VICDESSOS (09) : cimetière
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Joli cadre de moyenne montagne pour le cimetière de Vicdessos.
Une tombe collective du cimetière est l’occasion d’évoquer un fait-divers tragique : le 24 mars 1939, une violente tempête provoqua la mort de 31 ouvriers employés sur le chantier du barrage d’Izourt, dans les Pyrénées ariégeoises. La société hydroélectrique avait fait appel à la main-d’œuvre italienne, tentée de fuir la misère économique de leur pays. Ces ouvriers qui venaient des Alpes italiennes étaient habitués aux rigueurs de la montagne. Pris dans la tempête, ils furent confinés dans leurs baraquements de pierres, conçus pour résister aux intempéries. Mais la violence de la tempête associée à l’accumulation de la neige tombée depuis plusieurs jours sur les bâtiments provoqua l’effondrement de deux d’entre eux sur leurs occupants. Le bilan fut lourd : 31 morts, dont 29 ouvriers de nationalité italienne. Ce n’est que quelques jours après la tragédie que leurs corps furent descendus dans la vallée. Les familles italiennes étant trop pauvres pour rapatrier les corps de leurs proches, toutes les victimes furent enterrées dans le petit cimetière de Vicdessos.
C’est dans ce même cimetière que repose le graveur et dessinateur René IZAURE (1929-2014), dont le moyen d’expression privilégié fut le dessin en noir et blanc, influencé par la pratique de la gravure. Il en a exploré différents aspects à la plume, au fusain, au crayon, toujours de manière figurative et extrêmement précise. Il a été tardivement inspiré par le dessin traditionnel chinois.
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