WARGNIES-LE-GRAND (59) : mausolée du philanthrope
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A proximité du cimetière se trouve une curiosité locale, appelée le mausolée du philanthrope. Il s’agit du tombeau qu’un riche propriétaire, Xavier Delvallée (1847-1926), rentier et célibataire, édifia à la fin de sa vie. Il aurait mené une vie charitable et légué ses biens aux pauvres de la commune.
Il fit construire successivement deux maisons : très superstitieux, il quitta la première (située derrière le cimetière actuel et encore appelée « le château ») d’une nuit au lendemain parce que la grande horloge à poids s’était renversée en sonnant minuit. La seconde se trouve à proximité de son mausolée ; croisement entre une villa bourgeoise et une ferme fortifiée.
Extérieurement, le tombeau se présente comme une masse haute de 7 mètres, large d’une vingtaine de mètres, et dominée par un Christ en croix. L’énorme cubage de terre que représente l’éminence est une création artificielle : Delvallée installa un rail Decauville et, avec son cheval, charria des tonnes d’argile pour enfouir son tombeau. On ignore comment ont été amenés sur place et ajustées les énormes pierres taillées ni s’il eut recours à un architecte.
L’accès au tombeau se fait par une porte-grille encadrée par deux petites tours crénelées, qui mène à une petite chapelle accessible par quelques marches et formant vestibule où se trouve un autel surmonté d’un buste du philanthrope. On ne peut aller plus loin que lors des rares ouvertures du tombeau (Journées du patrimoine).
A gauche, derrière une autre grille, un escalier descend sous terre et conduit à une première salle de forme octogonale d’environ 4m de diamètre. Au centre, sur un socle de pierre de plus de deux mètres de haut, se dresse la statue grandeur nature de Xavier Delvallée (qui mesure 1.90m !). Sur les murs du pourtour sont installées des bustes de ses proches parents, l’un d’eux portant la signature du sculpteur valenciennois Charles Edmond Boulenger.
Une première inscription indique :
Xavier Eléonore Delvalléené le 23 février 1847(décédé le 13 décembre 1826)Administrateur loyal et intègre, bon, humain, fils respectueux et ami dévoué, il se montra fidèle en toutes choses par sa vie édifiante, par sa bonté et sa charité sincère. Il légua ses biens aux pauvres. Bienfaiteur pendant sa vie il l’est encore après sa mort, aimé et regretté de ses concitoyens. Sa mémoire est en bénédiction.
Un couloir mène alors à une autre salle faites d’énormes panneaux de pierres bleues de Soignies assemblés au millimètre près. Dans ce réduit se trouve un sarcophage de pierre dans une alcôve. Il y repose dans un cercueil de zinc qu’il avait essayé de son vivant. A côté, un gisant d’un réalisme étonnant le représente sur son lit de mort. Au pied du lit, une religieuse est statufiée en prière.
Au-dessus du gisant, l’épitaphe du philanthrope est gravée sur une plaque :
Il dit au dernier jourAdieu mes chers concitoyens je sors de ce mondeAvec l’espoir que vous ferez exécuter mes dernières volontésJe vous dis Adieu consolez-vous soyez unis vivez en paixEt le Dieu d’amour et de paix habitera parmi vouspriez pour moi...
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