après la guerre à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance, au Rassemblement du peuple français puis à l’Union démocratique du travail (gaullistes de gauche). Il fut également président des Houillères de Provence, puis du Nord-Pas-de-Calais, président des Charbonnages de France puis devint membre du Conseil économique et social. En 1965, il fonda le Front travailliste, mouvement gaulliste de gauche. De mai à juillet 1968, il fut secrétaire d’État, auprès du ministre des Affaires sociales, chargé de l’Emploi dans le dernier gouvernement de Georges Pompidou.
Commentaires