LÉRAN (09) : cimetière
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Le cimetière de Léran est un lieu charmant, éloigné du village. On devine la présence protestante de la région non seulement dans l’existence de cimetières familiaux privés aux alentours, mais également, dans celui de Léran, par un clivage entre les communautés catholiques et protestantes pas facilement délimitable.
Ce cimetière n’a pas d’âge : la présence, au centre, des ruines de l’ancienne église paroissiale (un pas de mur-clocher) date du Xe siècle, et on peut sans peine imaginer que le cimetière est au moins aussi vieux.
La grande famille de la région est celle des ducs de Lévis, divisée entre les branches de Lévis-Léran et Lévis-Mirepoix. De nombreux tombeaux du cimetière renferme des membres de cette famille.
Le plus imposant est une massive tombe (dont on devine la présence d’une crypte) sur laquelle se trouve un gisant assez contemporain en bronze représentant une fillette. La seule indication portée sur la tombe est "famille des ducs de Lévis-Mirepoix".
Une chose est certaine : c’est dans ce tombeau que repose l’académicien français Antoine de LÉVIS-MIREPOIX (1884-1981). romancier et essayiste français, en particulier d’ouvrages à caractère historique, il était le 4e baron de Lévis-Mirepoix. Il fut indissociable de l’histoire de la cité de Mirepoix, dont il fut maire par délégation spéciale durant la Seconde Guerre mondiale. Président de l’Association d’entraide de la noblesse française (ANF) en 1934, il le resta pendant une trentaine d’années. Il fut élu à l’Académie française en 1953, et succéda à Charles Maurras qui, bien que radié de l’Académie après la Libération, n’avait pas été remplacé de son vivant. Lors de son discours de réception, il fit normalement l’hommage de son prédécesseur contrairement aux usages de succession après un académicien exclu. Il est vrai qu’il était proche de l’Action française ! Il mourut alors qu’il allait avoir 97 ans.
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