CAHORS (46) : cimetière de Cahors-Ville
par
Le cimetière de Cahors-Ville (que l’on distinguera du cimetière de Cahors-Nord, bien plus récent) a été créé hors les murs, contre le rempart nord, en 1807. Il renferme une grande diversité de tombeaux édifiés entre le début du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Il fut progressivement étendu à partir de 1840 pour atteindre sa superficie actuelle.
Si ce sont les célébrités que vous recherchez, vous pourrez passer votre chemin car ce cimetière n’en recèle guère. Pour autant, son ancienneté (le plus ancien tombeau encore présent date de 1818) et son pittoresque valent largement la visite.
Saluons le conservateur du cimetière qui a prit sur son temps pour me faire photocopier un itinéraire présentant les principaux intérêts esthétiques du lieu.
Curiosités
La première des curiosités est le rempart, contre lequel le cimetière est adossé, qui lui donne un sacré caractère. La porte principale du cimetière est majestueuse, car taillée justement dans ce rempart.
Une des particularités locales et omniprésente est celle des toits en zinc qui couvrent de nombreuses tombes. Ces toits ont des formes variés.
L’intérêt de la visite réside dans la variété des tombeaux anciens. Ici comme ailleurs, néoclassicisme, néogothisme et formes plus contemporaines se côtoient.
La statuaire est en revanche quasiment absente. Deux exceptions cependant :
- Tombeau Beragne Garcia
- Le médaillon est signé Capistron.
- Tombeau du docteur Ausset
- Médaillon réalisé par Cyprien Antoine Calmon.
Le tombeau le plus mis en avant de ce cimetière est celui de la mère du poète Louis Aragon (Marguerite Toucas). Elle s’était réfugiée pendant la guerre à Cahors en 1940, et elle y mourut deux ans plus tard. Sur sa dalle très simple est gravé un poème de son fils : Ici repose un cœur en tout pareil au temps, qui meurt à chaque instant de l’instant qui commence, et qui se consumant de sa propre romance, ne se tait que pour mieux entendre ce qu’il attend. Rien n’a pu l’apaiser jamais ce cœur battant, qui n’a connu du ciel qu’une longue apparence, et qui n’aura vécu sur la terre de France, que juste assez pour croire au retour du printemps. Avait-elle épuisé l’eau pure des souffrances, Sommeil ou retrouvé ses rêves de vingt ans, Qu’elle s’est endormie avec indifférence, Qu’elle ne m’attend plus et non plus ne m’entend, lui murmurer les mots secrets de l’espérance, ici repose enfin celle que j’aimais tant.
Célébrités : les incontournables...
Aucune célébrité notable.
... mais aussi
L’avocat Elie Pierre CALMON (1897-1948), qui fut député socialiste du Lot de 1924 à 1928.
Le général d’Empire Jean-Louis GALDEMAR (1769-1837) ; qui fit les campagnes de l’Empire en combattant au côté de Murat, son compagnon au Collège royal de Cahors (devenu le lycée Gambetta). Il dispose d’un tombeau néoclassique.
Le peintre et plasticien Jean PEYRISSAC (1895-1974), qui à partir de 1924-1925 mena conjointement plusieurs travaux de styles différents. En 1925, il adhéra aux idées constructivistes. En 1927 il séjourna au Bauhaus où il s’entretint avec Kandinsky et Klee.
Le peintre Eugène PUJOL (1899-1986), qui obtint en 1924 la médaille du portrait au Salon des artistes français. Il fut un paysagiste, en particulier des paysages italiens, et enseigna son art.
Pierre Benoît François REGOURD de VAXIS (1765-1835), maire de Cahors de 1813 à 1830 et député du Lot en 1820. Son tombeau fut détruit par un violent orage en 1999.
Commentaires