ROGER Charles Armand (1807-1896) & GALLET Charles Martial (1824-1901)

Saint-Sever (14) / Montparnasse - 7ème division

jeudi 23 décembre 2021
par Philippe Landru

Tout commence par la visite, en janvier 2020, du cimetière Saint-Benoît de Vire où je prends en photo une tombe plus imposante que les autres : on verra bien si je trouve quelque chose plus tard !

Un an plus tard, je m’attelle à la réalisation de la fiche de ce cimetière. Je découvre, dans cette tombe prise en photo, la présence d’Edmond GALLET (1848-1917), qui fut directeur général de la société Roger & Gallet.

Un petit tour sur la fiche Wikipedia sur l’entreprise nous permet d’avoir les informations suivantes : en 1806, Jean Marie Joseph Farina (1785-1864) [1], descendant du créateur de l’Eau de Cologne, hérite de la formule d’apothicaire de l’Aqua Mirabilis (Eau merveilleuse) et part pour Paris où il ouvre une boutique au nom de « Jean Marie Farina ». En 1840, Jacques Collas rachète la parfumerie Jean Marie Farina puis son fils Léonce, développe les ventes aux États-Unis.

Le 10 avril 1862, l’ancien chapelier et homme d’affaires qui avait fait fortune au Brésil et au Chili, Charles Armand Roger (1807-1896) et le banquier Charles Martial Gallet (1824-1901), s’associent pour créer la société Roger & Gallet. C’est en partie grâce à leurs épouses, qui sont les deux sœurs de Jacques Collas. Par ce biais, ils reprennent la maison Jean Marie Farina située au 331 rue Saint-Honoré dans le 1er arrondissement de Paris. Très vite, Roger & Gallet devient le fournisseur de Napoléon III, de la reine Victoria et de la cour d’Espagne, qui accordent leurs privilèges à la maison de parfum.

En 1867, le siège est transféré au 38 rue d’Hauteville dans le 10e arrondissement de Paris mais conserve la boutique de la rue Saint-Honoré. L’usine est située à Levallois. Roger & Gallet, déjà forte d’un catalogue de plus de 200 produits, innove particulièrement durant ces années. En 1869, la société dépose le brevet du flacon goutte à goutte, et dix ans plus tard, du savon de forme ronde remplaçant les traditionnels savons rectangulaires.

En 1879, Roger & Gallet crée le savon rond parfumé. En 1885, le gendre d’Armand Roger, Paul Pellerin, prend la direction de la société. Le fils de Charles Gallet, Edmond (1848-1917) devient directeur général.

Cet Edmond Gallet pris à Vire est donc le fils du cocréateur de la maison Roger & Gallet. Un petit tour sur Geneanet nous permet de mettre de l’ordre à l’écheveau généalogique.

: Ch. Martial Gallet

: Octavie Collas

Charles Martial Gallet fut inhumé le 14 novembre 1901 dans la 27ème division du cimetière Montparnasse. Le 16, il est déplacé dans ce même cimetière dans la 7ème division [2]. Il y rejoint sa fille Louise, ainsi que son petit-fils Charles Léon, morts respectivement en 1883 et 1884. Il y est rejoint en 1911 par son épouse, Octavie Collas.

Charles Edmond (1848-1917) eut deux épouses : avec la première [3], il eut trois enfants (dont le petit Charles Léon mort à un an). Il se remarie avec la fille de son cousin-germain, ce qui explique qu’il ne repose

: Ch. Edmond Gallet

pas à Montparnasse mais à Vire, avec sa seconde épouse, le père de cette dernière, Alfred (1843-1918) qui fut maire de Neuville. Ce dernier

: Alfred Gallet

repose également avec son épouse, Marie-Anne Roger (1844-1907), elle-même petite-nièce de Charles Armand Roger... La généalogie permet d’y voir plus clair : non seulement Charles Armand Roger et Charles Martial Gallet étaient beaux-frères par leurs épouses, mais une Roger épousa également un Gallet ! Bref, rien que de très classique dans le monde des affaires où les liens matrimoniaux renforcent les liens commerciaux...