MUGLER Thierry (1948-2022)
par
Styliste, il fut aussi célèbre pour sa couture, qui a transformé les femmes en créatures fantasmagoriques que pour ses défilés aux allures de superproductions. Engagé à 14 ans dans le corps de ballet de l’Opéra du Rhin avant de suivre des cours à l’Ecole des arts décoratifs de la capitale alsacienne, il créa ses propres vêtements à partir de ceux achetés sur les marchés aux puces et travailla pour différentes maisons à Paris, Londres et Milan. En 1973, il franchit le pas et créa sa propre griffe, Café de Paris, avant, un an plus tard, de fonder la société Thierry Mugler
et d’imposer son élégance structurée et sophistiquée, une mode exacerbant les formes des femmes : des épaules accentuées par des rembourrages, des décolletés plongeants, des tailles étranglées et des hanches rebondies. Il régna sur la mode des années 1980 : il lança en 1978 une collection pour hommes et bénéficia d’un formidable coup de publicité grâce au ministre de la culture Jack Lang, dont le costume « col Mao » signé du créateur provoqua en 1985 un scandale sur les bancs de l’Assemblée nationale.
L’autre grande réussite de la maison Mugler fut sans conteste le lancement, en 1992, du parfum féminin Angel, en collaboration avec Clarins, qui disputa la première place des ventes au mythique No 5 de Chanel. Après avoir quitté la mode, il poussa l’art de la métamorphose jusqu’à devenir méconnaissable, corps et visage, en ayant recours au bodybuilding intensif et à la chirurgie esthétique.
Crématisé, ses cendres reposent en bordure de la 49ème division dans une chapelle « reconditionnée » en columbarium. Une reproduction de sa bouteille de parfum Angel signale l’emplacement de son urne.
Merdre dirait Ubu ! Sa chapelle se trouve à deux tombes à droite de celle de la famille Leduc, que quelques gogos prennent pour la tombe de Dracula ! Si le prince valaque déchu va visiter nuitamment le père d’Angel, pas certain qu’il survive à l’overdose de Botox !
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