OBERFELD Casimir (1903-1945)

Montmartre - 31ème division
dimanche 12 février 2017
par  Philippe Landru

Né en Pologne, dans une famille aisée, il se fixa en France dans les années 1920. Il y composa des chansons, les musiques de plus de 60 films (pour Christian-Jaque, Pagnol, Autant-Lara, Cammage...), des opérettes, des musiques de danse, de revues, dont une part de la surabondante production eut un grand succès, et le hissa dans les rangs des compositeurs de variétés les plus demandés.

Parmi ses plus grands succès, dont certains sont encore connus de nos jours : C’est pour mon papa (Georges Milton), C’est vrai (Mistinguett), Paris sera toujours Paris (Maurice Chevalier), La Margoton du bataillon (Armand Bernard et Alibert) (qui, par ironie macabre, fut plagié pour devenir l’hymne du régime de collaboration, Maréchal nous voila ; et pas mal de chansons pour Fernandel : Ne me dis plus : tu..., Un dur, un vrai, un tatoué, Francine, et le très fameux Félicie aussi ,

Pendant l’occupation, il se réfugia avec ses parents en Corrèze, puis il rejoignit Fernandel à Marseille, et fit signer ses compositions par des amis. En 1942, il fut contraint de fuir à Nice, où il fut embauché par les Studios La Victorine.

Raflé et déporté au camp d’extermination d’Auschwitz en 1943, il mourut de froid en janvier 1945, pendant les « marches de la mort », la fuite des SS à l’avancée des troupes soviétiques. Il fut inhumé dans une tombe collective dans un cimetière tchèque à la frontière polonaise. Ses restes furent transférés en mai 2016 au cimetière de Montmartre à Paris : l’exhumation et la réinhumation furent filmées dans la perspective de faire un film sur le personnage, et de faire sortir d’un oubli inacceptable ce grand nom de la chanson française. Il repose dans le caveau de la SACEM, en bordure de division.

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Fosse du cimetière de Přelouč, première tombe d’Oberfeld.
Son corps, jeté à à la frontière tchéco-polonaise, avec ceux de quelques autres malheureux, fut recueilli par un prêtre qui les fit enterrer secrètement dans une tombe collective avec les numéros de déporté gravés sur la pierre tombale.


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