MOREAU-VAUTHIER Famille

Père-Lachaise - 14ème division
dimanche 12 janvier 2020
par  Philippe Landru

Plusieurs artistes de la même famille reposent sous une statue en bronze connue de tous les amateurs du Père Lachaise, à proximité du rond-point Casimir Périer :

- Le sculpteur Augustin-Jean MOREAU-VAUTHIER (1831-1893), qui se spécialisa dans les figures allégoriques et mythologiques. Il exécuta également des décorations pour l’église Saint-Bernard de la Chapelle, l’église Saint-Joseph, le palais des Tuileries et l’hôtel de ville de Paris. Il fut l’auteur de la statue en bronze qui orne sa tombe.

Dans le domaine funéraire, on lui doit également :

- le buste en marbre d’Alfred Chauchard devant sa chapelle funéraire, dans la 63ème division de ce même cimetière.
- le buste de Jeanne Georget au Père Lachaise (94ème division).

Avec lui reposent ses deux fils :

- Le peintre et historien de l’art Charles MOREAU-VAUTHIER (1857-1924), ancien élève de Gérôme et de Baudry, qui exposa au Salon. Il fut également l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’art et de quelques romans. Il travailla près de Fontainebleau où il s’était installé. Il mourut dans un accident de voiture. Son épouse repose au cimetière de Bourron-Marlotte (77).

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La Mort de Bara par Charles Moreau-Vauthier

- Paul MOREAU-VAUTHIER (1871-1936), sculpteur comme son père. Ancien poilu de Verdun, trépané, Paul Moreau-Vauthier a conçu de nombreuses œuvres liées à la Première Guerre mondiale, dont de nombreux monuments aux morts dans toute la France, et les bornes Vauthier ; ensemble de sculptures réalisées dans les années 1920, allant de Nieuport (Belgique) à Altkirch, pour matérialiser la ligne de front telle qu’elle était en juillet 1918, lors d’une des dernières offensives alliées [1].

Parmi ses œuvres majeures, on signalera la statue sommitale de l’entrée de l’exposition universelle de 1900 (la Parisienne), le Monument aux héros de l’Armée noire (l’un se trouvait à Reims et fut fondu par les Allemands en 1940 mais répliqué en 2013 ; l’autre à Bamako au Mali).

On lui doit surtout un monument symbolique mal connu : le Monument aux victimes des Révolutions, datant de 1909. Contiguë au Père Lachaise, il ne se trouve pas dans le cimetière mais dans le square Samuel de Champlain qui longe l’avenue Gambetta. Constitué avec les pierres portant les traces des impacts de balles du mur des Fédérés d’origine, il représente une femme qui semble vouloir protéger des silhouettes fantomatiques qui se dessinent dans la pierre. C’est à l’évidence l’une des sculptures publiques les plus intéressantes de la capitale, mais elle fut boudée : elle devait se trouver dans le cimetière mais en fut rejetée. L’auteur, par souci rassembleur, fit apparaître dans ses fantômes toutes sortes de victimes, en particulier un ecclésiastique qui semble bien être Mgr Darboy... Bref, une composition qui ne pouvait séduire personne !...

On lui doit aussi le monument aux caporaux de Souain (50), au cimetière de Sartilly, sur la tombe de l’un d’eux.

Dans le domaine funéraire, on connaît de lui quelques œuvres :

- le buste de Léon Cornely au Père Lachaise (92ème division).

- le buste d’Arthur Lévy au cimetière Montparnasse (29ème division).

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Sépulture des Moreau-Vauthier


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[1Ne pas confondre avec les bornes de la Voie sacrée.


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