CHABRILLAN (26) : cimetière
par
Située dans la plaine, en contrebas du village perché de Chabrillan, le cimetière communal, de taille modeste, s’est développé autour de la vieille église Saint-Pierre. Il s’agit d’un édifice d’art roman dont la construction s’est échelonnée sur plus d’un siècle, du XIème au XIIème siècle. Classée monument historique en 1862, elle possède un bel ensemble de chapiteaux romans représentant des sujets allégoriques. Seul l’extérieur était visible lors de ma visite, en raison de de travaux de sécurisation de l’intérieur de l’église.
Le monument aux morts (et une plaque de la SFIO) au cœur du cimetière, rendent hommage au Compagnon de la Libération Gustave André, drômois qui fut instituteur à Chabrillan, et qui fut exécuté par les Allemands. Il ne repose cependant pas ici mais à la nécropole nationale de la Doua de Villeurbanne (69).
On trouve le tombeau de famille des Vallon-Long, dans lequel plusieurs personnalités
reposent :
Maurice LONG (1866-1923) : radical-socialiste, il fut nommé ministre au
ravitaillement en 1917 dans le premier gouvernement de Paul Painlevé. Député de la Drôme de 1910 jusqu’à sa mort, il fut en outre gouverneur général de l’Indochine en 1919. Il mourut à Colombo, sur l’île de Ceylan (Sri Lanka), en chemin lors d’un retour en métropole.
son petit-fils, Mario BÉNARD (1932-1991) : haut fonctionnaire, député UDR puis
RPR du Var de 1968 à 1978, il fut maire d’Hyères de 1971 à 1977. Il démissionna du groupe RPR en 1977 pour protester contre les insuffisances de la loi sur l’indemnisation des rapatriés, question dont il était spécialiste. Il fut lauréat de l’Académie française en 1991 pour un recueil de poèmes, Alexandrine.
Le Compagnon de la Libération Tibor REVESZ-LONG (1902-1976), médecin de
profession qui s’engagea dans la résistance et se dirigea vers le domaine des communications. En 1944, lors du débarquement, il fut chargé des communications entre les FFI et le Royaume Uni. Il avait pour adjoint Gustave André, évoqué précédemment. Il avait accolé le nom de naissance de son épouse à son nom hongrois Revesz lors de son mariage avec Mauricette Long, fille de Maurice Long. Il repose ici et non à Crest où il est indiqué sur le site de l’Ordre de la Libération.
En face de la tombe de famille se trouve un imposant monument dédié à Maurice Long, triptyque sur lequel figure une liste innombrable d’institutions qui eurent un lien avec lui (du ministère des colonies aux rois et empereurs d’Indochine, des députés et sénateurs de la Drôme au gouverneur général de l’AOF, des écoles de Chabrillan au syndicat des planteurs de Cochinchine, de la ville de Saïgon et Gratin dauphinois (sic) du Tonkin !)
Il existe un autre tombeau de la famille Long dans le cimetière (famille Bastet-Long). On y trouve la présence de Jacques Pinet (1820-1904), qui s’insurgea contre le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte en 1851 (la résistance à ce coup d’Etat fut forte dans la Drôme). Il fut enfermé à la tour de Crest, puis déporté en Guyane.
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