On vit de plus en plus vieux, entend-on souvent dire. C’est évident, n’est-ce pas ? En réalité, il convient de nuancer cette affirmation...
S’il est exact que le nombre de centenaires augmente sensiblement et régulièrement depuis les années 1950 (passant, en France, de moins de 300 à un peu plus de 20 000 aujourd’hui), en revanche les âges records ne progressent pas significativement ; on peut même estimer qu’ils ont tendance à stagner, voire à régresser. Etonnant, non ?
Une étude à laquelle je me suis livré me paraît intéressante. Prenons le cas des supercentenaires français des cinquante dernières années, en retenant uniquement les femmes qui ont vécu 114 ans ou plus (il y en a sept) et les hommes ayant atteint ou dépassé 110 ans (au nombre de neuf). Et énumérons les périodes (mensuelles) où de tels âges ont été observés.
Pour les femmes : février 1989 à août 1997, avril 2000 à juin 2001, octobre 2004 à mars 2005, février 2006 à août 2006, février 2010 à novembre 2010, juin 2012.
Pour les hommes : novembre 1976 à mars 1977, octobre 1989 à juin 1990, juillet 1994 à février 1996, août 2000 à avril 2001, décembre 2004 à novembre 2006, février 2007 à août 2007, octobre 2007 à mars 2008.
Qu’en conclure ? D’abord, l’âge record de 122 ans atteint par Jeanne Calment (en 1997) n’a, depuis, jamais dépassé 115 ans. Ensuite, si l’on constate une certaine concentration, pour les deux sexes, de ces âges élevés dans les années 2000, ils sont désormais en voie de raréfaction. Cela est particulièrement évident s’agissant des hommes : alors que de 2005 à 2007, quatre Français ont dépassé 110 ans, plus aucun n’a atteint cet âge depuis 2008 (peut-être sera-ce néanmoins le cas en octobre prochain). Ce bref exposé montre bien qu’il n’y a pas de progression des valeurs les plus élevées.
Alain Meyet (Paris)
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