ROCHEFORT (17) cimetière Saint-Louis

dimanche 21 septembre 2014
par  Philippe Landru

Ouvert en 1802, le cimetière Saint-Louis de Rochefort abrite un nombre considérable de sépultures de marins ou de courtiers en assurance maritime, qui témoignent de ce qui fit la richesse de la ville. Pour la plupart, ces noms n’ont d’évocation qu’auprès de la population locale, car ils furent donnés à des voies de Rochefort. : nous omettrons donc de les présenter. Quelques uns ont néanmoins une renommée qui dépassa les frontières du département.

Il m’a été signalé, et cela fait plaisir d’en témoigner, l’extrême serviabilité du personnel du cimetière. Non seulement la municipalité reprend les chapelles « désaffectées » et les rénove, au lieu de les détruire, mais signalons un fait assez rare : le patrimoine funéraire y est mis en valeur grâce à un mini-musée (derrière la porte « Patrimoine Funéraire »). Rochefort, un cimetière modèle ?


Curiosités


- Le « mini-musée » donc, qui occupe l’une des anciennes guérites du cimetière. A l’intérieur, des planches illustrées présentent le patrimoine du cimetière.

- Sur la tombe très abîmée du clown Tracq (1882-1966), une énigmatique stèle.

- Quelques tombes esthétiques.

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Socle de la tombe de Mathurin Tardy
La plus ancienne tombe du cimetière (1811)

- Une antique guérite de gardien !


Célébrités : les incontournables...


Aucun.

Malgré la présence de plusieurs membres de sa famille (son père, son fils...), on cherchera en vain la tombe de Pierre LOTI, qui repose dans une propriété privée de la ville.


... mais aussi


- Le capitaine de vaisseau Benoît BARBOTIN (1793-1871), rescapé de La Méduse. Il est l’inventeur de la cloche d’engrenage du cabestan (ou guindeau), appelée depuis communément le barbotin, imprimé à la forme exacte des mailles de chaîne et servant à entraîner celle-ci en montée ou en descente.

- Le lieutenant de vaisseau Joseph BELLOT (1826-1853), mort lors d’une exploration polaire. En 1862, un comité fut créé pour l’édification d’un mémorial à sa gloire. Une souscription publique ainsi qu’une aide franc-maçonnique, permirent d’ériger dans le cimetière municipal de Rochefort, un magistral mausolée à la gloire du héros des pôles. L’architecte Bourgeat dessina un cénotaphe puis en confia la sculpture à Théobald-Joseph Sporrer, ancien élève de Rude. Le gisant de Joseph-René Bellot repose sur un lit de glace, veillé par quatre ours polaires portant la charge d’un canot retourné.

- L’avocat Albert BIGNON (1910-1977), résistant et maire de Rochefort, qui fut député de Charente-Maritime.

Le chirurgien Jean-Baptiste CLÉMOT (1776-1852), qui fut un éphémère député du département durant les Cent Jours.

- Le chirurgien Pierre COCHON-DUVIVIER (1731-1813), qui fut élu, le 4 nivôse an VIII, par le Sénat conservateur, pour représenter le département de la Charente-Inférieure au Corps législatif, où il siégea jusqu’en 1804.

- Dans un caveau de famille, auprès de ses deux fils qui furent tous deux contre-amiral, repose Louis-Henri de Saulces de FREYCINET (1777-1840), contre-amiral, qui fut gouverneur de l’île Bourbon, de la Guyane et de la Martinique, puis préfet maritime de Rochefort.

- Le scientifique René-Primevère LESSON (1794-1849), qui fut premier pharmacien en chef de la Marine. Il profita des campagnes napoléoniennes pour parfaire ses travaux, et fut l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages d’Ornithologie.

- Le vice-amiral Pierre MARTIN (1752-1820), qui fut préfet maritime.

- Le pionnier de l’aviation et as de la guerre 14-18 Victor MENARD (1881- 1954). Il participa en outre à des courses d’aviation. Il repose sous une plaque quasi illisible.

- Le peintre aquarelliste Camille MERIOT (1887-1975), qui fut conservateur du musée de Rochefort.

- Le poète et relieur Henry MERIOT (1856-1938), père du précédent mais qui repose dans un autre tombeau du cimetière. Il fut un grand ami de Pierre Loti.

- L’amiral Edouard POTTIER (1839-1903), qui participa aux opérations qui menèrent à l’occupation de Veracruz (1861) et à la conquête de Vinh Long (1867). Il commanda également l’expédition internationale qui intervint dans la révolte crétoise de 1897-1898.

- L’ingénieur Edouard POUZET (1875-1952), qui fut député socialiste de Charente-Maritime de 1914 à 1919 et de 1924 à 1936.

- L’amiral Charles RIGAULT de GENOUILLY (1807-1873), qui fut ministre de la Marine sous le Second Empire. Il mena une expédition maritime de colonisation en Chine puis au Vietnam.

- Le banquier Eugène ROY-BRY (1810-1864), qui fut maire de Rochefort et député de Charente-Maritime entre 1859 et 1864.

- Henri SAVIGNY (1794-1843), qui était chirurgien et médecin à bord de La Méduse. Lors du naufrage du navire, il fut l’un des 3 officiers volontaires pour prendre place sur le radeau parmi 152 naufragés. Il fut l’un des 15 survivants et témoigna dans un rapport au Ministère de la Marine des atrocités commises lors de la dérive du radeau, et notamment d’actes d’anthropophagie. Il précisa les détails de la tragédie à Géricault, avant que celui-ci ne peigne son célèbre tableau.

- Le peintre Antoine-Charles THELOT (1793-1853).


Merci à Nicolas Badin pour les photos.


Commentaires

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ROCHEFORT (17) cimetière Saint-Louis
mardi 13 juin 2017 à 14h51 - par  TISSEAU

Bravo pour votre site.
En ce qui concerne le cimetière de Rochefort sur mer, pourquoi lui donner le nom de cimetière Saint-Louis ? Initialement, le cimetière, (sur un autre site d’ailleurs), était effectivement celui de la paroisse st Louis, mais comme vous le savez un cimetière est communal, et au nom de la laïcité des institutions, il ne peut pas à mon avis porter un nom de Saint...

Site web : MONIQUE TISSEAU
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mardi 13 juin 2017 à 15h01 - par  Philippe Landru

@Tisseau : en réalité, la plupart des cimetières urbains portent un nom (c’est nécessaire quand il y en a plusieurs). Beaucoup portent un nom de saint (en référence à l’histoire ancienne du site : je vous renvoie à la multiplicité des cas sur mon site), sans que la laïcité ne soit grandement chamboulée puisqu’il s’agit évidemment de lieux non confessionnels. D’autres portent simplement le nom de la rue dans laquelle il se trouve (mais c’est parfois le cimetière qui a donné son nom à la rue), d’autres encore portent des noms plus originaux. Pour ceux qui vivent dans ces endroits, cela se transforme souvent en « ancien » et « nouveau » cimetière par méconnaissance de leur propre commune.

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ROCHEFORT (17) cimetière Saint-Louis
mercredi 7 septembre 2016 à 17h53 - par  Durand Alain

Le cimetière de la paroisse Saint-Louis du 17e siècle se trouvait à l’emplacement de la prison civile.
Il s’agit ici du cimetière de la ville de Rochefort qui l’a remplacé.
L’Association pour la Restauration du Centre et des Faubourgs (ARCEF) a édité une plaquette sur le cimetière de la ville en 1991 ; elle est en cours de refonte.
Cordialement.

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samedi 29 octobre 2022

Je suis en train de remettre à jour toutes les rubriques qui listent le plus exhaustivement possible le patrimoine funéraire de tous les départements. Tous les cimetières visités par moi (ou par mes contributeurs) y sont portés, mise-à-jour des couleurs qui n’étaient pas très claires dans les versions précédentes (le noir apparaissait vert), rajout de tombes depuis les visites, photos de tombes manquantes... N’hésitez pas à les consulter pour y trouver la version la plus globale du patrimoine. Ces rubriques représentent les listes les plus complètes que l’on puisse trouver sur le net du patrimoine funéraire français.

Contrairement aux articles, vous ne pouvez pas interagir sur les rubriques : aussi, si vous avez une information nouvelle à apporter sur un département, merci de laisser votre message en indiquant clairement le département et la commune concernée sur un article dédié uniquement à cela : Le patrimoine funéraire en France : classement par départements

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vendredi 14 février 2014

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